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Le face-à-face entre l’Iran et les Etats-Unis a failli encore surprendre

Le Proche Orient dans tous ses états

L’Iran s’est abstenu d’abattre un avion américain de patrouille maritime avec 35 personnes à bord accompagnant le drone dans l’espace aérien iranien, a déclaré hier Tasnim, Amirali Hajizadeh, qui dirige la division aérospatiale de ce corps d’élite des Gardiens de la Révolution.

La région du Moyen-Orient connaît un net regain de tensions après l’incident du drone américain abattu par les Gardiens de la Révolution, en zone iranienne selon Téhéran alors que Washington estime que l’appareil se trouvait au-dessus des eaux internationales. L’escalade est telle que plusieurs capitales craignent un conflit ouvert, malgré les nombreuses déclarations, aussi bien du côté de l’administration Trump que des dirigeants iraniens eux-mêmes, sur leur volonté d’éviter tout risque d’embrasement. Il faut dire que les nombreux appels du président américain à des « discussions » avec l’Iran, tous demeurés sans écho, ont accru l’animosité de Washington après que le Premier ministre japonais Shinzo Abe eut, à son tour reçu une fin de non-recevoir, lors de la première visite d’un chef de gouvernement japonais à Téhéran depuis 1978 ! Hier, l’Iran a maintenu sa version, affirmant disposer de preuves irréfutables de la présence du drone dans ses eaux territoriales, « en mission d’espionnage ». Toujours est-il que cet accès de fièvre est perçu par les analystes comme une conséquence logique de la politique du président Trump. Celui-ci a multiplié les « pressions maximales » sur l’Iran afin de contraindre ses dirigeants à des négociations telles qu’il les entend et cela juste après avoir déchiré l’accord sur le nucléaire laborieusement conclu par son prédécesseur et les autres grandes puissances signataires.
Trump cherche à annihiler les capacités nucléaires et balistiques de l’Iran, comme le veut son partenaire Netanyahu, et imposer l’abandon de toute ambition régionale pour le plus grand bien, à la fois, d’Israël et des monarchies du Golfe. Jusqu’ici, la politique de l’administration Trump n’est pas parvenue à ses fins et la menace d’un conflit ouvert se dessine de plus en plus clairement. En effet, ni Trump ni Netanyahu n’ont exclu une telle issue au cas où les dirigeants iraniens refuseraient de se soumettre au diktat. Mais ces derniers n’ont pas oublié l’exemple de la Corée du Nord lorsqu’au plus fort des échanges d’invectives et de menaces, Trump avait promis à Kim Jong Un et à son pays de « les rayer de la carte ». Aux yeux des plus hauts responsables iraniens, le président américain n’est ni crédible ni fiable, raison nécessaire et suffisante pour décliner toutes ses « ouvertures ». Ils ont de bonnes raisons pour cela : Trump, à peine débarqué à la Maison- Blanche, a non seulement bafoué les engagements de Barack Obama sur le nucléaire mais il a, aussitôt, imposé toute une panoplie de sanctions extrêmement dures à l’Iran, dans le but de le condamner à la récession. Ils jugent donc que le pistolet maintenu sur leur tempe par Washington n’est, en aucun cas, un gage de dialogue constructif. En conséquence, l’Iran a averti jeudi, par le biais de son vice-ministre des AE, Abbas Araghchi, qu’il défendrait son territoire contre toute attaque des Etats-Unis et mis en garde contre « toute mesure inconsidérée dans la région ». Selon le New York Times, Trump avait initialement approuvé des frappes de représailles contre «une poignée de cibles iraniennes, comme des radars et des batteries de missiles». «La première phase de l’opération avait commencé lorsqu’elle a été annulée», affirme le journal qui se réfère à un haut responsable du gouvernement.«Les avions étaient en l’air et les navires en position mais n’avaient encore tiré aucun missile quand l’ordre d’arrêter est tombé». La Maison-Blanche et le Pentagone ont refusé de commenter ces allégations puis, hier soir, Trump a reconnu avoir suspendu les opérations 10 mn avant l’horaire. L’alerte aura été chaude et le danger réel mais il semble que les intérêts des pays alliés de Washington dans la région aient été pris en compte pour choisir la prudence, surtout que Téhéran a indiqué s’être abstenu d’abattre un avion militaire P8, avec 35 personnes à bord, accompagnement le drone. Autre gage de modération mais pour combien de temps ?

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