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Violences policières en France

Le débat relancé

Hasard du calendrier, une manifestation interdite a eu lieu, hier à Paris, à l'appel d'un comité de soutien à la famille du jeune homme noir, Adama Traoré, mort un 19 juillet 2016, dans l'enceinte d'une caserne de gendarmerie à Persan, en banlieue parisienne, où il avait été conduit, après son interpellation. Dix-huit personnes ont été appréhendées, dont 17 ont été placées en garde à vue, par la police qui estime à quelque 20 000 le nombre de manifestants contre les violences policières, devenues un thème récurrent avec les nombreuses blessures dont ont été victimes, des mois durant, les Gilets jaunes. Le fait que cette manifestation ait lieu en pleine période de tumulte aux Etats-Unis, et pour les mêmes motifs, a été renforcé par la présentation, attendue par la famille de la victime qui l'avait réclamée, à cor et à cri, d'une expertise censée dévoiler les conditions exactes dans lesquelles Adama Traoré a trouvé la mort. Pour les parents du défunt, il n'existe aucun doute quant à la responsabilité des gendarmes dans la mort du jeune homme de 24 ans. Pour les autorités françaises, dont le préfet de police de Paris, il ne subsiste aucun doute sur le fait que cette disparition tragique résulte d'un malaise et non d'une quelconque maltraitance. Les deux versions se heurtent même si l'expertise a paru conforter les arguments des pouvoirs publics. Parallèlement, sept personnes ont également été interpellées et dix policiers blessés, au cours d'une dizaine de rassemblements qui ont été organisés dans plusieurs autres villes françaises pour dénoncer les violences policières. La mort de George Floyd a revigoré en France le débat sur cette question pendante, les manifestants réagissant en écho à ce qui se passe aux Etats-Unis pour pointer du doigt les «dépassements» des forces de l'ordre qui visent, en priorité, les minorités, exactement à l'image de ce qui se passe au pays de Donald Trump. La manifestation parisienne, en réunissant plus de 20 000 personnes, un chiffre de la préfecture de police, malgré l'interdiction du préfet de Paris en raison de la pandémie du nouveau coronavirus, a redonné du tonus aux associations antiracistes et à leurs militants, de nouveau fortement engagés contre les violences policières. Elles dénoncent, pêle-mêle, un «déni» des autorités et la diabolisation des victimes, dans les médias. Et le président de SOS-Racisme, Dominique Sopo, n'hésite pas à affirmer que «le racisme qui traverse les forces de l'ordre, (en France), (agit) comme aux Etats-Unis. On est dans une doctrine de l'interpellation et non de la protection de la population et on finit par avoir des policiers qui peuvent traiter un Egyptien de ‘'bicot''», comme ce fut le cas, en avril dernier, lors d'une interpellation en région parisienne. Fruit du hasard ou de la nécessité, le gouvernement français a réagi, hier, en promettant que «chaque faute, chaque excès, chaque mot, y compris des expressions racistes» feraient l'objet d'une «sanction», une réponse manifeste aux manifestations.

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