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Désigné pour former le gouvernement tunisien

Habib Jemli joue les prolongations

Dès sa désignation par Ennahdha et son audience par le président Kaïs Saïed qui l’a chargé de former le nouveau gouvernement, Habib Jemli a paru affronter un véritable parcours d’obstacles. On pouvait craindre d’emblée, compte tenu de ses premières déclarations insistant sur sa volonté de ne choisir que des ministres compétents et technocrates, indépendants des courants politiques, que sa mission allait se heurter à d’insurmontables obstacles. Un mois plus tard, le voilà qui demande la mise en oeuvre de la disposition constitutionnelle qui lui accorde un deuxième mois pour réussir son pari, ce qui revient à reconnaître, bon gré mal gré, que le premier mois aura été celui de l’échec consommé !
Les consultations menées par Jemli mais aussi, discrètement par Rached Ghannouchi, élu président de l’Assemblée des représentants du peuple ( ARP ) grâce au soutien des élus du Courant démocrate et de Qalb Tounes, n’ont abouti à aucun consensus. Qu’on les appelle tractations, négociations ou même concertations, le résultat est le même : Habib Jemli a anticipé l’épilogue prévu par la Constitution et a préféré demander le renouvellement d’un mois sans plus pour poursuivre sa difficile mission, et cela avant la date limite du 15 décembre.
A cela une raison évidente. La mosaïque parlementaire issue des élections législatives d’octobre dernier fait qu’aucune formation n’est en mesure de gouverner seule, tandis que les programmes et les ambitions des partis en présence se heurtent, quand elles ne se rejettent pas violemment. Trouver un dénominateur commun à ces programmes antagonistes relève de l’utopie et c’est pourquoi Habib Jemli, mandaté et orienté par le seul Rached Ghannouchi malgré certaines réserves émises au sein du Majless Echoura d’Ennahdha, s’échine à rassembler des candidats compétents et technocrates, autrement dits indépendants des formations politiques dans leur ensemble. Parviendra-t-il à composer ce gouvernement hypothétique alors même que le Parlement est tributaire d’une majoritaire parlementaire aléatoire ? Rien n’est moins sûr tant sa quête fait abstraction de l’essentiel, à savoir les objectifs des partis dont Ennahdha a cruellement besoin pour rester à la tête de l’ARP.
Lesquels partis, Qalb Tounes et le Courant démocrate ont claqué la porte des tractations en affirmant n’avoir proposé « aucune liste de futurs ministres » à Habib Jemli pas plus qu’à son mentor Rached Ghannouchi.
On voit mal, dans ces conditions, comment il peut surmonter l’insurmontable, Ghannouchi et son parti ayant, par avance, confisqué tous les portefeuilles de souveraineté tandis que le Courant démocrate et Qalb Tounes en exigent, chacun, au moins deux et visent, l’un comme l’autre, au premier chef le ministère de l’Intérieur dont dépendent toute la stratégie et la dynamique des chantiers futurs que les Tunisiens attendent, avec une impatience de plus en plus ardente.
S’il existe une quelconque utopie, celle de la quête de Jemli et, par-devant lui Ghannouchi, est sans doute la plus criarde. Non seulement, la démarche demeure tout aussi hasardeuse que durant le mois écoulé mais, en plus, il devient évident qu’un deuxième échec de Habib Jemli sera lourd de conséquences pour Rached Ghannouchi lui-même. Et pour cause, la convocation de nouvelles élections législatives sera synonyme pour Ennahdha d’un nouveau recul en terme de représentation, auquel cas son leader aura construit, opiniâtrement, sa mise en délibéré au sein d’une formation qu’il a pilotée à vue, depuis 2011.

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