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Formation du Gouvernement en Tunisie

Le Courant démocrate claque la porte

Vingt-quatre heures à peine après la mise au point par l’Instance supérieur indépendante des élections
( ISIE ) pour mettre fin aux rumeurs relatives à la préparation de nouvelles élections législatives, rendues nécessaires par la difficulté apparente de composer un gouvernement de consensus, voilà qu’une des formations politiques dont on supposait acquise la participation claque la porte des discussions avec fracas. En effet, vendredi dernier, le président du Courant démocrate, Mohamed Abbou, a rendu public le retrait définitif de son parti des concertations menées par Habib Jemli en vue de constituer une équipe gouvernementale apte à passer le cap de la validation par l’Assemblée des représentants du peuple, avec au moins 129 voix favorables. Mohamed Abbou, cité par l’agence TAP, a donc révélé que le Courant démocrate «ne prendra pas part» à la future équipe gouvernementale et que les députés du bloc «ne voteront pas» en faveur du gouvernement de Habib Jemli. Mieux, il a saisi l’opportunité d’une conférence de presse tenue au siège du mouvement, à Tunis, pour « expliquer » que « le Courant démocrate ne peut gouverner avec le Mouvement Ennahdha » parce que « les perceptions et les objectifs du mouvement Ennahdha sont soumis à ses propres intérêts ». Sans donner plus de précisions, il a également indiqué que la décision finale a été prise par le bureau politique du parti, convoqué à cet effet. La lecture de ces péripéties n’est pas difficile si l’on prend en considération les commentaires de Abbou, convaincu que son mouvement politique a « une tout autre conception de l’Etat et de l’avenir du pays » au moment où « le paysage politique post-révolution a connu l’apparition de partis politiques qui servent leurs propres intérêts, sans compter l’incidence du financement étranger, le chantage contre les hommes d’affaires et les luttes entre les partis politiques sur la vie politique ». N’est-ce pas là un procès en bonne et due forme contre Ennahdha et Rached Ghannouchi avec lesquels le « dialogue » était encore nourri, voici tout juste quarante-huit heures. L’aveu des tenants et des aboutissants de la discorde a été fait, malgré tout, par Mohamed Abbou qui avait « exigé » les ministères de l’Intérieur comme de la Justice et de la Réforme de l’administration, avec la ferme intention d’y bouleverser le statu quo, grâce à un « programme clair et une perception différente » de l’Etat. Des exigences que le parti de Ghannouchi avait écarté de prime abord, expliquant que la nouvelle équipe gouvernementale devait être à dominante technocrate et que les ministères régaliens reviendraient, par anticipation, au parti vainqueur des législatives. Une position qui a eu le même effet auprès de Qalb Tounes et de Nabil Karoui, sauf que ce dernier a préféré jouer la carte du temps, temporisant à ce jour avant de prendre une décision abrupte. Le Courant démocrate, lui, n’a pas eu cette patience puisque ses candidats indépendants aux postes de l’Intérieur et de la Justice, un avocat et un ancien magistrat, ont été poliment écartés par Habib Jemli, fort des recommandations de son mentor Rached Ghannouchi, et cela, dès les premières consultations. Ennahdha considère, depuis 2014, que le ministère de l’Intérieur est une « chasse gardée » et on devine aisément pourquoi. Vraiment à bout, le Courant démocrate entend désormais se consacrer à « apaiser le climat politique » et à « encourager le militantisme pacifique pour changer la réalité du pays ». Aussi, appelle-t-il tous les Tunisiens à « contribuer à la réforme du pays, durant les années qui viennent, en attendant les prochaines législatives...

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