{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Visioconférence «l’art entre créativité et résilience»

L’artiste entre exigence, liberté et citoyenneté…

La deuxième réunion tripartite a coïncidé avec la Journée internationale du vivre ensemble en paix en faisant intervenir de nombreux artistes algériens…

Le secrétariat d'Etat à la Production culturelle, en partenariat avec l'Unesco à travers le mouvement culturel mondial
«ResiliArt», a organisé la semaine dernière une seconde visioconférence avec de nombreux artistes algériens. Celle-ci avait pour thème «l'artiste entre créativité et résilience» (consultation internationale multipartite sur la situation de l'artiste face aux crises) et ce, en prévision de l'élaboration de la loi de l'artiste, dans la continuité de la première consultation internationale sur la situation de l'artiste. à noter que cet événement a coïncidé la semaine dernière avec la célébration de «la Journée internationale du vivre ensemble en paix» correspondant au 16 mai. «Une journée décrétée par l'Organisation des Nations unies en décembre 2017, à l'initiative de l'Algérie contribuant ainsi à la promotion de la paix et de la réconciliation au plan international». Parmi les questions posées et thèmes à l'ordre de ce jour-là, on peut relever les problématiques cruciales dont la condition professionnelle de l'artiste et son rôle dans la valorisation de la culture de paix et du vivre ensemble, autrement dit «du rôle de l'artiste dans le processus de paix comme activité citoyenne et régulatrice des tensions des différences et en tant que promoteur de la diversité culturelle. Au côté des artistes algériens intervenants, figurait une représentante de l'Unesco qui s'occupe entre autres, du fond d'aide aux projets et situations des artistes et, notamment de la promulgation des textes juridiques. Parmi les premiers à prendre la parole, on notera le danseur et chorégraphe franco-algérien Sofiane Abou Legraâ qui est déjà venu, il y a une dizaine d'années en Algérie pour former un groupe de danseurs et qui, aujourd'hui évolue avec sa femme Nawel, danseuse aussi, dans une grande chapelle à Lyon, en France. Le danseur expliquera de prime abord, les modalités de fonctionnement de sa compagnie de danse, Baraka, et sa gestion autonome tout en étant intégrée au sein de la communauté par ses nombreuses activités dont certaines gratuites, ainsi que dans la formation en danse par des résidences et prise en charge des danseurs.
«Je défends l'idée d'un artiste citoyen qui est complètement engagé dans le territoire dans lequel il vit tout en s'inscrivant toujours dans l'écriture de projets, en pensant au monde de demain» a fait savoir le danseur.

Professionnaliser la culture
Pour Samy Lamouti spécialiste en effets spéciaux 3D, notamment au cinéma, l'objectif est d'arriver à «industrialiser et savoir comment commercialiser la production culturelle», tout en avouant être prêt à revenir quand il le faudra, au moins deux fois, par an, en Algérie afin de former des spécialistes en la matière, lui qui vit au Canada, mais continue toujours à monter des projets dans son pays d'origine. «Il faut savoir aider les jeunes à rentabiliser leur talent» et de souligner:
«Mon but est de faire la promotion de l'art numérique en Algérie.» Pour le propriétaire de la galerie d'art privée Diwaniya, le plasticien Hamza Bounoua, il inaugurera une exposition virtuelle sur le thème du confinement du 9 au 27 juin, qui sera animée par la galerie d'art Al Markhiya sur sa plateforme Artsy, le vernissage sera publié le 9 juin. Cette collection est intitulée «Reformater» (Ndlr), penser la culture est d'abord une affaire de long terme et non pas une histoire d'événements sporadiques et occasionnels comme cela a été le cas ces dernières années avec la succession de manifestations (Alger, capitale de la culture arabe, Tlemcen, capitale de la culture islamique etc.). Questionnée sur son avis à propos de la tenue du marché de l'art qui a eu lieu, il y a deux ans, au niveau du Palais de la culture en raison de l'affichage des prix des oeuvres, Hamza Bounoua dira que «la valeur marchande d'une oeuvre n'est justement pas censée être «exhibée» ou affichée par l'artiste, mais par les spécialistes» arguant que «ce n'est pas l'artiste qui l'a désignée, mais elle se révèle lors des différentes expos et foires internationales, sans oublier les ventes aux enchères», et d'ajouter: «L'artiste peut aujourd'hui promouvoir son travail et le rendre visible sans compter toujours sur l'aide du ministère de la Culture.» Et de conclure en affirmant: «Ce qui nous manque en Algérie est une «vision d'organisation à long terme»».

