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Un défi iranien

En assassinant le général Kassem Souleimani, chef de la Force El Qods des Gardiens de la Révolution, architecte de la stratégie iranienne, depuis plus d'une décennie, et sauveur de la Syrie du président Bachar al Assad, puis en tuant l'ingénieur en chef Mohsen Fakhrizadeh, tête pensante du programme nucléaire iranien, les Etats-Unis et Israël ont montré, au monde abasourdi, que la légalité internationale ne compte guère face à leurs intérêts. L'Iran a déclaré, lors des funérailles de Fakhrizadeh, organisées avec un protocole digne des plus grands martyrs de la République islamique, qu'il «fera preuve de patience mais que la nation exige un châtiment décisif». La conjoncture explosive, dans la région du Moyen-Orient, ne cesse de préoccuper les pays riverains de la Méditerranée et de les inquiéter, au plus haut point. L'Iran est présent, militairement, en Syrie, au Liban, au Yémen, en Irak et ses velléités de superpuissance régionale, fondées ou fantasmées, nourrissent les peurs et les manoeuvres des uns et des autres. Les monarchies du Golfe sont arc-boutées au parapluie américain pour sauvegarder leur sécurité et leur stabilité jusqu'à rompre avec les engagements en faveur de la cause palestinienne et du statut sacré d'El Qods- Est, normalisant, au besoin, leur relation avec l'Etat hébreu.
Le bras de fer entre Téhéran, d'un côté, Washington et Tel-Aviv, de l'autre, va au-delà du seul dossier nucléaire. Les paramètres de cet affrontement sont si complexes et si brûlants qu'ils impliquent un antagonisme durable que le nouveau président américain Joe Biden ne pourra occulter, tant il lui faut tenir compte de l'opposition républicaine au Congrès. Une raison nécessaire et suffisante qui ne laisse à l'Iran aucun autre choix que de temporiser, pour ne pas compromettre les maigres chances d'une relance du dialogue avec l'administration Biden. Quant à celui-ci, il doit miser, tout aussi prudemment, sur la reconduction du président Hassan Rohani, chef de file du courant modéré, talonné par une opposition radicale qui ne croit pas aux promesses du dialogue régénéré avec les Etats-Unis. D'un côté comme de l'autre, c'est donc une seule et même option qui s'impose, celle de calmer le jeu, tandis que les flèches du clan Trump et de Netanyahu vont pleuvoir, en un hymne ultime et rageur, sur l'ennemi juré, l'Iran, et sur ses alliés tels que la Syrie. Auquel cas, d'autres crimes du même genre ne sont, nullement, à écarter pour paver d'obstacles sanglants la piste iranienne que Biden aura du mal à emprunter.

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