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YENNAYER 2962: DANS UNE CITÉ UNIVERSITAIRE D'ALGER

Les vieux réflexes ont la peau dure

Pour ne pas interdire la manifestation, le directeur a suggéré aux étudiants d'organiser une excursion!

Panne sèche d'idées ou indigence intellectuelle. A des étudiants qui demandaient une autorisation pour fêter Yennayer, un directeur d'une cité universitaire à Alger a trouvé une façon très maladroite de refuser cette demande.
Il leur a suggéré de faire une... excursion. Oui, une excursion pour fêter Yennayer 2962! «On voulait organiser une conférence-débat à l'intérieur de la résidence universitaire sur le 1er Yennayer.
On a invité un enseignant de la langue tamazighe et on a demandé à la direction de la cité d'autoriser notre activité. Mais, à notre grand étonnement, le lendemain, on nous propose d'organiser une excursion à la place de la conférence. C'est scandaleux!» raconte un étudiant, membre du comité de préparation des activités. Choqués par une telle réponse, les étudiants comptent entamer d'autres actions.
«Au titre de quel droit ose-t-il nous demander cela. A-t-il à ce point peur du 1er Yennayer pour nous demander de l'enfoncer davantage après toutes les ségrégations qu'il a subies de la part des autorités du pays?», nous lance, ébahi, l'un de ces étudiants.
Décidément, les vieux réflexes d'étouffement de tout ce qui est authentique sévissent toujours chez certains responsables algériens. Il serait d'ailleurs utile de savoir si ce même responsable est parti en excursion le Jour de l'an chrétien.Suprême bassesse qui veut à tout prix «folkloriser» la culture amazighe pourtant reconnue dans son caractère officiel par la Loi suprême du pays.
C'est justement pour passer outre ces comportements et sortir cette culture de la marginalisation qu'une proposition a été faite, il y a quelques années, par des députés à l'APN pour officialiser le Nouvel An amazigh. Pour le moment, le premier Jour de l'An amazigh, 1er Yennayer, n'est pas officialisé et il n'est pas inscrit dans la liste des dates nationales.
Qu'à cela ne tienne: l'exclusion de cette date ne date pas d'aujourd'hui et on continue encore à se renier. «Pourquoi ne pas faire de cette fête authentiquement algérienne et maghrébine une date de réconciliation avec notre histoire?», s'interroge un cadre algérien rappelant que «Yennayer fêté sur le territoire national peut constituer un élément de rapprochement de tous les Algériens».
A ce propos, il convient de noter que l'Algérie consacre le premier Moharam, jour de l'An hégérien comme fête nationale, le 1er janvier, premier jour du calendrier grégorien comme journée fériée mais Yennayer est toujours ignoré.
Une demande d'inclure cette date dans la liste des fêtes nationales a été rejetée en 2005 par l'APN. Cette même APN a récidivé en rejetant une autre demande parlementaire en avril 2012 proposant de hisser le 1e Yennayer au rang des fêtes nationales. A tous les Amazighs de l'Algérie, à tous les Amazighs des pays de Tamazgha et à tous les Amazighs dans le monde: «Assegas Ammegaz» quand même.

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