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Une mise en garde africaine

La conférence de Berlin sur la Libye s’est achevée sur un programme a minima, l’essentiel ayant été de sauver un cessez-le-feu fragile dont nul ne connaît la durée, compte tenu de la ligne de front qui sépare, à quelques encablures de Tripoli, les forces loyales au GNA de Fayez al Serraj, reconnu par la communauté internationale, et celles autoproclamées du maréchal Khalifa Haftar. Le fait que ce dernier ait refusé de signer l’accord sur la trêve, par deux fois, indique bien quelles sont ses intentions et il faudra à la communauté internationale toute son autorité pour empêcher une volte-face habituelle. Peu importe que Fayez al Serraj et lui ne se soient pas rencontrés. On comprend aisément pourquoi, si l’on se remémore le rendez-vous émirati entre les deux hommes pour entériner la feuille de route onusienne, balayée, quelques jours plus tard, par une offensive brutale de Haftar contre Tripoli. Quant à parler des « parrains » et de leurs ambitions gazières et pétrolières, c’est tomber dans le travers de la vérité en deçà des Pyrénées et de l’erreur au-delà. Car le drame libyen résulte, clairement, des ambiguïtés et des hypocrisies qui motivent de nombreuses ingérences, les unes affichées et les autres masquées, dans un pays déchiré depuis neuf ans. On a beaucoup disserté sur les calculs qui fondent des diplomaties au coup par coup et dont on a bien vu, à Berlin, qu’elles pèsent lourdement sur le destin des peuples pris en otage par des appétits brutaux et massifs. Vu de là, le rôle du maréchal Haftar, seigneur de guerre instrumentalisé par diverses parties à la crise, montre à quel point il sera difficile de mettre fin à l’escalade dont souffre le peuple libyen. La trêve conclue à Moscou n’est pas faite pour lui plaire, pas plus d’ailleurs qu’à ses multiples alliés, aux intérêts divergents. Aussi, pour casser ce terrible engrenage, faudrait-il que le groupe des pays voisins et l’Union africaine s’engagent fermement à relever, enfin, ce défi. C’est le sens même de l’appel du président du Haut Comité de l’UA sur la Libye, Denis Sassou-Nguesso qui a affirmé à Berlin : « La Libye est un pays africain et les victimes du conflit libyen sont essentiellement en Afrique. Dès lors, toute stratégie de règlement de la crise libyenne tendant à marginaliser le continent africain pourrait se révéler complètement inefficace et contre-productive. » Son message sonne comme une mise en garde, déjà lancée par le président de la Commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki, qui invite « la communauté internationale à joindre ses efforts à ceux de l’Afrique pour une sortie pacifique de cette crise aux conséquences dangereuses, à tous égards, pour le pays, la région et l’ensemble du continent ». Encore faut-il passer de la parole aux actes.

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