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Face au poids de la rente, aux tensions budgétaires et la baisse des réserves de changes

L’économie algérienne risque gros

Pour une appréciation objective, pour 2018, il y a lieu d’analyser la structure ou les hydrocarbures où avec les dérivées, ils représentent plus de 98% des recettes en devises.

Comprendre les fluctuations tant de la balance commerciale que celle plus significative de la balance des paiements renvoie à cet amer constat : l’Algérie depuis l’indépendance politique est une économie fondamentalement rentière, toute augmentation ou baisse du cours des hydrocarbures avec les dérivés (98/97% des recettes en devises) ayant eu des incidences à la fois économiques et politiques comme en témoignent les impacts politiques de la crise de la baisse du cours entre 1986/1990. Le cours du pétrole a subi une baisse brutale étant coté le 12 aout 2019 à 58,06 dollars pour le Brent et à 53,78 dollars le baril pour le Wit suivi du cours sur le marché libre du gaz naturel , représentant 33% des recettes de Sonatrach en 2018, coté également le 12/08/2019 à 2,119 dollars le Mbtu ayant fluctué ces 12 derniers mois entre 4,93 et 2,06 le Mbtu, où à ce cours l’Algérie peinera à couvrir les frais de production et d’avoir des incidences négatives
Concernant la structure de la balance commerciale pour 2018, les importations ont été de 46,19 milliards de dollars US soit une très légère hausse de 0,30 % par rapport aux résultats de l’année 2017. Les exportations ont été de 41,17 milliards de dollars US, en augmentation de 16,98% par rapport aux résultats de l’année 2017 grâce à un cours moyen de 70 dollars le baril. Cela s’est traduit par un déficit de la balance commerciale durant la période de l’année 2018 de l’ordre de 5,03 milliards de dollars US et un taux de couverture des importations par les exportations de 89% durant l’année 2018, contre un taux de 76% au cours de l’année 2017. Les hydrocarbures ont représenté l’essentiel de nos exportations à l’étranger durant l’année 2018 avec une part de 93,13% du volume global des exportations. Les exportations «hors hydrocarbures ont été évaluées à 2,83 milliards de dollars US. Pour le premier semestre 2019, les tendances profondes n’ont pas changé dans leurs structures. La balance commerciale de l’Algérie a enregistré un déficit de 3,18 milliards de dollars durant le 1er semestre 2019, contre un déficit de 2,84 milliards de dollars à la même période en 2018, selon les douanes algériennes. La France, devançant l’Italie, est devenue le principal client avec 2,660 mds usd soit (14% des exportations algériennes globales), en hausse de 14,98%, suivie de l’Italie avec 2,501 mds usd (-16,41%), l’Espagne avec 2,259 mds usd (-11,03%), les Etats-Unis avec 1,597 md usd (-17,74%) et la Grande-Bretagne avec 1,184 md usd (-16,29%). En ce qui concerne les principaux fournisseurs de l’Algérie, les cinq premiers ont représenté plus de 50 % durant le 1er semestre 2019 : la Chine qui maintient sa première place avec 4,219 mds usd (plus de 19% des importations globales algériennes), en hausse de 23,14%, suivie de la France avec 2,144 md usd (-5,93%), de l’Espagne avec 1,678 md usd (-6,76%), de l’Allemagne avec 1,643 md usd (-0,83%) et l’Italie avec 1,577 md usd (-17,42%). Pour les importations, elles ont atteint 22,14 mds usd, contre 23,14 mds usd, enregistrant une faible baisse malgré toutes les mesures bureaucratiques prises, d’environ 4,30% avec notons-le une baisse de la facture carburant mais qui pose avec la forte consommation intérieure la problématique des subventions généralisées nécessitant un ciblage et un nouveau modèle de consommation énergétique .
Pour une appréciation objective, pour 2018, il y a lieu d’analyser la structure ou les hydrocarbures où avec les dérivées, ils représentent plus de 98% des recettes en devises. En effet, selon les statistiques officielles, les engrais minéraux ou chimiques azotés représentent 917 millions de dollars soit 32,42% ; les huiles et autres produits provenant de la distillation des goudrons 613 millions de dollars soit 21,68%, les ammoniacs anhydres 446 millions de dollars soit 15,79%, le phosphate de calcium 51 millions de dollars soit 1,80% et hydrogène, les gaz rares 38 millions de dollars soit 1,34% soit au total 73, 03% ,les autres produits nobles moins de 27% soit 764 millions de dollars en 2018, dont le ciment 25 millions de dollars soit 0,96% C’est la même tendance pour le premier semestre 2019. On est loin de l’euphorie des déclarations du ministère du Commerce. Concernant la période du premier semestre 2019, elle a été caractérisée par un cours moyen du baril entre 65/67 dollars et un cours du gaz qui représente 33% des recettes de Sonatrach entre 4/5 dollars le Mbtu. Or, si la tendance baissière s’accentue au second semestre, 2019, le cours fluctuant entre juillet et août 2019, entre 57/58 dollars le baril et le cours du gaz nature entre 2 et 2,5 dollars le Mbtu, une moyenne annuelle d’environ 60 dollars pour le pétrole et 3 dollars le MBTU pour le gaz , donnerait une recette Sonatrach avoisinant 30 milliards de dollars. Or les importations