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Séance de rattrapage pour l’Otan

L’image était frappante, hier, à Berlin où se réunissaient, dans le cadre d’une Conférence internationale sur la Libye, des membres de l’Otan avec d‘autres acteurs du conflit libyen. L’objectif de ce sommet est de mettre fin aux ingérences étrangères dans cet Etat où les affrontements se nourrissent d’appétits autour de ses importantes réserves de pétrole et de rivalités politiques régionales. Pour qui aurait manqué le gros mensonge de 2011 quand ces mêmes membres de l’Otan ont voté la résolution 1973 autorisant des bombardements de la «coalition», contre les forces d’El Gueddafi, la conférence d’hier aura offert une belle séance de rattrapage. Comment ne pas se réjouir évidemment de cette présence massive de tous les membres du Conseil de sécurité de l’ONU pour «quémander» une paix violemment chassée au pays d’El Gueddafi. La France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, principaux acteurs de la solution strictement militaire en Libye en 2011 sont revenus, neuf ans plus tard à de bons sentiments. La solution est politique. «C’est ainsi que la belle histoire des chars détruits in extremis (en réalité au nombre de quatre!) par l’armée de l’air française, sauvant ainsi Benghazi du carnage et la Cyrénaïque du bain de sang annoncé, est devenue un des mythes fondateurs et justificateurs de cette guerre», a écrit en avril 2001, Patrick Haimzadeh, ancien diplomate français à Tripoli. Cette histoire a été racontée au monde par un certain BHL et un président en mal de popularité, Nicolas Sarkozy qui a succombé à la philosophie des faucons de la Maison-Blanche. Fondamentalement, la mission clé de l’ONU est de maintenir la paix et de la promouvoir, en employant des moyens pacifiques. Le recours à la force n’intervient que de façon exceptionnelle c’est-à-dire. après avoir vidé les moyens pacifiques des règlements de conflits. De ce fait, l’intervention de l’Otan en Libye, bien qu’autorisée par l’ONU, ne serait qu’une violation du principe de la souveraineté des Etats, au regard du droit international. Le bilan de cette intervention «humanitaire» a été dramatique. Une hideuse horreur : plus de 60 % de la population libyenne souffrent de malnutrition et vivent de l’aide internationale. Sur une population totale de 6,4 millions d’habitants, près de 1,3 million de Libyens sont dans le besoin urgent d’une aide humanitaire. Tel a été le bilan de l’intervention en 2011 de l’Otan en Libye. S’estimant investie d’une mission humanitaire, l’organisation a promis de sauver le peuple libyen d’un bain de sang que lui réservait le dictateur El Gueddafi, d’instaurer la démocratie et la sécurité sur le territoire libyen. Vanité des vanités ! une décennie plus tard, le pays sombre dans le chaos. Il fallait revenir à la table des négociations et faire taire les armes pour donner une chance à la paix.

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