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Après le rejet par Ennahda de la liste de Fakhfakh

La Tunisie est dans une impasse politique

Même s'il a été finalement annoncé, samedi soir, le gouvernement Fakhfakh est d'ores et déjà sur la sellette, après le rejet exprimé par le parti Ennahdha qui s'ajoute à celui déjà affirmé par Qalb Tounes et le Parti démocrate libre (PDL) que le chef du gouvernement désigné avait délibérément choisi de tenir à l'écart. Malgré le forcing de Rached Ghannouchi, en sa qualité de leader du parti islamiste mais aussi de président de l'Assemblée des représentants du peuple par-devant laquelle Elyès Fakhfakh doit solliciter un vote de confiance, la volonté du président Kaïs Saïed semble avoir prévalu pour refuser les exigences formulées par ces trois formations politiques. Samedi, toute la journée, Tunis a vécu au rythme de folles rumeurs selon lesquelles un deal avait été trouvé, accordant huit portefeuilles au lieu de six, initialement, à Ennahdha et trois à Qalb Tounes, ce qui aurait suscité la colère de Tahya Tounes, le parti de Youssef Chahed qui était, dans un premier temps, embarqué avec la coalition souhaitée par Rached Ghannouchi.
En somme, plusieurs semaines de tractations avec les partis et les groupes parlementaires concernés n'auront pas servi à grand-chose et le fait que le chef du gouvernement désigné estime, après avoir rendu publique sa liste, qu'il reste encore quatre jours durant lesquels des tractations peuvent changer la donne montre à quel point le pays est dans la mélasse. Ancien ministre des Finances en 2014, Elyès Fakhfakh a été nommé le 20 janvier dernier par le président Kaïs Saïed, au lendemain de l'échec de son prédécesseur, Habib Jamli, désigné par Ennahdha deux mois auparavant, pour former un cabinet. Il dispose d'un délai constitutionnel d'un mois ferme pour achever sa mission et proposer une équipe capable de satisfaire au moins 145 députés, soit la majorité nécessaire. Sa liste de 31 ministres et secrétaires d'Etat compte pour moitié des personnalités données comme étant indépendantes, pour les ministères régaliens, notamment tandis que l'autre moitié échoit aux candidats des partis avec lesquels Fakhfakh compte disposer d'un soutien conséquent à l'ARP.
C'est ainsi que parmi les portefeuilles qui devaient revenir à des membres d'Ennahdha figurent la santé, le transport et l'enseignement supérieur. Hier soir, cette liste a été rejetée par Ennahdha avant l'annonce même de la composition du futur cabinet, le parti de Rached Ghannouchi continuant à réclamer un «gouvernement d'unité nationale» dans lequel doit se trouver le deuxième parti au Parlement, Qalb Tounès, formation libérale dirigée par le patron de Nessma TV Nabil Karoui, poursuivi pour fraude fiscale, et dont le président Kaïs Saïed ne veut pas entendre parler. A eux seuls, Ennahdha (54 sièges) et Qalb Tounes (38 sièges) sont susceptibles de faire barrage lors du vote de confiance par l'ARP dont est tributaire le gouvernement Fakhfakh qui se retrouve par-là même dans une posture identique à celle de son prédécesseur, puisque le PDL d'Abir Moussi a, dès le départ, annoncé qu'il n' «est pas concerné par une participation au pouvoir» actuel. Intervenant sur la chaîne publique Al Wataniya 1, Elyès fakhfakh a pris acte de la position d'Ennahdha et de sa décision de ne pas lui accorder le vote de confiance au Parlement, en raison de la non association du parti Qalb Tounes, et il a averti que cela «met le pays face à une situation difficile qui nécessite un examen minutieux des options constitutionnelles». «Nous avons décidé avec le président de la République de profiter de ce qui reste de durée constitutionnelle» pour chercher une issue, une façon élégante de dire que des efforts supplémentaires vont être consentis pour tenter de sauver les meubles.
Anticipant cette volte-face, le président du Majless Echoura d'Ennahdha a déclaré que «M. Fakfakh peut encore négocier, mais il ne lui reste plus beaucoup de jours.» La situation est donc telle que Fakhfakh risque fort de jeter l'éponge, auquel cas le président Kaïs Saïed peut désigner un nouveau chef du gouvernement. Mais la question se pose de savoir comment lui comme ses prédécesseurs pourraient sortir du guêpier, sachant qu'il leur faut impérativement s'assurer de 109 votes favorables sur les 217 que compte l'ARP. Une véritable course contre la montre va être engagée qui sera tendue par la menace de nouvelles élections législatives redoutées par l'ensemble des partis à un moment où la colère des Tunisiens monte de jour en jour. Morcelé en une vingtaine de formations politiques, le Parlement a adopté, vendredi dernier, un projet de loi fixant le seuil de représentativité à 5% afin de conforter les grosses cylindrées, une revendication exprimée, voici quelques mois, par Youssef Chahed (Tahya Tounes), mécontent d'une ARP où l'on trouve «tout et n'importe quoi»...

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