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La sublime porte d’Alger

Moins de trois semaines après l’invitation officielle que lui a lancé son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, le président turc Recep Tayyip Erdogan atterrit à Alger. Quel sens donner à cette promptitude ? Cette visite est-elle le signe d’une nouvelle phase qui va booster les relations économiques entre l’Algérie et la Turquie? A-t-elle pour objectif d’aplanir les divergences géopolitiques? Ou alors s’agit-il pour Ankara de s’offrir un passage vers le Sahel en empruntant la sublime porte d’Alger ? En réalité, c’est tout ça à la fois. Commençons par le chaos libyen. Située à équidistance des acteurs de la crise libyenne, l’Algérie plaide pour une participation active de la Turquie dans le processus de dialogue inclusif pour la résolution «pacifique et politique». Un défi qui s’annonce très complexe dans un pays déchiré. La Libye est devenue le champ de bataille d’une guerre par procuration pour des puissances étrangères et la Turquie qui veut s’imposer comme acteur majeur ne lésine pas sur les moyens politiques et diplomatiques. Il fallait alors gagner les faveurs de l’Algérie, une puissance régionale. Jusque-là, Alger et Ankara ont divergé sur la méthode de règlement du conflit. La Turquie a annoncé, en début de ce mois de janvier, le déploiement de ses troupes sur le sol libyen, l’Algérie, elle, est restée intransigeante : la solution à la crise libyenne ne peut être que politique. Au plan économique, la Turquie a tout à gagner avec l’Algérie, son premier partenaire en Afrique. Recep Tayyip Erdogan a estimé, lors de sa dernière visite en Algérie en 2018, que les 3,5 milliards de dollars d’échanges entre les deux pays, sont «insuffisants» plaçant la barre à «5 milliards de dollars». On en vient enfin au Sahel vers lequel lorgne Ankara. Traditionnellement cantonnée en Afrique du Nord, la Turquie ambitionne de pénétrer le continent africain. Cette mini tournée qui mènera a Erdogan au Sénégal puis en Gambie illustre cette nouvelle approche. Et qui de mieux pour assurer ses arrières que de gagner les faveurs de la plus grande puissance militaire de la région, c’est-à-dire l’Algérie ? Tout comme la Chine, la France et la Russie, la Turquie veut se positionner sur l’échiquier sahélien. Si l’Arabie saoudite impose le wahhabisme via des ONG ou des organisations transnationales à coups de pétrodollars, la Turquie, elle, restaure et au besoin, construit des mosquées. Parcimonieux, le Turc sait s’y prendre avec ses corrélégionnaires. La plus grande mosquée d’Afrique de l’Ouest a été l’œuvre des fonds turcs.

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