{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

10e Festival international du cinéma d'Alger

Un triplé gagnant pour Hassan Ferhani !

Le rideau est tombé, jeudi soir, sur la dixième édition du Festival international du cinéma d’Alger, en rendant, pour commencer, un vibrant hommage à feu Moussa Haddad qui nous a quittés au mois de septembre.

Le palmarès a fait couronner Hassan Ferhani pour son documentaire 134, rue du désert qui a raflé trois prix à savoir la médaille Gandhi décernée par Le Conseil international du cinéma, de la télévision et de la communication audiovisuelle (Cict), le Prix du public pour le meilleur documentaire et enfin le Grand Prix du jury. Ce documentaire, rappelons-le, dresse un portrait poignant d’une femme, appelée Malika, gérante d’un petit relais routier dans le désert algérien. A travers elle resurgissent les maux du pays, notamment les cauchemars de la décennie noire et autres avatars de la société algérienne.

Des prix mérités
Toujours dans la catégorie documentaire, le jury a décerné une Mention spéciale au film Sur les traces de Mamani Abdoulaye réalisé par Amina Abdoulaye Mamani (Niger) et un Prix spécial du jury est revenu au film L’envers d’une histoire réalisé par Mila Turajlic (Serbie). Dans la catégorie fiction, le Prix Spécial du jury a été décerné au film La miséricorde de la jungle de Joel Karekezi (Rwanda/Belgique), tandis que le Grand Prix a récompensé le film Wardi de Mats Grorud (Norvège). Le Prix du public a été attribué ex aequo à Paysages d’automne réalisé par Merzak Allouache (Algérie) et La Bolduc réalisé par François Bouvier (Canada). Faisant « un reproche » au public, Zehira Yahi relèvera que le public n’a pas assez voté cette année et de noter « son laisser-aller ». Dans la section court métrage cette fois, le Prix du public pour le meilleur court métrage a été décerné ex aequo à Sotra réalisé par Abdallah Aggoune (Algérie) et «La fausse saison» réalisé par Mennad Embarek (Algérie). Une 1ère Mention d’encouragement a été décernée au film Felfel lahmar réalisé par Saâdia Gacem (Algérie) et une 2ème au film Hadi Hiya de Youcef Mahsas (Algérie). Une Mention spéciale a été décernée au film Une histoire dans ma peau de Yanis Kheloufi (Algérie). Enfin, le jury a décerné le Grand Prix du meilleur court métrage au film Facing Mecca de Jan-Eric Mack (Suisse).

Un festival et des ambitions
Dans son allocution d’au revoir, Zehira Yahi a tenu à remercier le public et les cinéastes, tout en relevant que « le festival a grandi, mais il n’est pas un grand festival de cinéma. Son ambition n’est pas là. Etre un festival reconnu par les professionnels et aimé de son public, lui suffit amplement, même s’il lui reste à franchir de nouvelles étapes dans notre chère Algérie, friande d’images et de sens, de valeurs et de progrès ». Lors de sa réception des trois Prix de Hassan Ferhani, Narimane Mari, sa productrice, indiquera émue : « Vous faites un cadeau immense à Hassan. Il a passé quatre jours heureux ici, mais en même temps excessivement tendu. Il a eu peur en rencontrant le public en se demandant ce qui allait se passer et moi j’ai eu peur du temps, de la temporalité qui est aujourd’hui très peu vécue dans toutes les images qu’on peut voir. Le public a été excessivement généreux de ce temps. J’en ai parlé avec des personnes qui ne sont pas cinéphiles et cela est très important. ils me disaient que c’est le temps de Malika. C’est le temps du désert. Ils ont réussi à rentrer dans le film. Ce qui est juste très beau c’est que Hassan a réussi à séduire un public plus large et j’en suis heureuse parce que c’est super important que tous les publics soient là et c’est ce que je vois dans cette salle. Il y a une chose aussi qui me plaît énormément dans ce film, cela réside dans le fait que tout cela les publics internationaux qu’on a rencontrés, nous confortent dans l’idée que nous sortons de l’algérianité tout en partant de l’Algérie. Il s’agit de combat de femmes, de positions et de vies de femmes. C’est pour cela qu’on se retrouve tous partout. »

Cuba en toute liberté
Il est à noter que cette cérémonie de clôture a été marquée en fin de soirée par la projection d’un long métrage cubain portant sur les atrocités commises par l’Espagne contre les Cubains au XIXe siècle. Intitulé Innocence de Alejandro Gil, ce film narre l’histoire terrible de l’injuste assassinat des huit étudiants en médecine commis par les autorités coloniales espagnoles en 1871. Leur seul tort était de manifester contre les mauvaises conditions de travail. Fusillés et jetés en terre, 16 ans plus tard Fermín Valdés Domínguez, également accusé avec les huit étudiants en médecine à six ans de prison, commence à chercher leurs restes pour dénoncer cet acte abominable. Ce sont ces deux histoires parallèles que le public a été invité à apprécier. Un très beau film bien que triste à la fois. Cuba était également à l’honneur mercredi soir grâce à la projection d’un très beau long métrage qui a bénéficié d’une large standing ovation. Il s’agit de Yuli de la réalisatrice espagnole Iciar Bollain. Ce film raconte une histoire vraie, celle du danseur qui est interprété par lui-même (adulte) . Il est ainsi adapté du propre livre de souvenirs du danseur étoile Carlos Acosta. Un film avec des plans à couper le souffle montrant une Havane belle et rebelle. Le film dévoile le destin de cet enfant hors normes qui sera plus tard le premier noir à faire partie d’un ballet de danse classique. Ce film évoque ainsi le parcours de cet enfant né dans une famille pauvre, décrit ses péripéties, ses coups de tête, et incessantes disputes avec son père qui voit en lui l’avenir de l’île et met toute la responsabilité sur son dos. Ironie du sort, l’enfant préférera toujours rester à Cuba et ce sera les autres, toujours, qui le pousseront à danser. Ainsi, après avoir fait le tour du monde, Yuli décide de rentrer au bercail et d’ouvrir une école de danse pour transmettre son savoir-faire et culture en termes de danse. Et de préparer un grand spectacle inspiré de sa vie personnelle et familiale. Un spectacle qu’il répétera avec ses danseurs. Des images entrecoupées par ses réminiscences de lui, enfant, puis adolescent jusqu’à ce qu’il grandisse et devienne un homme après maints sacrifices. Un film qui met en scène avec une force esthétique, la beauté de la danse sur fond d’une Havane sous embargo. Le film n’omet pas ainsi de parler de Cuba qui a fait séparer des familles et de sonder le pouls social et historique de cette région qui se mettra un jour à briller grâce à son danseur étoile : Carlos Costa !

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours