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L’Iran gagné par des manifestations

Le prix de l’essence met le feu aux poudres

En signe de protestation, certains conducteurs ont éteint le moteur de leurs voitures au milieu de la route, provoquant des embouteillages monstres.

Des Iraniens ont manifesté à nouveau, hier, dans plusieurs villes du pays, au lendemain de l’annonce surprise par le gouvernement d’une hausse du prix de l’essence et de la mort d’un civil lors d’une manifestation, selon les médias locaux. La réforme a été présentée comme une mesure dont les bénéfices seront redistribués aux ménages en difficulté, dans un pays pétrolier dont l’économie -asphyxiée par les sanctions américaines- devrait se contracter de 9% en 2019, selon le Fonds monétaire international (FMI). Pour le second jour consécutif, des Iraniens sont descendus dans les rues et les protestations se sont étendues à de nouvelles villes, selon l’agence officielle Irna. «Certains conducteurs ont éteint le moteur de leurs voitures au milieu de la route, provoquant des embouteillages» en plusieurs endroits,
a-t-elle ajouté. Vendredi soir, quelques heures après l’annonce de la hausse des prix, les Iraniens ont manifesté dans une dizaine de villes, Irna évoquant des rassemblements «d’ampleur limitée», sauf à Sirjan (Centre) où les manifestations ont été «importantes». «Une personne a été tuée» et plusieurs civils ont été blessés vendredi à Sirjan, a indiqué Mohammad Mahmoudabadi, gouverneur par intérim de la ville, cité par l’agence de presse Isna, sans préciser la cause de sa mort. «Les forces de l’ordre n’ont pas reçu l’autorisation de tirer (sur les manifestants), juste de tirer (en l’air) en signe d’avertissement (...), ce qu’elles ont fait», a-t-il ajouté, en accusant «certains» de «détruire des biens publics, d’endommager des stations-service». Les forces de sécurité ont empêché des manifestants de mettre le feu à des dépôts d’essence, selon Isna.
Dans le sud du pays, des «émeutiers» ont mis le feu vendredi à une banque à Ahvaz, et «des individus armés suspects» ont blessé plusieurs personnes, en leur tirant dessus à Khoramshahr, selon le site Internet de la télévision d’état qui ne fournit pas d’autres détails. Le même jour, la police a tiré des grenades lacrymogènes dans plusieurs villes, a ajouté la télévision d’Etat sans préciser lesquelles. La télévision a accusé des «médias hostiles» de relayer des «fake news» et des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux dans lesquelles l’ampleur des manifestations est exagérée.
Le procureur général, Mohammad Jafar Montazéri, a déclaré que la population ne s’associerait pas avec «les quelques éléments perturbateurs» dont les actions montrent qu’ils sont contre le système.
Le président Hassan Rohani avait déjà tenté, en décembre 2018, d’augmenter les prix de l’essence mais la mesure avait été bloquée au Parlement, alors que le pays était alors secoué par des manifestations inédites, provoquées par la mise en place de mesures d’austérité.Le gouvernement iranien a annoncé une hausse d’au moins 50% du prix de l’essence. Pour les conducteurs détenteurs d’une carte pour faire le plein, le prix sera désormais de 15.000 rials (11 centimes d’euros) pour un maximum de 60 litres par mois et chaque litre supplémentaire coûtera 30.000 rials (22 centimes d’euros).
L’Iran est l’un des pays où l’essence est la plus subventionnée. Encouragée par les prix bas, la consommation de carburant est élevée, avec 90 millions de litres consommés par jour pour 80 millions d’habitants, et la contrebande courante.
Les bénéfices de la hausse du prix doivent être redistribués aux Iraniens qui sont «sous pression (économique)», soit près de 75% de la population, selon M. Rohani. La mesure devrait rapporter 300.000 milliards de rials (environ 2,3 milliards euros) par an.

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