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L’ombre d’Al Qaïda grandit au Sahel

50 morts dans une attaque terroriste au Burkina

Une attaque terroriste de grande ampleur a coûté la vie, samedi dernier, à une cinquantaine de civils, au moins, au Burkina Faso, les assaillants ayant pris soin de poser de nombreuses mines sur les différents accès au village martyr de Silgadji, dans la province du Soum, rendant l’arrivée des secours des plus risquées. Les habitants de la localité n’ont dû leur salut qu’à une fuite vers d’autres localités, les terroristes les ayant d’abord rassemblés en deux groupes séparés, les hommes, d’un côté, et les femmes, de l’autre, avant d’ordonner à ces dernières de quitter les lieux. Selon plusieurs témoignages, les terroristes étaient encore présents dimanche à Silgadji et aux alentours, vandalisant les installations téléphoniques.
Pays frontalier du Mali et du Niger, le Burkina est en proie à une insécurité qui a atteint des proportions alarmantes puisque les attaques terroristes ont fait plus de 800 morts et contraint plus de 600 000 personnes à se réfugier dans des zones réputées plus sûres. Les forces sécuritaires du pays sont mal équipées et peu entraînées pour pouvoir s’opposer efficacement à cette terrible violence qui tend à s’aggraver de jour en jour, malgré le soutien de forces étrangères comme l’opération française Barkhane ou les Casques bleus de l’ONU. Comme le Burkina Faso, le Mali et le Niger connaissent des attaques aussi meurtrières que fréquentes, de sorte que le bilan pour ces trois pays est de 4000 tués pour la seule année 2019, selon des statistiques de l’ONU.
Celle-ci n’a pas cessé de tirer la sonnette d’alarme, tant la violence a atteint des niveaux très graves et s’est nourrie de l’apparition de conflits tribaux préoccupants. En outre, se pose le problème de l’escalade d’une crise humanitaire qui va impacter, tôt ou tard, l’ensemble de la sous-région africaine puisque la menace terroriste va bien au-delà du Sahel, s’arc-boutant sur les attaques non moins barbares de Boko Haram au niveau de la région du lac Tchad, c’est-à-dire au détriment du Nigeria, du Cameroun et du Tchad.
Une crise humanitaire de premier plan va nécessairement en découler qui affectera tous les pays sans exception dans la zone nord du continent. Rien qu’au Burkina, on enregistre en effet près d’un million de personnes déplacées alors que le tiers du pays est plongé dans une totale insécurité. Selon l’ONU, le niveau de malnutrition a dépassé la cote d’alerte, ce qui revient à dire que le phénomène des migrations, exploité par certains des groupes extrémistes qui trouvent là l’occasion de faire d’une pierre deux coups, va exploser dans les prochaines années.
Dans un contexte marqué par la forte augmentation de la violence au Burkina Faso où le nombre d’attaques, pour les six premiers mois de l’année écoulée, a dépassé le total de toute l’année précédente, avec quatre fois plus de victimes civiles, il apparaît que le terrorisme entraîne d’autres conséquences non moins consternantes, comme l’abandon des écoles et des centres d’apprentissage, la fuite des agriculteurs qui assuraient la subsistance des populations et d’autres facteurs, tout aussi essentiels. Une situation qui doit conduire à un véritable plan d’urgence, mobilisant tous les pays concernés, de près comme de loin, par ce péril imminent.

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