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Gaïd Salah et les «agents du colonialisme»

Le poids des mots. Dès le début de son intervention de jeudi dernier, Gaïd Salah a eu cette précision : « Je voudrais rappeler les positions que nous avons affichées clairement et à plusieurs occasions… ». Pourtant, il y a du nouveau dans son discours. Après avoir loué les vertus du dialogue. Après avoir souligné « l’extrême priorité » d’élire un président de la République. Ainsi que la nécessité urgente de se doter d’une instance d’organisation, de surveillance et de contrôle des élections. Il est revenu sur la lutte contre la corruption. Tous ces rappels ont été émaillés de référence à la guerre de Libération nationale et au sacrifice de nos chouhada. Le général de corps d’armée a eu cette précision : « Chaque mot que nous prononçons n’émane en fait que de vérités concrètes et avérées. » Partant de cette précision, il a promis « d’épargner à l’Algérie et aux Algériens « les menaces et les spectres de l’hostilité et de l’ingérence, et ce, en veillant à assainir ses rangs de tous les inféodés et les agents du colonialisme ». Les deux derniers mots « inféodés et agents du colonialisme » méritent toute l’attention. Ce qui est différent du mot « Hizb França » qui renferme le « tout-venant ». Le colonialisme français en Algérie a été purement militaire. Du débarquement en 1830 à l’OAS du général Salan en 1961. Les civils de la colonisation étaient plus des Européens que français. Il suffit de croiser les propos de Gaïd Salah avec le lancement, deux jours auparavant par le tribunal militaire de Blida, d’un mandat d’arrêt international contre l’ancien général à la retraite Khaled Nezzar pour comprendre. Nezzar est accusé de « complot ». L’article du Code pénal cité dans le mandat est applicable à celui qui est accusé, entre autres, d’avoir « excité les citoyens ou habitants à s’armer contre l’autorité de l’Etat, ou s’armer les uns contre les autres… ». Khaled Nezzar, fils d’un sous-officier de l’armée française, s’est engagé très jeune dans cette même armée avant de rejoindre l’ALN sur le tard. Dans une même vague que d’autres sous-officiers algériens sous le drapeau français. Sans généraliser, mais sans minimiser non plus, il est connu que la DST française, sous la conduite de Roger Warin alias Wybot, avait organisé ce type de ralliement pour infiltrer l’ALN. Et par la suite, maintenir la présence française en Algérie. D’où les mots inédits dans le discours de Gaïd Salah, jeudi dernier ! 

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