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Le meilleur des mondes

Les meurtrissures profondes infligées à la planète tout entière par le Covid-19 impactent de plus en plus de gens, au point que dans de nombreux pays, des voix s'élèvent pour dire qu'un «retour à la normale» n'est plus possible, une fois que la pandémie aura pris fin. C'est ainsi que 200 personnalités du monde des sciences et des arts ont signé, hier, dans le quotidien français Le Monde un appel en ce sens, plaidant pour une « transformation radicale» du système mondial contre le «consumérisme». La tribune constate que la pandémie à laquelle est confrontée l'humanité dans son ensemble est une véritable «tragédie» mais elle considère également qu'il s'agit là d'une «crise (qui) a la vertu de nous inviter à faire face aux questions essentielles», comme «la catastrophe écologique en cours», tant le «consumérisme nous a conduits à nier la vie en elle-même: celle des végétaux, celle des animaux et celle d'un grand nombre d'humains».
Pour aussi solennel qu'il se propose, cet appel aux dirigeants et aux citoyens du monde pour qu'ils commencent à «s'ex-traire de la logique intenable qui prévaut encore» et «travaillent enfin à une refonte profonde des objectifs, des valeurs et des économies» a tout l'air d'une bouteille à la mer dont rien ne dit qu'elle survivra à la tempête et, encore moins, qu'elle sera prise en considération pour peu qu'elle ne finisse pas sur les plages d'une île déserte.
Le monde a connu, ces dernières décennies, de profonds bouleversements, grâce à la technologie et aux réseaux sociaux triomphants. Devenu un village planétaire, il n'en reste pas moins tributaire des mêmes mécanismes qui fondent les rapports internationaux depuis plus d'un siècle, avec leurs mécanismes brutaux et leur soif de domination tant géostratégique qu'économique. En appeler, dans ces conditions, à «une transformation radicale à tous les niveaux» n'est rien d'autre qu'une nouvelle incantation, sans doute méritoire, mais dont on voit mal comment elle pourrait métamorphoser les moeurs qui prévalent entre les grandes puissances, soucieuses de préserver leurs intérêts supérieurs, et les pays en voie de développement, arc-boutés à la chaîne d'un progrès qui se présente et se dérobe, selon les circonstances. Quant au «reste» de l'humanité, il constitue depuis bien longtemps ce que l'on appelle «les damnés de la Terre».

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