Accompagner les artistes
Pour la global designer des décors, Feriel Issiakhem Gasmi, «le ministère de la Culture est censé jouer le rôle de l'accompagnateur» dans le sens où il doit accompagner les grands projets viables qui peuvent représenter vraiment une ressource économique véritable pour le pays, dans le domaine de l'architecture, mais dans tant d'autres domaines comme le cinéma par exemple...» à noter que Mme Issiakhem est responsable du décor sur le projet du film de Damien Ounouri et Adila Bendimérad «La dernière reine». Elle soulignera, par ailleurs, la nécessité de donner à l'artiste un lieu de travail, à l'image des Ateliers sauvages (dont elle est la conceptrice du projet) afin de «participer à la redynamisation des espaces urbains, mais d'apporter aussi un soutien sur le plan juridique. Aussi, a-t-elle proposé d'impliquer davantage les designers dans le milieu urbain car ces derniers se sentant un peu marginalisés par rapport aux architectes. Pour la comédienne et productrice Adila Bendimerad, le cinéma est un secteur qui a toujours été en crise, tout en évoquant la situation précarisée de ceux qui évoluent dans ce milieu. Pour Adila Bendimerad, il y a une série d'obstacles qui empêchent un cinéaste de s'épanouir dans son métier en Algérie et d'indiquer: «il faut libérer les énergies et laisser les gens travailler. Il y a des espaces qui appartiennent à l'Etat et qui sont fermés.» Et de renchérir: «Il faut libérer les agréments et les autorisations, idem pour les exploitants de salles de cinéma et délivrer les visas», avouant, en outre, avoir attendu neuf mois pour recevoir le fameux visa d'exploitation pour son film «Kindil el bahr», (qui est passé dans la Quinzaine des réalisateurs au festival de Cannes en 2016, Ndlr) alors qu'elle aurait pu l'obtenir en moins de 15 jours.

Libérer les énergies
Elle appellera aussi la télé à soutenir et subventionner le cinéma comme avant. Et de se demander «où est parti ce fonds?». Et de dénoncer aussi les télés privées qui font travailler des gens sans un cahier des charges. «Il faut qu'ils aident aussi le cinéma tout comme les wilayas doivent redynamiser les fonds pour l'art». Tout en admettant que «la commission de lecture est libre d'accepter tel ou tel scenario», elle appellera à nouveau à «libérer les énergies pour que les gens puissent travailler, car «les professionnels souffrent!», dira-t-elle. Donnant comme exemple de réussite, et «un modèle dans la gestion culturelle» par Salim Dada, Mourad Snouci, directeur du théâtre régional d'Oran expliquera pour sa part que le plus important à retenir quand on travaille est «de savoir qu'il n'y a pas qu'un public, mais plusieurs et c'est en fonction de ces derniers qu'il faut savoir adapter les bonnes stratégies pour monter de bons programmes qui parlent à tous.» Clôturant cette rencontre et ces débats des plus enrichissants, Salim Dada fera remarquer que la culture appartient à tous. «C'est une voix qui porte. Il faut libérer l'espace de la parole et la donner à la jeunesse, aux entreprises privées, quitte à se tromper, mais ça ne nous fera que du bien...»Aussi, a t-il rappelé qu'une nouvelle réunion devait se tenir ce samedi 30 mai, laquelle a consisté notamment à  «donner la voix aux jeunes». (Nous y reviendrons....) Il fera savoir également qu'un rapport juridique de toutes ces réunions, encadrées avec le concours de l'Unesco, sera rendu public et rédigé par ses soins, d'ici le 15 juillet. à rappeler que cette troisième réunion s'est faite au lendemain d'un incident fâcheux, entrant justement dans le cadre du rapport de l'Autre avec l'artiste et sa relation avec son oeuvre artistique. En effet, des artistes se font récemment attaquer et juger sans fondement remettant en cause leur droit à l'exercice de leur liberté d'expression et de création. Un thème sur lequel la loi sur le statut de l'artiste devrait se pencher sérieusement, pour défendre énergiquement et encore plus les droits de ce dernier... Bref, saluons tout de même cette belle initiative qui fait, dernièrement, échanger et ce de façon spontanée et libre de nombreux artistes algériens quant à la construction de leur avenir via la consolidation de leurs acquis aussi. Même si certaines voix obscurantistes semblent nous ramener encore en arrière...

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré