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Le coup d'Etat au Mali et ses répercussions au Sahel

Entre l'échec et les incertitudes

L'épreuve de force engagée au Mali par une junte militaire, à l'écoute du ras-le-bol exprimé par la contestation qui a occupé la rue, pendant dans mois, exigeant le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta et de son gouvernement, vient rebattre les cartes dans toute la région du Sahel. Tout en posant la question de la lutte contre le terrorisme, dans laquelle sont engagés les cinq pays de la région ainsi que la France, avec sa force Barkhane forte de plus de 5000 hommes, elle révèle surtout l'ampleur des aspirations du peuple malien à davantage de démocratie, de développement économique et de justice sociale. Alors qu'il a eu le temps d'éprouver les dangers que sa politique suscitait, tant pour une corruption galopante que pour l'incurie de son administration, IBK a cru pouvoir brider la contestation, fort du soutien de ses alliés et plus particulièrement de la France. Celle-ci, en tant qu'ancienne puissance coloniale, a concentré le gros de ses troupes dans ce pays, au nom de la lutte contre le jihadisme, de sorte qu'un mécontentement grandissant s'est propagé au sein des composantes religieuses hostiles à ce qu'elles considèrent comme une tutelle sous-jacente.
La chute d'IBK est donc un échec avéré, pour la France comme pour les pays membres de la communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest qui tentent, avec les sanctions imposées «jusqu'au retour des civils» au pouvoir, d'influer sur le cours des évènements, en barrant la route à la montée en puissance de certaines figures de l'opposition et du Mouvement du 5 Juin (M5), conjugué au Rassemblement des forces patriotiques (RPF). Bien que présentes dans le comité chargé de la désignation des dirigeants de la transition, ces personnalités n'ont pas eu voix au chapitre lorsqu'il a fallu trancher et c'est la junte, et seulement la junte, qui a fixé le cap d'une phase censée conduire au retour de civils à la tête de l'Etat malien. Les fortes pressions exercées, de par et d'autre, sur les nouveaux dirigeants du pays montrent à quel point les enjeux sont considérés comme déterminants pour la suite des évènements. Pour la France et pour le président Emmanuel Macron, «la lutte contre les groupes terroristes et la défense de la démocratie et de l'État de droit sont indissociables». Faute de quoi, le Mali et, avec lui, toute la région sahélienne, encourt une instabilité permanente et un affaiblissement de la lutte commune contre le terrorisme. C'est pourquoi on peut s'étonner du fait que les militaires désormais au pouvoir font la sourde oreille, tout en promettant des élections «dans un délai raisonnable» afin de rassurer leurs partenaires. Un discours qui ne parvient pas à dissiper certaines équivoques et qui fait dire à certains observateurs que le retour à la case départ, au Mali, pourrait avoir des incidences sur les autres pays en proie à la menace jihadiste. Il est vrai qu'après huit ans de présence militaire, diplomatique et économique étrangère, le pays voisin se retrouve brutalement projeté dans le coup d'Etat de 2012, avec les risques d'une insurrection plus large et plus violente ainsi que d'une violence intercommunautaire accrue. D'où l'urgence absolue pour la diplomatie algérienne d'un engagement solidaire et déterminé pour permettre au pays frère et voisin de ne pas se laisser emporter par les turbulences d'un Sahel de plus en plus déstabilisé.

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