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Trump promet «des milliers de soldats lourdement armés» face aux centaines de milliers de manifestants

Les Américains dénoncent le racisme et les inégalités

Par dizaines, voire centaines de milliers, les Américains manifestent, depuis plusieurs jours, contre les brutalités policières, le racisme et les inégalités sociales, exacerbés par la crise du Covid-19, après le meurtre d'un Noir américain par un policier, à Minneapolis.

Le président Donald Trump a annoncé, lundi, le déploiement de «milliers de soldats lourdement armés» et policiers à Washington, en jugeant que les troubles dans la capitale fédérale, en raison des émeutes causées par le décès de George Floyd aux mains de la police, étaient «une honte». Tandis qu'il s'exprimait dans les jardins de la Maison-Blanche, la police a effectué des tirs de gaz lacrymogène pour tenter de disperser des manifestants rassemblés à l'extérieur de l'enceinte. Le président Donald Trump a promis, lundi, de restaurer l'ordre dans une Amérique en proie à un déferlement de colère historique, menaçant de déployer l'armée si les villes et les Etats ne faisaient cesser les violences. Une semaine après l'homicide à Minneapolis de George Floyd, un homme noir de 46 ans asphyxié par un policier blanc, New York, Los Angeles et des dizaines d'autres villes américaines ont renforcé leurs mesures sécuritaires, décrétant ou rallongeant un couvre-feu nocturne. Face aux troubles se surajoutant à la pandémie de coronavirus, Donald Trump a annoncé d'un ton martial le déploiement de «milliers de soldats lourdement armés» et policiers à Washington pour mettre un terme «aux émeutes» et «aux pillages». Appelant les gouverneurs à agir vite et fort pour «dominer les rues» et briser la spirale des violences, il leur a lancé une mise en garde. «Si une ville ou un Etat refuse de prendre les décisions nécessaires pour défendre la vie et les biens de ses résidents, je déploierai l'armée américaine pour régler rapidement le problème à leur place», a-t-il lancé, dénonçant des actes de «terrorisme intérieur». Tandis qu'il s'exprimait dans les jardins de la Maison-Blanche aux airs de camp retranché, la police a effectué des tirs de gaz lacrymogène pour disperser des manifestants rassemblés à l'extérieur de l'enceinte. L'objectif était de libérer le champ vers l'église Saint John, bâtiment emblématique tout proche qui a été dégradé dimanche soir. Le président s'y est rendu à pied, entouré de membres de son cabinet, pour s'y faire photographier, une Bible en main.
Par dizaines, voire centaines de milliers, les Américains manifestent contre les brutalités policières, le racisme et les inégalités sociales, exacerbées par la crise du Covid-19. De Boston à Los Angeles, de Philadelphie à Seattle, le mouvement de protestation s'est exprimé de façon majoritairement pacifique le jour, mais a aussi donné lieu à des embrasements nocturnes et des destructions à grande échelle. Ni le renvoi de l'agent coupable de la bavure, Derek Chauvin, ni son arrestation postérieure n'ont calmé les esprits, bien au contraire: les protestations se sont propagées dans au moins 140 villes américaines. Face aux affrontements mêlant manifestants, casseurs et forces anti émeutes, les soldats de la Garde nationale ont été déployés dans les métropoles, dans un climat de tension inédit depuis les années 1960. Une réponse sécuritaire d'ampleur qui s'est accompagnée d'un recours à des véhicules blindés de transport de troupes, à l'utilisation de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc. Chicago, Denver, Los Angeles, Salt Lake City, Cleveland, Dallas, Indianapolis: une à une les métropoles américaines ont décidé d'imposer un couvre-feu à leurs habitants. A Washington, l'heure de celui-ci a été avancée lundi à 19h00. A Los Angeles, à 18h00. Le président Trump, confronté aux désordres civils les plus graves de son mandat, a accusé son rival démocrate à la présidentielle de novembre, Joe Biden, d'oeuvrer à la sortie de prison des fauteurs de troubles. Les forces de l'ordre ont procédé à des milliers d'interpellations. M. Biden, le visage couvert d'un masque, s'est, lui, rendu lundi dans l'église d'une paroisse noire de son Etat du Delaware pour y rencontrer des responsables locaux. L'ancien vice-président de Barack Obama compte sur cet électorat pour remporter la Maison Blanche. Une réserve d'électeurs qui a appris à scander «Black Lives Matter» («La vie des Noirs compte») et «I can't breathe» («Je ne peux pas respirer»), les derniers mots de M. Floyd. L'agent Derek Chauvin, qui a été inculpé d'homicide involontaire, doit comparaître le 8 juin devant un tribunal. Pas de quoi espérer, pourtant, une baisse immédiate de la tension ambiante, d'autant que cette même semaine prochaine seront célébrées les obsèques de George Floyd, au Texas. L'émotion a dépassé les frontières des Etats-Unis. Des manifestations contre les brutalités policières et le racisme aux Etats-Unis ont aussi eu lieu durant le week-end en Grande-Bretagne, en Allemagne ou au Canada et lundi en Nouvelle-Zélande. Lundi toujours, des milliers de personnes se sont rassemblées à Dublin et Amsterdam. Les rivaux des Etats-Unis dans le monde, Chine et Iran en tête, n'ont pas laissé passer l'occasion de critiquer Washington. Pékin a notamment dénoncé la «maladie chronique» du racisme aux Etats-Unis.

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