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Steven Harris, auteur américain, à L’Expression

«Faire entendre la voix afro-américaine c’est important…»

Les USA étaient le pays invité d’honneur à cette 12e édition du Festival international de la bande dessinée. 13 artistes entre dessinateurs, illustrateurs et même producteurs de films d’animation étaient présents cette année à l’esplanade de Riadh El Feth qui a vu un pic d’affluence du public samedi dernier. Parmi les invités, nous avons choisi de s’entretenir avec un des invités qui nous parlera de son rapport à la BD…


L’Expression : Cette année il y a Batman qui fête ses
80 ans. En tant qu’un des dessinateurs de Batman cela vous inspire quoi ?

Steven Harris : J’ai travaillé sur Batman et je peux vous dire que non seulement c’était amusant, mais ça m’a donné beaucoup de visibilité dans ma carrière. C’est vrai que j’ai dessiné Batman quand j’étais un peu plu jeune et je l’ai fait de manière intermittente. Au début quand j’ai dessiné Batman je l’ai croqué d’une manière très costaud, parfois moins costaud, mais avec des oreilles beaucoup plus pointues, ça dépend… mais non seulement cela a propulsé ma carrière, effectivement, mais c’était très amusant pour moi de le faire.

Quel regard portez-vous sur l’évolution du personnage de Batman aujourd’hui ?
Je respecte les autres artistes bédéistes parce que chacun a son style comme George Lopez que j’admire beaucoup qui dessine Batman d’une façon que j’apprécie beaucoup, mais il faut dire que chacun a son style, et il n y a pas de bons ou de mauvais styles mais des manières différentes de dessiner Batman c’est tout. Je suis content de l’évolution du personnage lui-même ces dernières années.

Pourquoi avez-vous délaissé ce personnage et sur lequel vous vous attelez?
J'ai quitté Batman parce que je n'avais pas de demande. N'oubliez pas qu'on n'est pas des fonctionnaires. Les maisons DC et Marvel on travaille avec eux à la demande et à la commande. Parfois aussi on aime prendre notre temps pour créer notre propre personnage. Dernièrement j'ai travaillé sur Ajala et aussi sur «Fraternité des amis», mais pour vous dire que je suis toujours très heureux de travailler encore avec DC et Marvel pour dessiner Batman c'est juste qu'on travaille en free lance et qu'on a des demandes qui viennent et qui partent. On ne travaille pas tout le temps pour ces maisons-là.

Pourriez-vous me parler de la relation Afrique-Amérique et le besoin du retour aux origines dans la BD américaine?
Oui, c'est très important pour nous de faire entendre la voix afro-américaine dans la bande dessinée américaine. Tout d'abord, pour avoir une voix et cela ne se limite pas à la communauté afro-américaine. Regardez, vous êtes algérienne, vous avez une histoire commune avec la France, mais même avant l'occupation avec la France vous aviez une histoire également. C'est la même chose pour nous. Même avant l'esclavage et la communauté afro-américaine nous avions une histoire et donc on essaye de s'éloigner un peu de ces stéréotypes qui sont véhiculés par les uns et les autres dans la société. On aime se faire entendre aussi bien dans la BD qu'a la télé, la radio que dans la presse.

Ajala est une héroïne femme. Que pensez-vous de la place de la femme dans la BD et surtout le manque d’héroïne femme dans les comics
Si je vous dis qu’il y en a assez je vais avoir des problèmes avec les femmes alors je vous répondrai que non il n’y en a pas assez. Il y a une tendance, un souhait, un désir pour augmenter la population des femmes super-héroines dans la bande dessinée mais attention en parallèle il y a une résistance ! Seulement, il ne faut pas céder à la résistance parce qu’une nation qui ne respecte pas la femme n’est pas une nation qui évolue, c’est une nation qui stagne. On continuera ces efforts pour augmenter le nombre, mais aussi la qualité de la femme super héroine dans la bande dessinée.

Résistance de la part de qui ?
Il y a certains créateurs de personnages, Batman, Superman, Flash ou autres qui s’approprient le personnage. Cela devient un peu leur bébé et donc ils ne veulent pas qu’il y ait une introduction de femmes comme super-héroïnes dans leurs histoires. La résistance vient de là.

éroïne, Ajala , une super-héroïne black...
C’est une adolescente à la recherche au départ, de son identité. Dans cette BD on retrouve aussi l’actualité, voire de l’action et la recherche de soi également. Ça raconte une partie ou un aspect de l’Amérique d’aujourd’hui, l’Amérique moderne qu’on peut voir à travers les yeux de cette adolescente. Le cocréateur de ce personnage s’appelle Robert Garett . il vient de décéder. Comme j’ai travaillé avec lui je continuerai ce travail avec sa famille pour faire vivre aussi longtemps que possible ce personnage.

Quel est d’après vous enfin les secrets de la réussite des comics dans le monde ?
La réussite n’est pas par rapport à la maison d’édition qui édite ces BD, non pas par rapport aux personnages, mais c’est dû à la thématique d’après moi. Il y a diverses thématiques qui sont abordées. Beaucoup de personnes peuvent se retrouver dans ces thématiques-là. Si on prend DC qui publie Superman, c’est comme un dieu qui vient d’une autre planète, pour certains c’est un moyen d’évasion. si on prend par exemple la maison d’édition Marvel, il y a des super-héros qui sont dotés de supers pouvoirs mais qui sont très modestes. Spiderman il est doté de supers pouvoirs, mais en réalité c’est un jeune qui n’arrive même pas à payer son loyer. Il y a des gens qui s’identifient à ça. Ils se sentent proches de certains super-héros. Ce sont plus les thématiques qui sont débattues et illustrées dans la bande dessinée, qui font leur réussite, mais sur l’association des thématiques aux super-héros vous avez tout l’intérêt de la population et c’est pour cela que ça a duré pendant des décennies.

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