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Libye : les raisons de la colère

Il y a presque un an, en juin 2019, l'Union africaine avait demandé à l'ONU la nomination d'un envoyé spécial commun en Libye, proposition rejetée par le Conseil de sécurité. Depuis, Ghassan Salamé a jeté l'éponge, persuadé que «sa feuille de route» était une voie sans issue et les résolutions onusiennes, sur la nécessité d'un respect de la trêve par les deux protagonistes du conflit, sont demeurées sans effet. La guerre se poursuit, aux portes de Tripoli, même si les belligérants font mine, de temps à autre, de vouloir revenir à la table des négociations. Mais sur quelle base et dans quel esprit? Fayez al Serraj répète, à qui veut bien l'entendre, qu'il ne «parlera plus» avec le «criminel» Khalifa Haftar, «obsédé par le pouvoir» et aux engagements incertains. Haftar, lui, n'a, à aucun moment, entériné la trêve de Moscou, pas même en ce Ramadhan. La raison paraît simple: les griefs sont, de part et d'autre, très lourds. Et les motifs du conflit n'ont pas varié d'un iota. Les dirigeants de l'Est, Haftar compris, considèrent que le Croissant pétrolier qu'ils contrôlent est exploité au profit de Tripoli, les revenus de la NOC étant «inégalement redistribués», même si cette situation existait, déjà, avec El Gueddhafi. En outre, disent-ils, la structure du pouvoir les a constamment défavorisés, ne leur laissant aucune influence sur la gestion de la Libye. Or des choix stratégiques imposent à l'Est, soutenu par l'Egypte voisine, les Emirats et l'Arabie saoudite, de chercher à empêcher une mainmise des Frères musulmans sur la Libye, à travers les nombreuses milices islamistes présentes en Tripolitaine. Autant d'arguments qui expliquent, plus qu'ils ne les justifient, les choix des dirigeants de Tobrouk et Benghazi et qui montrent toute la complexité de la tâche qui attend le prochain envoyé spécial de l'ONU, dans un pays en proie à un conflit qui s'est aggravé en 2019, avec l'entrée en scène des ingérences étrangères directes, sous forme de matériels de guerre et de combattants venus de plusieurs fronts. L'impasse politique actuelle est totale et les combats loin de baisser d'intensité. Pourtant, il n'y a pas d'autre issue viable que celle prônée par l'Algérie, à savoir la voie d'un dialogue inclusif, porteur d'une conférence de consensus, à partir de laquelle pourraient naître un gouvernement et des institutions unifiées, le temps d'une période de transition, génératrice d'un retour à des élections en bonne et due forme. Pour le moment, la Libye en est bien loin.

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