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M’sila

«El gasba» cet instrument phare d’El Hodna

Instrument à vent en roseau, plante poussant le long des berges des oueds d’Algérie et du Maghreb, «el gasba» semble avoir été toujours utilisée par les habitants du Maghreb...

«El gasba» (flûte) est de tous les instruments musicaux traditionnels celui qui occupe les devants des spectacles «communautaires» dans la région du Hodna (wilaya de M’sila et alentours) chaque été à l’occasion des fêtes de mariage reléguant au second plan synthé, guitare électronique et autres instruments modernes. Instrument à vent en roseau, plante poussant le long des berges des oueds d’Algérie et du Maghreb, «el gasba» semble avoir été toujours utilisée par les habitants du Maghreb, notamment les populations bédouines nomades qui en font usage lorsqu’elles mènent paître leurs troupeaux et pendant leurs fêtes. Pour Abderrachid Merniz, directeur de CEM et chanteur du genre bédouin «ayey», «même si les roseaux poussent un peu partout dans le Hodna, peu d’artisans savent en faire des flûtes», ajoutant qu’en règle générale ces artisans sont eux-mêmes des flûtistes confirmés.

«Un roseau femelle»
«Lorsque l’artisan ne sait pas en jouer, il est obligé de faire appel au service d’un flûtiste pour tester son instrument», souligne-t-il. Ces artisans choisissent soigneusement le tube de roseau idéal «qui doit être femelle et de large diamètre», explique Merniz tout en relevant qu’«el gasba» compte de six à huit trous de jeu et est plus longue que le «ney» (instrument à vent) et est tenue différemment par le joueur. Une relation d’intimité singulière lie «el gasba» au berger qui trouve, dans cet instrument, un moyen de briser la monotonie de sa longue solitude sur les vastes et infinies steppes n’ayant toutefois pour auditeurs que ses bêtes. Chaque berger fait son apprentissage du jeu sur la flûte auprès d’un autre berger plus ancien en s’initiant d’abord aux chansonnettes légères qui ne nécessitent pas l’usage de la totalité des trous de jeu avant de passer aux morceaux plus savants. De ce fait, les plus virtuoses flûtistes du Hodna ont toujours été, ou sont encore des bergers, les deux activités étant très compatibles. Pasteurs durant le jour, ces flûtistes deviennent artistes la nuit.
Dans les milieux artistiques, les instrumentistes savent communément que celui qui joue de la «gasba», flûte assez longue, se retrouve contraint de plier constamment son cou vers la droite pour souffler.

Un souffle long
Avec les années, le flûtiste finit par conserver inconsciemment cette position penchée du cou, même lorsqu’il marche ou parle comme si les muscles de son cou s’étaient «sclérosés». Outre des doigts assez longs, le flûtiste doit avoir un souffle long, puissant et gérer au mieux le travail alternatif de sa respiration pour pouvoir jouer, maintenant ainsi la posture inclinée du cou tout le temps que dure le spectacle sans montrer des signes de fatigue.
Gaieté des fêtes et des rencontres joyeuses communautaires, «el gasba» s’accompagne presque toujours du «bendir» (instrument traditionnel à percussion) qui donne la mesure et sert aussi à renvoyer l’écho des sons de la «gasba» lorsque le flûtiste en place l’extrémité au milieu du «bendir» dont les tapes de percussions produisent des effets acoustiques mélodieux.

Une place dans l’imaginaire collectif
Plusieurs maximes populaires dans le Hodna, toujours en vogue, révèlent la place qu’occupent cet instrument et son joueur dans l’imaginaire collectif. Ainsi, pour signifier que la chose va de soi l’on dit «N’fou kharedj kahredj» (L’air s’écoule certainement vers l’extérieur). Pour indiquer qu’une personne manque de rectitude morale, d’aucuns utilisent cet adage : «Maâwaj ki ragbat el gassab» (Il est fléchi comme le cou du flûtiste) et, enfin, pour souligner que l’effort est fait sans peine, le dicton populaire renvoie à «Sir ya gassabi, sir» (Va, ô mon flûtiste, va).

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