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L’exception tunisienne

L’événement est à marquer d’une pierre blanche, car ce n’est pas à chaque élection présidentielle, dans les pays arabes, qu’on a l’opportunité de vivre une telle confrontation entre les deux candidats, parvenus au tour ultime du scrutin. Le débat, retransmis par la télévision nationale tunisienne et quelques autres chaines arabes, entre Nabil Karoui et Kaïs Saïed, n’aura pas intéressé que les seuls électeurs tunisiens. Car il s’agissait, là, d’une première, à la fois pour la Tunisie qui construit patiemment son édifice démocratique et pour la plupart des pays des régions maghrébine et moyen-orientale où les peuples sont très attentifs au processus de reconquête de leur souveraineté. Les animateurs du face-à-face avaient, donc, parfaitement raison de parler d’un « débat historique » entre l’universitaire, connu pour son austérité et son parler monotone, et l’homme de médias, enthousiaste et entreprenant. La courtoisie qui a présidé aux échanges, malgré quelques piques inévitables, a été égale à la ferme conviction des deux candidats qui se savaient observés dans leur pays, et bien au-delà. Qui plus est, les sujets abordés, comme la sécurité, la diplomatie et l’économie, ne laissaient pas de marge à un discours approximatif. Il est heureux qu’un tel débat ait pu intervenir à la veille de la clôture de la campagne électorale, la Cour de cassation ayant requalifié les attendus de la Chambre d’accusation contre Nabil Karoui, taxant d’arbitraire son incarcération. Deal entre Ennahdha et le gouvernement Chahed ou pas, la sortie de Karoui d’El Mornaguia a rendu possible cette soirée qui clôt en apothéose le lent processus des élections législatives et présidentielle, caractérisé par des coups de théâtre que n’eût pas désavoué Molière lui-même. La chose est entendue, ce débat aura compté bien plus que les deux grands meetings organisés par les partisans des prétendants à Carthage, auquel cas il ne reste plus qu’à attendre les premiers indices que donneront, en soirée, les instituts de sondage dont il convient de souligner la pertinence, lors des votes précédents. Les Tunisiens savent, désormais, à quoi s’en tenir, toutes proportions gardées, puisque la fonction présidentielle est, quelque peu, contenue par rapport aux prérogatives du chef du gouvernement, issu d’une majorité parlementaire. Entre le chantre de la « lutte contre la misère, la pauvreté et le désespoir » qu’est Nabil Karoui et le partisan de la décentralisation des pouvoirs et d’une justice indépendante qui « vaut mieux que 1000 Constitutions » qu’est Kaïs Saïed, ils auront l’embarras du choix.

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