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Un proconsul au Liban

Cinquante ans après la mort de Nasser et quarante-deux ans après celle de Boumediène, le Monde arabe est à la dérive et n'a même plus vocation à pleurer la perte de ses boussoles. La Ligue arabe assiste, impuissante, à son propre naufrage, puisque certains des Etats membres foulent, toute honte bue, son ultime tentative de sauvegarder un semblant d'unité, autour de la cause sacrée palestinienne et d'El Qods al Charif, «normalisant» leur relation avec l'Etat sioniste sur injonction de l'administration Trump dont le parti pris israélien est absolu. Le président Abdelmadjid Tebboune a «surpris» tout le Monde arabe quand il a déclaré, à l'adresse de la 75ème Assemblée générale virtuelle de l'ONU, que l'Algérie, peuple et dirigeants, ne salue ni ne participe à la frénésie des «bousbous» avec l'Etat hébreu expansionniste. Une position algérienne qui a le mérite de la constance et du respect des engagements.
Comme un malheur ne vient jamais seul, voilà que le Liban en crise se voit l'objet d'une colère et de vifs reproches du président français, Emmanuel Macron. Prenant acte de l'incapacité des partis libanais à s'entendre sur un gouvernement, Macron a revêtu la toge de proconsul pour stigmatiser «la trahison» de la classe politique, au pays du Cèdre. Toute la classe politique? Evidemment, non. S'il a «honte» pour les partis libanais, après l'échec de son double voyage à Beyrouth, c'est, surtout, en direction du Hezbollah et de ses alliés, les formations de Nabih Berri et du président Michel Aoun, qu'il dirige ses feux croisés. Sur un ton grave, lors d'une conférence de presse, convoquée à la hâte, à l'Elysée, il a «pris acte de la trahison collective» de partis qui «portent l'entière responsabilité» de l'échec du Premier ministre Adib à former un cabinet «compétent» et «indépendant», en deux semaines, une condition pour l'octroi d' une aide internationale, nécessaire au redressement du pays. Le Hezbollah «ne doit pas se croire plus fort qu'il ne l'est», a averti Macron qui juge que «ce parti ne peut, en même temps, être une armée en guerre contre Israël, une milice déchaînée contre les civils, en Syrie, et un parti respectable, au Liban. C'est à lui de démontrer qu'il respecte les Libanais, dans leur ensemble. Il a, ces derniers jours, clairement montré le contraire». Partant de là, Macron annonce, dans un délai d'un mois, «une voie plus systémique de recomposition au Liban». Une voie pavée de nouvelles violences et, peut-être même, d'une nouvelle guerre civile dont le peuple libanais n'a que faire. Mais a-t-il vraiment son destin en main? Clairement, non.

De Quoi j'me Mêle

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