du premier semestre malgré toutes les mesures restrictives, ont atteint 22,14 mds usd, ce qui donnerait avec la même tendance 45 milliards de dollars. Or, le document de référence est la balance de paiement, la balance commerciale (qui inclut les surfacturations de biens) ayant une signification limitée devant prendre en compte la balance des paiements qui majore d’environ 15/20% les sorties de devises, non comprises dans la balance commerciale; à savoir les services (qui incluent également les surfacturations) et les transferts légaux de capitaux. Selon la Banque d’Algérie, au cours des neuf dernières années, les importations de services ont fluctué entre un bas de 10,776 milliards de dollars (2013) et un haut de 11,696 milliards (2014) dont la facture fluctue entre 2010/2018 entre 10/11 milliards de dollars annuellement qui impacte négativement la balance des paiements dont le transport maritime (2,95 milliards de dollars en 2018), le BTP (2,65 milliards de dollars en 2018) et l’assistance technique (3,22 milliards de dollars en 2018). Ce qui nous donne le niveau des réserves de changes selon les données officielles de la Banque d’Algérie, qui dépendra fondamentalement des fluctuations du cours des hydrocarbures, l’Algérie ayant un répit de deux ans pour éviter le retour au FMI.
Rappelons que la loi de finances 2019 qui fonctionne sur la base d’un cours de pétrole supérieur à 105 dollars le baril, prévoyait, pour la période 2019-2021, une baisse des réserves de changes à 62 milliards usd en 2019, puis à 47,8 milliards usd en 2020 pour atteindre 33,8 milliards usd en 2021. Or, avec la crise politique qui, non résolue, paralyse l’économie, ces prévisions risquent de ne pas être concrétisées. En effet, nous avons eu une baisse d’environ 7 milliards de dollars entre janvier et avril soit en quatre mois et à ce rythme la baisse fin 2019 serait de 21 milliards de dollars. Les investissements directs étrangers fléchissant à cause de la crise politique et au rythme de la dépense publique qui tire à plus de 80% la croissance,(75/80% des entrants des entreprises publiques et privées étant importés), les réserves de changes risquent de clôturer à environ 58 milliards de dollars fin 2019, 37 en 2020 , 16 milliards de dollars fin 2021 et une cessation de paiement avant le premier trimestre 2022.
Les réserves de changes maintenant la cotation du dinar algérien à plus de 70%, dans l’hypothèse d’un niveau de 10/15 milliards de dollars, la Banque d’Algérie sera contrainte de dévaluer le dinar officiel à environ 200/220 dinars un euro avec une envolée du cours sur le marché parallèle. En résumé, comprendre la crise actuelle implique de saisir les liens dialectiques entre la production de la rente-Sonatrach et sa distribution à travers le système financier, notamment les banques publiques qui canalisent plus de 85% des crédits octroyés expliquant que la réforme profonde du ministère des Finances qui doit être couplé avec celui du commerce (une seule DG suffirait) pour plus de cohérence, responsable de nombreuses licences d’importation et autres avantages de complaisance. La réforme doit toucher toutes les structures du ministère des Finances : les banques publiques notamment les directions et sous-directions de crédit, qui canalisent plus de 85% des crédits octroyés, les caisses de garanties octroyant parfois des garanties de complaisance comme cela a été constaté récemment, la DG de la fiscalité avec des non-recouvrements faramineux inexplicables, les seuls pénalisés étant les salariés et fonctionnaires dont la retenue est à la source, les Domaines incapables d’avoir un registre cadastre transparent afin d’éviter le bradage du patrimoine national, et la douane sans tableaux de la valeur reliés aux réseaux internationaux, comme je les ai préconisée entre 1982-1983 en tant que haut magistrat et DG des études économiques à la Cour des comptes. La réforme du système financier, intimement liée à la démocratisation de la société et à la liberté d’entreprendre sans contraintes bureaucratiques , qui ne saurait se limiter à la rapidité de l’intermédiation à travers l’informatisation, pourtant nécessaire, n’a jamais eu lieu depuis l’indépendance politique , car étant un enjeu crucial de luttes de pouvoir de redistribution de la rente à travers des relations de clientèles diffuses, que sans sa réforme profonde autant que celle des institutions (l’administration centrale/locale) et de la justice, il serait utopique de s’attaquer à l’essence de la corruption, se limitant à des actions conjoncturelles où demain les mêmes causes produiront les mêmes effets (voir A. Mebtoul www.google 2009, démocratisation et l’impérieuse réforme du système financier algérien). En bref, les lois économiques étant insensibles aux slogans politiques populistes et le temps ne se rattrapant jamais en économie, car dans le cas du retour au FMI 2021/2022, il serait utopique tant pour le pouvoir, l’opposition, qu’El Hirak de parler d’indépendance sécuritaire, politique qu’économique avec le risque d’une déstabilisation de l’Algérie avec des incidences géostratégiques.

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