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Les illusions de la révolution

Il y a près de 300 ans Montesquieu avait affirmé que « Le pouvoir absolu corrompt absolument». En 20 ans de règne sans partage, l’ex-président Bouteflika a appliqué à la lettre L’Esprit des lois du philosophe français, puisque la corruption n’a jamais été aussi florissante que pendant sa gouvernance de l’Algérie. Il est très difficile de trouver un élément de bien qui soulage l’œil de l’observateur. Pas moins de 18 ex-membres du gouvernement dont deux Premiers ministres ont été inquiétés par la justice depuis le début du Mouvement populaire le 22 février. Un record mondial. Quel épouvantable assemblage de bassesses ! Dans quelle page de l’histoire trouvera-t-on une aussi grande quantité de vices? Un immense massif de mensonges, bâti par un système honni par le peuple. Depuis des semaines, les couloirs de la Cour suprême ne désemplissent pas et la noria des fourgons cellulaires transférant des hauts responsables de l’Etat à la prison d’El Harrach ne s’arrête pas. Des centaines d’affaires de corruption sont traitées et les enquêtes ne se limitent pas au niveau des figures politiques de proue, au niveau des ministres, mais touchent également les walis, les secrétaires généraux, les chefs de daïras et toutes les structures de l’Etat. Quel lourd fardeau pour la justice algérienne ! Quel grand test ! En définitive, quel impact auront toutes ces affaires sur l’opinion publique ? D’abord cette dernière a pris conscience du fait que la corruption a atteint le plus haut niveau de l’Etat. Ce ne sont pas des ragots de quartier, mais des faits avérés et confirmés par la justice. L’opinion a également pris la mesure de l’ampleur des conflits d’intérêts, la gangrène s’est généralisée et la criminalité financière a fini par atteindre tous les démembrements de l’Etat. Cet échec est aussi celui des institutions publiques réglementairement habilitées à prévenir ou à déceler des faits de corruption. Ce n’est pas ce qui manque en Algérie. La direction des impôts, les services des douanes, les organismes de la concurrence et de la répression des fraudes, l’Inspection générale des finances et la Cour des comptes. Tous ces organismes ont été volontairement atrophiés. Mais le Hirak est passé par là. Désormais, un responsable de l’Etat quel que soit son rang saura que tôt ou tard la justice peut le rattraper quand il s’agit de deniers publics. Il s’installera désormais, un climat de dissuasion chez les décideurs politiques et économiques. Mais cela ne signifie pas la fin de la corruption. On sait, et de longue date, combien ces événements sont trompeurs. S’ils flattent l’appétit de la justice, ils impriment au palais le goût de l’amertume. La corruption, cet autre plus vieux métier du monde. Elle est née depuis que Adam a été exclu du Paradis pour avoir succombé à une pomme, la corruption colle à la peau de l’Homme. C’est son ego, son ombre. Il serait naïf de croire à un pays aseptisé de toute forme de corruption. Mais, effectivement on peut en réduire considérablement l’impact.

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