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Le groupe rebelle syrien Faylaq al-Cham à idlib

Le cheval de troie d’Ankara

«Faylaq al-Cham est une des principales factions syriennes à avoir envoyé ses membres en Libye, tout comme de nombreux combattants issus de ses rangs se sont rendus au Nagorny-Karabakh», affirme le directeur de l’OSDH, une ONG basée à Londres.

Faylaq al-Cham, visé lundi par des frappes meurtrières attribuées à la Russie, faisant 80 morts dans les rangs de la formation insurgée, est un des principaux groupes rebelles syriens affiliés à la Turquie, sur lequel elle s'appuie dans la guerre en Syrie, mais aussi dans les conflits en Libye et au Nagorny-Karabakh. L'organisation a été fondée en mars 2014 à la suite de l'union de plusieurs factions islamistes, actives dans le nord et le centre syrien mais aussi dans les environs de la capitale Damas, alors que les combats battaient leur plein dans le pays en guerre. Le groupe est jugé proche de la branche syrienne des Frères musulmans, et certains experts le considère comme son bras militaire. Dans le nord-ouest syrien, Faylaq al-Cham avait fait partie de la coalition de Jaich al-Fath, unissant un temps rebelles et terroristes de Hayat Tahrir al-Cham, ex-al Nosra, branche syrienne d'al Qaïda, pour prendre le contrôle total de la province d'Idleb (nord-ouest) à l'été 2015. Mais des dissensions internes sont apparues et cette coalition s'est effritée.
Faylaq al-Cham est désormais réputé pour être la principale faction syrienne sur laquelle s'appuie la Turquie, très impliquée dans le conflit syrien à travers notamment le financement d'un vaste réseau de groupes insurgés à sa frontière. Au côté de l'armée turque, Faylaq al-Cham a ainsi participé aux trois offensives lancées dès 2016, principalement contre les forces kurdes syriennes. Le groupe dispose de plusieurs milliers de combattants, déployés dans les territoires proturcs du nord syrien, dans les régions voisines d'Idlib et d'Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). «Parmi les supplétifs syriens, Faylaq al-Cham est le favori du (président turc Recep Tayyip) Erdogan», estime l'analyste Nicholas Heras. «C'est une des principales agences de recrutement pour la légion étrangère déployée par la Turquie contre les alliés de la Russie, en Afrique du Nord et au Caucase», souligne-t-il, en allusion à la Libye et au Nagorny-Karabakh. Pour cet expert, les frappes russes de lundi qui ont tué 78 combattants du groupe à Idlib, selon l'OSDH sont d'ailleurs un avertissement envoyé par Moscou à Ankara. La Turquie a en effet envoyé en Libye des milliers de combattants syriens, dont des éléments de Faylaq al-Cham, pour soutenir le gouvernement d'union nationale, reconnu par l'ONU et basé à Tripoli, face aux autorités de l'Est du général Khalifa Haftar, appuyé par Moscou. D'après l'OSDH, le nombre de ces combattants syriens s'élève à 18.000.
Le même scénario s'est reproduit dans le conflit qui oppose depuis des semaines l'Azerbaïdjan à l'Arménie dans la région du Nagorny-Karabakh. Plus de 2.000 combattants syriens de différentes factions ont été dépêchés, selon l'OSDH. Erevan accuse Ankara d'avoir envoyé des «mercenaires» du nord syrien pour appuyer les forces azerbaïdjanaises. «Faylaq al-Cham est une des principales factions syriennes à avoir envoyé ses membres en Libye, tout comme de nom-
breux combattants issus de ses rangs se sont rendus au Nagorny-Karabakh», affirme le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. ankara dément catégoriquement. Ce n'est pas la première fois que des bombardements russes visent Faylaq al-Cham: en septembre 2017, près de 70 membres du groupe avaient été tués dans des raids aériens. Groupe rebelle influent, Faylaq al-Cham a aussi participé aux négociations sous l'égide de l'ONU à Genève, qui n'ont jamais permis de trouver une solution au conflit. Ses représentants ont aussi pu prendre part au processus dit d'Astana initié par Moscou et Téhéran - deux alliés de Damas - pour discuter avec Ankara d'une issue politique à la guerre.

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