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Un vent nouveau souffle sur le Golfe

Au plus fort d'une conjoncture marquée par la propagation du Covid-19, dans toute la région du Moyen-Orient, un événement majeur est intervenu qui aura, sans doute, des conséquences positives sur les relations entre les pays du Golfe et la Syrie. Rapporté par l'agence officielle syrienne Sana, un entretien téléphonique a, en effet, eu lieu entre le président Bachar al Assad et le prince héritier d'Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed al-Nahyane, ven- dredi dernier. Il s'agit, là, d'une grande première, depuis le début, en 2011, du conflit qui a ravagé la Syrie. Se référant à la Présidence syrienne, Sana a indiqué que cet entretien entre les deux chefs d'Etat a porté, pour l'essentiel, sur les conséquences de la pandémie dans la région, le dirigeant émirati ayant tenu à assurer Bachar al Assad de «l'appui des Emirats arabes unis au peuple syrien, durant ces circonstances exceptionnelles». L'information a été confirmée par Mohammed ben Zayed al-Nahyane, lui-même, sur son compte twitter, avant d'être répercutée par l'agence émiratie. «J'ai discuté avec le président syrien des derniers développements liés au Covid-19. Je l'ai assuré du soutien des Émirats arabes unis et de la volonté d'aider le peuple syrien», a-t-il écrit. «La solidarité humanitaire, pendant les temps difficiles, l'emporte sur toutes les considérations, et la Syrie et son peuple ne seront pas seuls», a, également, ajouté le dirigeant émirati.
Cette déclaration, dans le sillage d'un entretien déjà exceptionnel en lui-même, vient concrétiser un lent, mais inexorable, changement de cap des monarchies du Golfe qui ont pris conscience, dès 2017, des véritables enjeux auxquels est confrontée la région. à Abou Dhabi, comme à Riyadh, l'inquiétude ne se porte plus en direction de Damas, mais vers d'autres capitales régionales dont les ambitions politiques et économiques peuvent, à terme, contrarier leurs propres intérêts. Signe précurseur, après sept ans de rupture des relations diplomatiques avec la Syrie, les Emirats avaient rouvert leur ambassade à Damas, en 2018, laissant présager un retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe, comme n'a eu de cesse de le réclamer l'Algérie.
Le fait même d'avoir mis ce pays frère au ban de la communauté arabe, fin 2011, faisant fi des mises en garde exprimées par la diplomatie algérienne, aura eu des conséquences néfastes, à la fois sur la question palestinienne et sur la sécurité des pays membres du CCG, eux-mêmes. Au plus fort de la pandémie, le Covid-19 va-t-il réussir le pari de réconcilier, enfin, toutes ces capitales dont l'intérêt commun est de faire front, à la fois, contre le nouveau coronavirus et contre les vieilles manoeuvres de division, aux conséquences tout aussi dramatiques? 

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