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Atmosphère de liesse au Soudan

Le Premier ministre désigné demain

Alors qu’ils défilaient, sous un soleil de plomb, dans le centre-ville interdit à la circulation, des milliers de Soudanais ont fait le «V» de la victoire, lançant en chœur «Pouvoir civil».

Les militaires au pouvoir et les meneurs de la contestation ont signé samedi un accord historique qui ouvre la voie à un transfert du pouvoir aux civils au Soudan, où la population espère désormais davantage de liberté et une vie meilleure. Si le chemin vers la démocratie risque encore d’être long, la signature de l’accord, conclu à la faveur d’une médiation de l’Ethiopie et de l’Union africaine, a donné lieu à des célébrations dans la capitale, où ont afflué par milliers les habitants de Khartoum mais aussi ceux d’autres villes du pays. Les célébrations se sont poursuivies tard dans la nuit de samedi à dimanche, partout dans le pays. En présence de chefs d’Etat, de Premiers ministres et de nombreux dignitaires étrangers. la cérémonie a débuté au son de l’hymne soudanais, suivi de la lecture de versets du Coran et de la Bible, une petite minorité de Soudanais étant chrétiens. «La joie du Soudan», pouvait-on lire sur les murs de la salle de conférences. Après avoir brandi un livre vert contenant les documents de transition, un leader du mouvement de contestation, Mohammed Naji al-Assam, a appelé le Conseil militaire à travailler «à l’unisson pour établir une démocratie durable». La composition du Conseil souverain, doté de 11 membres (six civils et cinq militaires) précède celle du gouvernement, qui interviendra le 28 août. Cet accord a été accueilli avec soulagement après des semaines de bras de fer. Alors qu’ils défilaient, sous un soleil de plomb, dans le centre-ville interdit à la circulation, des milliers de Soudanais ont fait le «V» de la victoire, lançant en chœur «Pouvoir civil». Après la désignation des membres du Conseil souverain, la nouvelle instance devra confirmer demain le nom du Premier ministre: Abdallah Hamdok, un ex-économiste de l’ONU choisi dès jeudi par la contestation. S’il est confirmé, M. Hamdok aura la lourde tâche de relever l’économie du pays, qui s’est écroulée après que la sécession du Sud, en 2011, le privant des trois quarts de ses réserves de pétrole. Si la plupart attendent de voir les changements qu’apportera la transition dans leur vie quotidienne, certains profitent déjà d’un changement immatériel: la liberté d’expression. Beaucoup de Soudanais et d’observateurs doutent encore de la capacité des institutions de transition à limiter le pouvoir de l’élite militaire. Si les militaires sont minoritaires au sein du Conseil souverain, il sera d’abord dirigé par un général pendant 21 mois. Lorsqu’il est sorti de la salle de conférence après la signature de l’accord, le général Mohammed Hamdan Daglo a été accueilli par une foule hostile. Des membres des forces paramilitaires qu’il dirige l’ont vite fait entrer dans sa voiture, alors que la foule autour de lui criait: «Sang pour sang». Les forces du numéro 2 du Conseil militaire sont accusées d’avoir dispersé dans le sang, le 3 juin, un sit-in de manifestants. Selon des médecins proches du mouvement de contestation, 127 personnes avaient été tuées ce jour-là. Sur le plan international, l’une des premières conséquences de l’accord devrait être la levée de la suspension du Soudan de l’UA, décidée en juin. Des dignitaires africains ont assisté à la cérémonie, comme le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, figure de la médiation, et le président de la commission de l’UA, Moussa Faki.

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