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Spectacle «J’écris ton nom» de Samar Bendaoud

La liberté sera féminine !

Ils sont quatre femmes et un homme à danser sur les planches toutes nues du TNA et donner à voir un spectacle plein de grâce et de sensualité…

Le Théâtre national algérien a accueilli, jeudi soir, devant un large public, la troupe de danse « Antonna » qui a donné un très beau intitulé à la pièce chorographique « J’écris ton nom ». La création chorégraphique signée Samar Bendaoud mettra en avant le talent de quatre danseuses et un danseur autour d’une très belle création largement inspirée du poème de Paul Eluard, « Liberté j’écris ton nom » . Ainsi, composée de quatre danseuses et d’un danseur, les cinq protagonistes obéiront à une chorégraphie pensée et mise en scène par Samar Bendaoud qui a des années d’expérience de danse derrière elle. La scène est note-t-on nue. L’atmosphère, elle, est habillée d’un voile de nuage de fumée. Dans cette pénombre vont évoluer ces danseurs suivant plusieurs tableaux. l’entame du spectacle est assurée et réservée à cet homme qui marmonne quelque chose que l’on ne comprend pas et ce, sous la très belle chanson Asfour tal men chebak chantée par la divine Omayma El Khalil, sur un texte de Marcel Khelifa. D’emblée, le clin d’œil à l’idée de la liberté confisquée, notamment celle de la Palestine est posée… Suivra l’arrivée des autres danseuses vêtues chacune d’une longue robe rouge qui laissera entrevoir leur cycliste noir par-dessous. Cette fois, l’ambiance musicale est rehaussée par le son du aoûd. Certains spectateurs trouveront cette performance un tantinet ennuyeuse, d’autres très belle et sensuelle car elle permet de poser le geste et le thème de cette pièce chorégraphique doucement, mais sûrement. Si certains gestes tendent à se répéter comme mettre une main sur sa bouche, gesticuler dans tous les sens avec ses bras ou encore relever un peu sa robe puis de la baisser toujours, se rouler par terre… la parole, elle, ne tardera pas à se libérer et cette violence perçue et ressentie à être abattue… Mais le mal semble être profond. Assise sur un tabouret, une des quatre danseuses, affirme qui elle est « je suis qui je suis » après s’être lamentée, croisé ses bras et montré sa fierté, belle et arrogante, devant cet homme dont la tentative de dialoguer avec l’Autre, de s’approcher de ces femmes, s’avère être vaine. L’incommunicabilité entre ces deux êtres semble être consommée. Où est la liberté de vivre, d’aimer, d’être soi, d’assumer l’indécence de son corps ? semble dire cette pièce…Cette dernière s’achève aussi avec les paroles de ce danseur que sous-entend clairement un discours politique lié à l’actualité du Hirak, ce qui gâche un tant soit peu le mystère poétique de cette pièce qui s’était pourtant bien installée. Dire au lieu de laisser voir et faire parler les corps est un moyen à haut risque que la pièce aurait pu s’épargner aisément, mais que Samar Bendaooud a choisi sciemment d’employer. Ces mots, nous a-t-elle confié, avaient été écrits bien avant le Hirak. Une coïncidence en somme qui colle très bien à la conjecture... Pour autant, cette erreur peut-être faite à cette finale n’est pas tant dans le désir de parler de cette actualité lancinante, mais dans la forme directe du langage employé qui, d’un coup, fait exploser en miettes le puzzle de cette belle pièce qu’on avait mis du temps à reconstituer avec élégance et harmonie en se tenant à notre intelligence pour se rehausser au prestige de la grâce chorégraphique qui appelle à l’élévation et l’introspection. La danse en somme, pour s’émouvoir en vrai et toucher le fond du sujet tout en mouvements et hardiesse corporelle... Car, il y a des silences qui s’imposent de fait par la magie du corps regardé…Néanmoins, cela ne saurait amoindrir de la valeur et beauté des performances physiques délivrées par ces femmes qui épousaient parfaitement la notion de liberté en donnant vraiment libre corps à cet ouvrage esthétiquement épuré. Fortement à saluer. Un hommage que Samar Bendaoud a voulu rendre à toutes les femmes qui se battent…..un peu à son image !

De Quoi j'me Mêle

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