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24ème Salon international du livre d'Alger : L’esquif des mots de Ahmed Benzelikha

Un état poétique


Une sensibilité à fleur de peau, Ahmed Benzelikha nous embarque sur son frêle esquif et les pensées prennent le large pour accoster nulle part… Dans son ouvrage L’esquif des mots, publié récemment aux édition Hibr, Benzelikha met en scène deux personnages bien particuliers : un Irakien au nom de Abdelkader et Mathias le Suisse. Avec comme seul viatique, une quête spirituelle, Benzelikha tisse sa trame, à travers ces deux personnages, dans un poème romancé et scrute les horizons d’un monde autre que celui sur lequel tangue sa barque de fortune. En filigrane, il s’agissait de déconstruire une vision, une conception d’un monde manichéen. L’auteur refuse cette dualité d’un monde occidental qui s’oppose à l’Orient. Benzelikha renie, répudie cette perception. Abdelkader et Mathias issus de sociétés et d’horizons différents, le démontrent bien.
Embourbé dans ses réflexions existentialistes, Abdelkader prend des notes et s’interroge: la vie est-elle éternelle ? Une farce ? Et le temps, la brièveté, c’est quoi ? Une fois sorti de ces tiraillements kafkaïens, Abdelkader range son carnet, déploie le tapis pour terminer ses prières nocturnes.
« Finalement, tout est contradictoire, en ce qui fait nous », se résout-il, avant de trancher que « notre rapport à la vie est étrange : lorsqu’on se rend compte de sa précarité, nous nous retrouvons entre deux positions qui coexistent ».
De l’autre côté, Mathias vit exactement les mêmes soubresauts. Voulant s’extraire de la réalité tout en continuant de la regarder, Mathias a toujours rêvé de voler. Quand il était enfant, il ne faisait plus la différence, entre le rêve et la réalité. Mais comme tous les rêves, celui de Mathias est éphémère. Aujourd’hui, entouré d’adultes et de documents en tous genres, qui ont fini par le convaincre que l’homme ne volait pas, il ne vole désormais plus qu’en rêve.
Abdelkader et Mathias devaient se rencontrer à la tombée du jour. L’immensité s’étalait dans ce coin perdu d’Algérie. L’endroit s’appelait B’chilga, près de M’sila. Abdelkader et Mathias s’y étaient donné rendez-vous. Ils pensent tous deux à commettre un livre consacré à un grand mystique algérien Cheikh Ahmed Al Allaoui. Et voilà la barrière entre les deux mondes rompue, le mur effondré par la force des mots poétiquement agencés.
Linguistefinancier, spécialiste en communication et auteur de plusieurs ouvrages, Ahmed Benzelikha trouve une parade à la vie par l’écriture.
Il trouve dans l’acte d’écrire une manière d’échapper à la pression du présent, une sorte de distanciation qui nous éclaire sur ce que nous sommes.
« Voilà donc un état poétique, entre récit et poèmes plus ou moins libres, mais toujours authentiques, qui, par petites touches impressionnantes, s’interroge sur le sens du grand poème qu’est notre vie », écrit l’éditeur Cet ouvrage qui se boit et qui enivre au bout des pages est-il un long roman poétique qui nous berce ? Un voyage ? Une quête spirituelle ? c’est tout ça à la fois…

De Quoi j'me Mêle

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