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Concert de Sofiane Saïdi et Mazalda à Alger

Du raï pour mettre des étoiles plein la vue !

Après tant d’années d’exclusion, Sofiane Saïdi est revenu prendre sa revanche en se produisant, enfin, chez lui. La salle Ibn Zeydoun a vibré jeudi soir au son de l’album El Noudjoum devant un public déchaîné et pleinement conquis.

«Je me produis enfin en Algérie... Oui, ce fut un chemin de croix quand même pour revenir, mais en même temps, j’arrive avec une bonne vibe, à une bonne période de l’Algérie. Ce n’est pas si mal finalement. Après avoir accumulé toutes ces tournées- on était aux Etats-Unis juste avant-on arrive juste après en Algérie, c’est un sacré contraste, mais dans le bon sens du terme. On est arrivé à Oran et on était dans un autre monde et le concert était incroyable. Là, à Alger ça va être une belle fête ! », nous a déclaré juste avant de monter sur scène Sofiane Saïdi qui a littéralement galéré pour venir se produire en Algérie, après toutes ces années de frustration et de marginalisation faut- il l’avouer. Qu’à cela ne tienne !
Liberté de ton
Cet artiste-là, ne fait pas dans la tiédeur ou la demi-mesure. Entier, subversif et surtout vrai, l’artiste qui respire la liberté est revenu, en effet, à une période où l’Algérie continue à crier haut et fort sa dignité bafouée, tous les vendredis. Aussi en totale osmose avec son public, ce dernier a su le lui rendre haut la main.
Après Tlemcen et Oran, Sofiane Saïdi et le groupe Mazalda se sont produits jeudi soir à la salle Ibn Zeydoun devant une salle comble en mettant le feu dès les premières notes. Sur initiative de l’institut français d’Algérie, cette tournée se verra se poursuivre après au Zenith de Constantine puis à Annaba. Jeudi soir donc, Sofiane Saïdi et Mazalda sont venus présenter fièrement leur album El Ndjoum . Un opus frais et singulier où les racines du raï viennent se mêler à la sauce électro, rock , jazzy ou encore funk sans faire trop.

Musique éclectique et émotion
Le saxophone est toujours là, présent pour apaiser le ton ou encore y mettre du sien avec un son purement raï des anciens. Ajouter ces nappes de synthé qui rajoutent de l’épaisseur épicée aux morceaux et faire accélérer le tempo dans une ambiance des plus chaleureuses et folles. En effet, Durant près de deux heures, le groupe s’est donné corps et âme devant un public qui ne s’est pas fait prier pour se lever et venir danser en bas de la scène et ce dès le premier morceau du concert. Avec sa dégaine de crooner, et sa veste rouge en velours, Sofiane Saidi qui a du coffre, nous a mis plein la vue avec sa voix caverneuse au long souffle. Tel un Jimmy Hendrix du raï moderne, Sofine Saïdi chantera, dansera, fera tomber la veste, mais encore s’agenouillera devant le public le micro à la main pour interpréter du fond de ses tripes une pléiade de morceaux qui figurent dans l’album El Noudjoum mais pas que. Sur le titre Mimouna, une chanson d’amour bien triste, c’est le guitariste et ami Aboubaker Matallah qui l’accompagnera sur scène devant une assistance qui fredonnait le morceau en chœur avec l’artiste qui, pris d’émotion, laissera couler des larmes sur ses joues. Fort heureusement, la musique n’est pas faite seulement pour se remémorer les mauvais souvenirs et tracas de la vie, mais d’en célébrer aussi les plus beaux moments, avec entrain et fort décibels et harmonie. Netraja, chanté entre autres par Mami, El Npudjoum, Wahdi ana w galib, yadra ?, Bourkan, Gasba trisinti, , Omri, La classe fi las Vegas, mais aussi Choufi ghirou, de Najet Atabou, Sidi Yahia de ONB, sont autant de titres qui feront vibrer la salle Ibn Zeydoun que ce soit par le rythme, la justesse des mots, mais aussi par la fulgurante mélancolie dont regorgent, au fond, la plupart de ces textes.

L’Algérie au cœur
Des complaintes pour certaines qui déchirent ou bien vous mettent du beaume au cœur. Des chansons qui pourraient rendre hommage à l’âge d’or du raï des années 80 où il aura rayonné dans le monde entier et fera connaître notamment cheb Khaled ou encore cheba Fadela et Sahraoui pour ne citer que ceux-là. La musique n’ayant pas de frontières, en plus du Maghreb avec le son bedoui, chaoui, charqui, ou maghrebi, la formation Mazalda s’est essayée également à de nombreuses improvisations instrumentales, notamment ce très beau debké d’Orient mettant le public en effervescence. En communion avec son public, Sofiane Saïdi ne s’est pas contenté de chanter , même si la gorge serrée par instants par l’émotion , se laissera aller par endroits à la confession intime en s’adressant à son public en toute simplicité, lui confiant tantôt sa joie d’être ici et tantôt sa peine de ne pas s’être produit depuis fort longtemps dans son pays natal, soit depuis 1989 à Sidi Bel Abbès ! Il invitera aussi les Algériens à prendre soin des femmes en évoquant sa mère, la moudjahida. Avec un clin d’œil au Hirak, Il dira aussi en substance, bien avant cela « j’arrive à un moment qui est beau en Algérie, qui devient de plus en plus belle...» Et de crier avec rage : «Le prix Nobel pour l’Algérie svp !». Puis de relever un peu plus loin à propos de la diversité musicale que regorge le pays : «Il faut prendre soin de notre terroir, notre culture, la défendre». Et le public de clôturer le concert en interprétant à son tour «Casa d’El Mouradia» au grand bonheur de Sofiane Saïdi, qui, le cœur enorgueilli, était visiblement satisfait de cette belle soirée avec ce bel échange d’énergie jusqu’à la transe ! C’est ainsi que s’achèvera cette soirée endiablée qui mettra plein d’étoiles, au regard du public…

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