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Présidentielle en Tunisie

La leçon démocratique de l’ISIE

Tous les observateurs s’accordent à dire que l’élection présidentielle anticipée ainsi que les législatives ont connu un déroulement exemplaire en Tunisie où la campagne électorale, pour les scrutins évoqués, a eu lieu dans une ambiance cordiale, nonobstant quelques échauffourées par-ci par-là, heureusement sans incidence notoire. Dans la totalité des bureaux de vote, il y avait à la fois les
observateurs des candidats eux-mêmes, ceux des partis politiques qu’ils représentent ou par lesquels ils sont soutenus, ceux des organisations comme l’UGTT et bien sûr l’ISIE, sans oublier la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE-UE).
Si la sanction des urnes a été des plus brutales en ce qui concerne les législatives, érodant au plus haut point les ambitions des formations politiques telles que Tahya Tounes ou, plus encore, Nidaa Tounes, on ne saurait oublier qu’au soir du premier tour de la présidentielle, c’est un véritable séisme qui a vu surgir deux candidats inattendus, l’indépendant et stoïque Kaïs Saïed face au controversé homme d’affaires Nabil Karoui, pourtant incarcéré à la prison d’El Mornaguia. Toute une polémique avait ensuite agité la Tunisie, pendant deux semaines, sur le fait que la campagne du deuxième tour serait forcément compromise par l’absence d’une équité entre les deux prétendants, ce qui a conduit Kaïs Saïed à décréter- histoire de prendre le pli nécessaire- son retrait de la campagne pour demeurer sur un pied d’égalité théorique avec son rival.
On pourra tout dire sur les tenants et les aboutissants de cette situation inédite et sur ses conséquences finales mais le fait est que le juriste patenté a bénéficié d’un engouement de la jeunesse tunisienne tout à fait exceptionnel, et que c’est bien cette mobilisation des jeunes en sa faveur qui a permis de transformer le scrutin en un plébiscite. D’aucuns lui prêtent l’intention de composer avec Ennahdha, le parti de Rached Ghannouchi, devenu maître dans l’art des alliances conjecturelles et tout indique qu’il n’aura pas d’autre choix que d’y souscrire, bon gré mal gré. Ennahdha va, en effet, s’imposer en partie de choix au Bardo, siège de l’Assemblée des Représentants du peuple ( ARP ), ainsi qu’à la Kasbah, siège du gouvernement dont elle entend d’ores et déjà assumer la paternité même s’il est question de tenter l’expérience d’une équipe de technocrates.
Une chose reste à souligner, la rigueur et la méthode avec lesquelles l’instance électorale ( ISIE ) a organisé et géré, de main de maître, des scrutins difficiles par leur contexte et par leurs ramifications. Il y a eu, certes, des infractions constatées dans plusieurs bureaux de vote , mais par-delà ces incidents, on retient surtout le climat serein dans lequel les trois opérations de vote se sont parfaitement déroulées. En cela, l’ISIE a démontré que la Tunisie a vraiment franchi un pas décisif dans la voie de la démocratie exemplaire et cela constitue une fierté non seulement pour le peuple tunisien mais pour tous les peuples arabes dont l’aspiration est identique. 

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