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24ème Salon international du livre d'Alger : Djamel Laceb, Mourad Zimu, Nacéra Belloula…

Tamazight en force au pavillon central

Il s’agit bel et bien d’une sorte de révolution culturelle que semble vivre notre pays avec la réhabilitation de la langue amazighe, devenue langue nationale et officielle depuis 2016.

Le Salon international du livre d’Alger est l’occasion de montrer cette progression palpable dans le domaine livresque et plus particulièrement celui du roman. De nom-breux stands du Salon international du livre proposent ainsi plusieurs nouveaux livres écrits en langue amazighe et la part du lion est réservée au roman. Qu’il s’agisse des éditeurs publics comme l’Anep (Agence nationale d’édition et de publicité) ou de l’Enag (Entreprise nationale des arts graphiques) ou des éditeurs privés comme Casbah, El Amel, Tafat, Chihab, Houroufi el moufadhala, etc., le livre amazigh a désormais arraché sa place. Ceci, en plus bien évidemment du stand du Haut Commissariat à l’amazighité entièrement dédié au livre en langue amazighe et qui s’est illustré cette année par la sortie de plusieurs nouveautés dont des traductions de romans en langue française ou arabe vers la langue amazighe. C’est donc un véritable présage pour un avenir radieux qui attend le livre amazigh au vu du nombre de romans exposés à la vente lors de cette 24ème édition du Sila. Le premier stand qui vous accueille avec des étals garnis de livres en langue amazighe, c’est celui du HCA situé à l’entrée ouest du pavillon central. Ici, les nouveautés sont nombreuses, à commencer par les deux romans traduits vers tamazight. Il s’agit du roman en langue française intitulé Terre des femmes de Nacéra Belloula traduit en tamazight par Saïda Abouba ainsi que du roman en arabe Saidate el maqam de Waciny Laredj, traduit vers tamazight par Sabri Soltane. Le HCA a eu recours à la coédition concernant les livres sortis cette fois-ci avec notamment les éditeurs publics, Enag et OPU, mais aussi privés, avec Chihab éditions et Guerfi éditions. Le stand du HCA propose aussi des livres en français et en arabe, mais ayant trait à la culture amazighe de manière générale. C’est le cas du livre édité en collaboration avec Guerfi éditions sous le titre Raconte-moi les Aurès de l’écrivain-journaliste. Un roman intitulé La colline sacrifiée, dédié à Mouloud Mammeri de l’auteur Abderrahmane Arab est également disponible sur place. Il faut préciser que depuis le premier jour du Sila, les visiteurs en grand nombre ne manquent pas de marquer une halte au niveau du stand du HCA tant l’intérêt porté à la culture amazighe ne cesse de croître à la faveur de la reconnaissance officielle de tamazight après des décennies de longs sacrifices et de luttes pacifiques inlassables. Le stand qui propose une nouveauté en langue amazighe cette année est Casbah éditions avec le premier roman de l’écrivain Mourad Zimu qui a déjà eu à publier de nombreux recueils de nouvelles et de poésie. Le roman prend le prénom de son personnage principal, à savoir Kawitu. Mourad Zimu fait donc irruption de manière directe dans le genre romanesque après avoir acquis une expérience indéniable dans l’écriture poétique, puis dans celle des nouvelles. L’écrivain Mourad Zimu regagne l’univers des écrivains amazighophones à l’instar du précurseur Belaïd Ath Ali et des plus prolifiques Amar Mezdad, Aomar Oulamara, mais aussi Brahim Tazaghart, Lynda Koudache, Mustapha Zarouri, Rachid Boukherroub… Mourad Zimu est né en 1970 en Kabylie. Titulaire d’une licence en sociologie de l’université d’Alger et d’un DEA en socio-anthropologie de l’université de Paris VIII, il est actuellement doctorant à Paris. Mourad Zimu a animé plusieurs émissions culturelles à la radio kabyle d’Alger entre 1998 et 2001. Mourad Zimu a déjà publié deux recueils de nouvelles en langue amazighe. Il s’agit de Tikli paru aux éditions du HCA en 2004 et de Amddakel (Tira édition, 2009). Le deuxième auteur à avoir mis le pied à l’étrier de l’écriture romanesque en tamazight après avoir publié d’autres livres dans d’autres genres est Djamel Laceb qui vient de faire paraître à l’aune du Sila un roman intitulé Nna Tni. Le roman de Djamel Laceb est disponible au stand des éditions Imtidad au pavillon central (C12). Il faut préciser que ce roman a été préfacé par l’universitaire et ancien cadre au Haut Commissariat à l’amazighité, Hamid Bilek. Pour sa part, l’écrivain trilingue Ali Kader, a dédicacé son roman en langue amazighe au stand des éditions Enag au pavillon central. Le roman en tamazight de Ali Kader est intitulé Argaz n yemma. Les visiteurs du Sila peuvent aussi avoir l’embarras du choix de romans en tamazight en visitant le stand des éditions Tafat, mais surtout le stand des éditions El Amel au pavillon central. Le stand El Amel propose d’ailleurs le roman D wagi i dasirem-iw de Mustapha Zarrouri ainsi que Tislit n ughanim de Rachid Boukherroub, les deux lauréats du Grand Prix littéraire du meilleur roman Assia Djebar. Le visiteur féru de la langue amazighe peut facilement sortir avec une centaine de livres en tamazight, tous genres confondus, en se rendant dans les différents stands du Sila. Cela semblait être une utopie au temps de la clandestinité dans les années 70 et 80 quand le simple fait d’être attrapé avec une seule lettre amazighe (tifinagh) était passible d’une arrestation suivie d’une condamnation à la réclusion criminelle « pour atteinte à la sûreté de l’Etat et à l’unité nationale ». Vive tamazight !

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