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Le GNA libyen rejette la trêve annoncée par le maréchal Haftar

Le bras de fer continue

Le Gouvernement d'union nationale (GNA) libyen, basé à Tripoli, a rejeté jeudi la trêve unilatérale annoncée par le maréchal Khalifa Haftar, fort de ses dernières avancées qui lui ont permis de reprendre les villes de Sorman et Sabratha, notamment. Haftar qui tente, depuis plus d'un an, de s'emparer de la capitale libyenne a surpris tout le monde mercredi, en proclamant qu'il aurait reçu un mandat du peuple libyen pour «diriger le pays» et en affirmant que l'accord de décembre 2015, sous l'égide des Nations unies est désormais caduc. Devant le tollé international suscité par cette sortie fort hasardeuse, le maréchal a rétropédalé aussitôt, proposant une «trêve» qu'il a sans cesse refusé de signer, aussi bien lors de la rencontre à Moscou parrainée par la Russie et la Turquie que durant les négociations militaires à Genève, dernière tentative désespérée de l'ancien représentant spécial du SG de l'ONU, Ghassan Salamé, pour sauver la solution politique. Du coup, le GNA affirme désormais qu'il ne fait pas confiance au maréchal, qui contrôle l'Est du pays et une partie du Sud, l'accusant d'avoir violé plusieurs trêves, depuis le début de son offensive contre Tripoli, le 4 avril 2019. «Ces violations font que nous ne faisons guère confiance aux annonces de trêve» de Haftar, a indiqué le gouvernement de Fayez al-Sarraj, dans un communiqué.
Les affrontements aux portes de la capitale ont déjà fait plusieurs centaines de victimes et plus de 200.000 déplacés. Dans un rapport publié jeudi, la mission de l'ONU en Libye (Manul) a évoqué 64 morts et 67 blessés parmi les civils, depuis janvier dernier, ce qui montre une aggravation des conséquences du conflit par rapport à l'année précédente.
La Manul a ainsi indiqué combien elle se trouve «très préoccupée par les attaques à l'aveugle (...) dans les zones peuplées de civils», appelant «toutes les parties à mettre fin immédiatement à toutes les opérations militaires». Ce genre d'appel n'est pas nouveau. Il a été précédé par de nombreux autres, émanant du Conseil de sécurité de l'ONU, de l'Union africaine et de l'Union européenne, le dernier en date ayant même insisté sur la nécessité d'une trêve pendant le mois du Ramadhan. En vain, à ce jour.
Le maréchal Haftar qui ne cesse de surprendre son monde a annoncé également, mercredi, qu'il «répond à l'appel» du SG de l'ONU et ordonne «la cessation des opérations militaires», en sa qualité de «chef de l'Etat mandaté par le peuple».
Une déclaration de pure forme car les affrontements au sud de la capitale libyenne se poursuivent sans répit, les habitants de Tripoli continuant à entendre les explosions depuis le centre de la ville. Le GNA a, de son côté, réaffirmé sa volonté de poursuivre une «légitime défense» et de s'opposer «à toute menace où qu'elle soit» tout en «mettant fin aux groupes hors-la-loi» de Khalifa Haftar. Et le GNA de rappeler que tout cessez-le-feu doit être assorti de «garanties et de mécanismes internationaux» pour surveiller son application et documenter les éventuelles violations. En réaction à la proclamation par le maréchal Haftar de «la fin de l'accord de Skhirat» qui avait donné naissance au Conseil présidentiel et au gouvernement conduits par Fayez al Serraj, l'ONU, ainsi que bon nombre de capitales, ont affirmé que cet accord demeure le seul cadre légitime pour asseoir les institutions démocratiques dont a besoin le peuple libyen. Pour le GNA, Khalifa Haftar a démontré qu'il n'est «pas un partenaire de paix. Nous avons devant nous une personne assoiffée de sang et obsédée par le pouvoir», a-t-il conclu dans son communiqué.

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