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Percussionniste du genre chaâbi

Omar Benarab, l’artiste aux doigts d’or

Le parcours continu, qui s’étend sur plus de trois décennies et le nombre important de «chouyoukh» avec lesquels il a travaillé, ne sont qu’une illustration de son savoir-faire…

Quand on a l’art qui coule dans les veines, tout travail est un chef-d’œuvre, du fait qu’on l’accomplit de la meilleure des manières, en ne laissant rien au hasard, avec une harmonie qui ne laisse personne indifférent. C’est le cas de le dire pour le percussionniste (drabeki) Omar Benarab, connu dans le milieu de la chanson populaire algérienne (chaâbi), par le sobriquet «Omar El Fekhar». Dans le monde du chaâbi, Omar n’est pas tombé de la dernière pluie, ni un novice. Son parcours, qui s’étend de façon continue sur plus de trois décennies et le nombre important de «chouyoukh» avec lesquels il a travaillé ne sont qu’une illustration de son savoir-faire… faire faire et faire savoir. Môme déjà, il commença à tripoter tout objet pouvant servir à la percussion. Son intérêt s’accroît jusqu’à ce qu’il parvient, quelques années plus tard, à s’asseoir à la chaise d’un orchestre. Paradoxalement, il ne prit pas la «darbouka», mais le «tar». Au fond de lui-même, Omar savait que cet instrument de percussion arabo-andalou, cousin du tambourin européen et du riqq arabe, n’était pas fait pour lui. Un concours de circonstances lui avait permis de retrouver l’instrument de ses premières amours, la darbouka, pour se forger, dès lors, une carrière digne de ce nom et suivre les traces de ses aînés et idoles.

Du grand art 


A ses débuts, Omar anima plusieurs soirées avec des «amateurs», mais ne voulait pas s’arrêter là, puisque son ambition grandissait au fil des années. Il décida, sur conseil de Dahmane Bentaleb, d’intégrer la célèbre école de «El Fen ouel adeb». Là, il apprit les techniques qui lui manquaient pour acquérir la dextérité des doigts en matière de rythmes… Ce sont la connaissance et l’exécution des rythmes (mesure ou mizane) par lesquels on le reconnaît aujourd’hui, qui ont fait que les interprètes du chaâbi se bousculent pour l’avoir dans leurs orchestres. Ils considèrent Omar comme la courroie qui relie les membres de l’orchestre dans l’exécution des différents chants chaâbis. Chaque soirée, il se distingue dès «la touchia» au point d’éclipser déjà parfois l’interprète du chant, censé pourtant être l’attraction de la soirée. Avec une aisance qui ne dit pas son nom, Omar prend un réel plaisir à gâter ses admirateurs. Son talent se conjugue surtout lorsqu’il utilise la «darkouba» traditionnelle, connue sous le nom d’«El Fekhar». D’ailleurs, le surnom de «Omar El Fekhar» lui a été attribué par un de ses fans et il lui convient à merveille, tant l’homme est considéré de loin comme le maître actuel de cet instrument. « Il est vrai que plusieurs percussionnistes amateurs ou professionnels utilisent la darbouka synthétique, qui a son propre charme. Cependant, je considère que celle en fekhar est unique et est intimement liée au chaâbi. Il faut juste constater la différence entre le son des deux types d’instrument dans une soirée pour s’en rendre compte. L’âme du fekhar est incomparable », témoigne-t-il. Sa technicité fait que Omar peut tenir longtemps sur scène, allant même jusqu’à animer quatre soirées d’affilée.

Il fait l’unanimité


L’idole de Omar n’est autre que Ali Debbah, connu sous le nom de « Alilou ». Ce célèbre percussionniste du maître M’hamed El Anka a laissé son cachet, voire son style dans ce genre instrumental. «J’essaye de m’inspirer de lui, mais sans jamais l’égaler. Dans son art, feu Alilou était inégalable. C’était un monstre», dit Omar, non sans évoquer d’autres, dont il s’est inspiré, même ceux de sa génération, à l’image de Brahim Aggad. Durant sa carrière, Omar a vu défiler plusieurs interprètes du chaâbi avec lesquels il a collaboré.
Des regrettés Amar Ezzahi à Abdellah Guettaf, jusqu’à Kamel Bourdib, à ceux venus plus tard, comme Hamid Achaïbou, Kamel Belkhirat, Nacer Merzouk et Djamel Tadjine. Avec ce dernier, Omar travaille régulièrement depuis 10 ans. «Djamel Tadjine est une icône du chaâbi et un homme au sens propre du terme. Sur scène, je me sens libéré avec lui. D’un simple regard, on peut tout changer au contenu de la soirée ou d’une partie de celle-ci. Je l’ai connu dans le cadre de notre travail, et je ne regrette jamais cette connaissance. C’est un acquis dans ma carrière et dans ma vie privée», reconnaît Omar. Et à Djamel Tadjine de lui rendre la pareille : «Sur le plan humain, Omar est un vrai bout en train, facile à vivre et surtout une personne très sensible. Sur le plan artistique, je me dis toujours que c’est un deuxième Kamel Satan. Sur scène, il inspire et exprime en même temps, une grande confiance, par rapport à d’autres percussionnistes avec lesquels j’ai travaillé. Chose dont je m’étais rendu compte dès les premières minutes de la première soirée animée ensemble. Depuis, je ne peux me passer de sa présence artistique. Sur scène, je lui donne l’envie de travailler et lui me procure confiance et aisance dans mon travail. Ceci, sans oublier le maître du «tar», Rachid Chehba, qui forme, avec lui, un duo exceptionnel. » Evoquant Rachid Chehba, justement, Omar ne tarit pas d’éloges à son sujet : «J’ai côtoyé dans ma carrière une vingtaine de «trarjia», mais Rachid reste unique dans son genre. C’est le maître incontesté de cet instrument à l’heure actuelle.»

Une école ambulante

Omar n’est pas près de rendre sa «darbouka», malgré l’âge qui avance. «Tant que la santé le permet, je continuerai à me régaler sur scène, à prendre du plaisir et en procurer aux mordus du chaâbi», dit-il. Le jour où il décidera d’arrêter, comment fera-t-il pour transmettre son expérience aux générations futures ? La question lui a été posée, et à laquelle il répond sans hésiter : «Je suis déjà en train de le faire.» Comment ? «Quand j’assiste à des soirées en tant qu’invité, je profite de l’occasion, sans gêner le concerné, pour donner quelques conseils au percussionniste sur scène. Dieu merci, mes consignes et conseils ne tombent pas dans l’oreille d’un sourd. Ces mêmes percussionnistes, ainsi que d’autres jeunes, m’envoient des messages lors des soirées où ils font partie d’un orchestre et me demandent des conseils. Même si je suis occupé, je mets tout de côté le temps de répondre», explique Omar, affirmant que ses portes «sont toujours ouvertes». Modestie quand tu nous tiens !

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