La Tunisie réclame une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU

Dans une déclaration rapportée par l'agence TAP, samedi soir, le chef du gouvernement tunisien, Elyes Fakhfakh, a affirmé que le confinement total est une mesure qui concerne tous les Tunisiens, excepté quelque 15 pc de la population qui continuera de travailler pour assurer la bonne marche des secteurs vitaux tels que la sécurité, la santé, l'agroalimentaire, l'eau, l'électricité et les banques. Il s'agit là, a-t-il dit, d'une mesure préventive qui «vise à garantir la sécurité et la stabilité du pays», recommandant de manière impérative à ses concitoyens de respecter scrupuleusement la mesure de confinement total appliquée depuis hier. Cette décision du Conseil de sécurité nationale, intervenue vendredi dernier, doit également permettre «d'effectuer quelque 10 000 tests de dépistage et de constituer ainsi un échantillon», une méthode qui est d'une grande importance pour connaître la progression du nombre de malades et de la maladie, a-t-il souligné. «Nous pourrons ainsi prendre les devants et se préparer à tous les scénarios.» Pour le chef du gouvernement, intronisé voici à peine une quinzaine de jours, il s'agit là de la première grande épreuve à l'heure où la Tunisie doit faire face à une réduction drastique de ses moyens. Aussi, était-il nécessaire de mettre l'accent sur la patience, la solidarité et la générosité dont doivent faire preuve tous les Tunisiens en cette phase cruciale. «Il n'y a pas de victoire sans sacrifices», a estimé Elyès Fakhfakh qui ajoute être pleinement «convaincu que nous allons gagner cette bataille et nous nous en sortirons que plus forts et plus unis».
Le confinement total est désormais observé en Tunisie depuis dimanche, à six heures du matin, et restera en vigueur jusqu'au 4 avril prochain, selon un communiqué de la Présidence du gouvernement. Pour Fakhfakh, la priorité va consister à préserver la santé de la population dans la mesure où le pays est confronté à «une situation exceptionnelle à tous les niveaux que ni le monde ni la Tunisie n'ont connu auparavant.
Nous ne connaissons pas encore les répercussions de cette pandémie ni ce qu'elle va changer dans l'humanité toute entière», a ainsi observé le chef du gouvernement tunisien qui reconnaît avoir du prendre des décisions difficiles et importantes durant les deux dernières semaines. «Il faut faire preuve de beaucoup de patience parce que les décisions que nous avons prises n'ont jamais été prises en Tunisie», a-t-il averti. «Je suis conscient qu'il faut expliquer davantage notre approche nos choix et nos décisions. Notre objectif consistait dès le début de la crise à protéger les Tunisiens et à contenir la propagation du virus», note Elyès Fakhfakh qui considère que la démarche adoptée par le gouvernement s'avère pleinement efficace, en la circonstance, l'objectif étant d'anticiper, à chaque fois, l'évolution de la situation et d'éviter par-là même une propagation accélérée de l'épidémie.
Celle-ci a nécessité, indique enfin Elyès Fakhfakh, la mobilisation de toutes les ressources financières et humaines dont dispose la Tunisie pour endiguer la pandémie. «Aujourd'hui, et après moins de deux semaines, nous avons décidé le confinement sanitaire total, alors que le nombre de cas avérés n'a pas dépassé les 60 cas», a assuré, en conclusion, Elyès Fakhfakh.
Par ailleurs, la Tunisie, en sa qualité de membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, a, sur une initiative du président Kaïs Saïed, demandé, samedi, au Conseil de sécurité de l'ONU, l'organisation d'une réunion urgente, selon l'agence TAP qui cite le ministère des Affaires étrangères. Cette réunion sera consacrée à l'examen des répercussions du Covid-19 sur la paix et la stabilité internationales ainsi qu'aux mesures d'urgence à prendre par le Conseil pour soutenir les efforts des Etats afin de contenir cette pandémie.