Un vote sanction

Les partis de l´Alliance présidentielle ont reçu un camouflet au cours des élections locales. Cela veut dire quoi sinon que leurs élus ont déçu les populations. Des problèmes se sont accumulés pendant les cinq dernières années, et les maires ont été incapables de proposer des solutions, à tous les niveaux.
Ils ne sont jamais descendus dans l´arène. Ils ne sont jamais allés au-devant des populations. Enfermés dans leur tour d´ivoire, ils n´ont jamais fait un tour dans les quartiers, une absence et un esprit démissionnaire qui en disent long sur le fossé énorme qui les sépare des administrés.
Il était normal et légitime que les électeurs les renvoient d´où ils sont venus, en leur demandant de revoir leur copie.
Il y a certainement un mépris à l´égard des populations, dont on vient quémander les voix au jour du scrutin. Le plus beau c´est que les candidats ne le font pas en direct, dans un contact de proximité avec les habitants des quartiers, mais uniquement par voie d´affiche, de banderoles, ou dans les émissions télé.
Pendant 5 ans, les maires ont géré la municipalité d´une manière bureaucratique. Si un citoyen veut exposer une doléance, il ne lui sera pas donné d´obtenir une audience du maire. Toujours absent? En conférence? En réunion? En mission? Si au moins toutes ces absences étaient consacrées à régler les problèmes récurrents des citoyens!
On est dans un monde virtuel, qui tend à gommer l´existence charnelle du vote. Les électeurs n´existent que dans l´imaginaire des partis politiques, dans les statistiques, dans les taux de participation, et l´électeur n´a pas d´existence corporelle. Il est réduit à un simple bulletin. Une carte d´électeur. Qui doit un jour J, aller glisser un bulletin dans l´urne un jour de vote, un jeudi de préférence.
A l´issue du scrutin, il est clair que des partis comme le FLN, -surtout lui-, ne contrôlent plus la majorité des APC. Ils sont donc obligés de composer. De passer des alliances avec des partis comme le FNA ou le PT.
Ces deux partis, qui apportent un sang neuf et une nouvelle vision, impulseront sans doute, du moins nous le souhaitons, une nouvelle manière de gérer les affaires de la cité.
Après la légitimité révolutionnaire dont s´est toujours prévalu le FLN (alors que le patriotisme appartient à tous les Algériens), l´heure est venue d´une nouvelle légitimité, celle des urnes. Et cette fois, il est démontré que les électeurs peuvent sanctionner un maire qui n´est jamais allé au charbon pour apporter des solutions aux problèmes des citoyens. On attend de voir ce que feront le PT et le FNA.