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Elyes Fakhfakh chargé de constituer le gouvernement

La Tunisie tente un quitte ou double

Trois mois et demi après les élections législatives d’octobre 2019, la Tunisie observe donc la seconde tentative pour former un gouvernement, après celui constitué sous la houlette du parti Ennahdha et fortement rejeté par les députés, le 10 janvier dernier.

Au lendemain de l’échec consommé du candidat désigné par le parti islamiste Ennahdha pour former un gouvernement, le président tunisien Kaïs Saïed a confié la tâche à Elyes Fakhfakh, ancien ministre des Finances, en insistant sur le fait que celui-ci doit proposer son équipe « dans les plus brefs délais » tant le pays est tenu de vivre une course contre la montre du fait de l’urgence des réformes économiques et sociales attendues par les bailleurs de fond dont le FMI. L’équipe laborieusement constituée par Habib Jemli qui avait butté sur les fortes exigences des principales formations politiques et notamment Qalb Tounes a essuyé une fin de non-recevoir du Parlement malgré le forcing de Rached Ghannouchi et d’Ennahdha qui ont tenté jusqu’à la dernière minute de convaincre Nabil Karoui de leur prêter main forte. En vain. Une phase qui ne manquera pas de laisser quelques traces et peut-être même quelques inimitiés dont on verra bien, au cours des prochains mois, si elles ne vont pas peser lourdement dans le déroulement des évènements politiques futurs.
Toujours est-il que Elyes Fakhfakh,
47 ans, a été formellement désigné, lundi soir, chef du futur gouvernement par le président Saïed, et il doit donc constituer dans «un délai d’un mois non renouvelable» une équipe capable d’arracher l’aval d’un Parlement on ne peut plus morcelé. Le président Kaïs Saïed avait, sitôt connu le rejet de l’équipe Jemli par l’Assemblée des représentants du peuple ( ARP ), adressé des lettres à la majorité des formations politiques qui sont présentes au Parlement pour leur demander de faire les propositions qui leur agréent. Et c’est sur cette base, c’est-à-dire en tenant compte des forces disposées à soutenir le plus en vue des candidats, qu’il a procédé à la désignation d’Elyes Fakhfakh, convaincu qu’il est à même de satisfaire au vote de l’ARP, puisqu’il est assuré du soutien de 8 partis parmi lesquels les plus grosses cylindrées politiques. Trois mois et demi après les élections législatives d’octobre 2019, la Tunisie observe donc la seconde tentative pour former un gouvernement, après celui constitué sous la houlette du parti Ennahdha et fortement rejeté par les députés, le 10 janvier dernier. Depuis plusieurs mois, c’est encore le gouvernement Youssef Chahed, instauré en 2016, qui continue à expédier les affaires courantes. Il faut dire que le pays retient son souffle car un nouvel échec aurait de graves répercussions, outre qu’il mettrait mal à l’aise la Tunisie face à ses créanciers internationaux. Dans cette hypothèse, a priori difficile à envisager, il faudra retourner aux urnes pour de nouvelles élections législatives, ce qui aurait pour conséquences de renvoyer aux calendes grecques les réformes « souhaitées » par la Banque mondiale et le FMI et très attendues par la population qui attend avec impatience une relance de l’économie.
Le fait que les dernières législatives aient conduit à un Parlement très morcelé n’est pas pour arranger la situation. La prudence et le soin investi par le président Kaïs Saïed qui a mené une série de consultations écrites auprès des partis, des blocs parlementaires, des coalitions à l’ARP (l’Assemblée des représentants du peuple) suivies d’entrevues avec les responsables des plus importantes organisations nationales ainsi que de certaines personnalités désignées au poste de chef de gouvernement, selon la TAP, montre bien que l’ARP comme les partis sont tenus de faire preuve de responsabilité. Elyes Fakhfakh a occupé le poste de ministre du Tourisme fin 2011 avant de devenir en décembre 2012 ministre des Finances jusqu’en janvier 2014. Ingénieur et manageur formé en France, il est rentré en Tunisie en 2006, après plusieurs années d’expatriation, pour diriger le groupe automobile tunisien Cortel, devenu Caveo. Engagé en politique après la «révolution» de 2011, au sein du parti social-démocrate Ettakatol, il était l’allié d’Ennahha au sein du cabinet de «la troïka», jusqu’en 2014. Fakhfakh a également été candidat à la présidentielle en 2019, au nom du parti évoqué, mais il n’a obtenu que 0,34% du scrutin au premier tour.

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