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Le meurtre d'un noir américain par la police provoque de nouvelles manifestations

Les Etats-Unis sous tension

La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a estimé que George Floyd, avait été «assassiné». «Nous l'avons vu se faire assassiner à la télévision», a-t-elle déclaré au Capitole, alors que le pays est traversé par une indignation nationale.

Les autorités américaines ont décidé jeudi d'envoyer des renforts à Minneapolis pour contrer de nouvelles violences après deux nuits de heurts entre la police et des manifestants révoltés par la mort d'un Noir suite à son interpellation musclée. Le gouverneur de l'Etat du Minnesota a signé un décret pour autoriser l'intervention de la garde nationale dans cette ville du nord des Etats-Unis. Deux cents policiers de l'Etat, ainsi que des hélicoptères, vont également être envoyés sur place. «La mort de Gorge Floyd doit apporter de la justice et des réformes de fond, pas plus de morts et de destruction», a estimé Tim Walz dans un communiqué, alors que de nouvelles manifestations sont prévues en fin de journée. Cet Afro-Américain de 46 ans est décédé lundi soir juste après avoir été arrêté par la police, qui le soupçonnait d'avoir voulu écouler un faux billet de 20 dollars. Lors de l'intervention, il a été plaqué au sol par un agent qui a maintenu son genou sur son cou pendant de longues minutes. «Je ne peux plus respirer», l'entend-on dire sur un enregistrement de la scène, devenu viral. Le président Donald Trump «a été indigné quand il a vu la vidéo» de ce drame «odieux, tragique», a fait savoir sa porte-parole Kayleigh McEnany. «Il a immédiatement pris son téléphone» pour s'assurer que l'enquête du FBI avançait vite, a-t-elle poursuivi: «Il veut que justice soit rendue».Les quatre agents impliqués ont été licenciés et les autorités locales et fédérales enquêtent sur le drame. Mais aucune inculpation n'a encore eu lieu, ce qui alimente la colère et les frustrations. «Ces policiers, il faut les arrêter immédiatement» a déclaré Philonise Floyd sur CNN en réclamant, entre deux sanglots, la peine capitale pour les responsables de la mort de son frère. «Tout le monde souffre, c'est pour ça que tout ça arrive. J'en ai assez de voir les hommes noirs mourir», a-t-il ajouté. «Je voudrais que les (manifestants) soient pacifiques mais je ne peux pas les forcer, c'est dur.» Comme lui, la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a fait le lien avec une série d'autres drames qui ont ravivé les plaies raciales aux Etats-Unis. «C'est le dernier d'une longue série de meurtres d'Afro-Américains, non armés, commis par des policiers américains» et des citoyens lambda, a regretté Michelle Bachelet, dans un communiqué. «Les autorités américaines doivent prendre des mesures sérieuses pour mettre fin à ces meurtres, et pour s'assurer que justice soit faite lorsqu'ils se produisent», a-t-elle ajouté. L'affaire rappelle notamment la mort d'Eric Garner, un homme noir décédé en 2014 à New York après avoir été asphyxié lors de son arrestation par des policiers blancs. Lui aussi avait dit à l'époque «je ne peux pas respirer», une phrase devenue un cri de ralliement du mouvement Black Lives Matter («La vie des Noirs compte»). Ces meurtres sont le lot de la communauté afro-américaine depuis des décennies mais les portables les ont rendus plus «visibles».
Le Minnesota avait également été marqué par la mort en 2016 d'un automobiliste noir, Philando Castile, abattu lors d'un banal contrôle de police sous les yeux de sa compagne et d'une fillette. Le chef de la police de Minneapolis, Medaria Arradondo, a reconnu jeudi qu'il y avait «un déficit d'espoir» dans sa ville et que ses équipes y avaient contribué.Tout en assurant respecter le droit des habitants à manifester et à exprimer leur douleur, il a ajouté qu'il «n'autoriserait aucun acte criminel» susceptible d'aggraver le traumatisme de la population.
Deux manifestations s'étaient déroulées dans le calme mercredi après-midi, mais des débordements ont suivi dans la nuit aux abords du commissariat où travaillaient les agents impliqués dans le drame. Une trentaine de commerces ont été pillés ou incendiés et la police a dû tirer des gaz lacrymogènes pour empêcher les manifestants de franchir les barrières du commissariat. Un homme est décédé après avoir été touché par balle à proximité des manifestations et un suspect a été arrêté. Les révérends Jesse Jackson et Al Sharpton, figures de la lutte pour les droits civiques, se sont rendus jeudi à Minneapolis pour rendre hommage à George Floyd. Le premier a appelé à des manifestations dans tout le pays. Déjà à Los Angeles, des manifestants ont bloqué brièvement mercredi une autoroute et brisé les vitres de deux véhicules de police.
Un tweet du président américain Donald Trump sur les affrontements de Minneapolis (nord des Etats-Unis) a été signalé hier par Twitter pour «apologie de la violence». «Ce tweet viole les règles de Twitter sur l'apologie de la violence. Toutefois, Twitter estime qu'il est dans l'intérêt du public que ce tweet reste accessible», a indiqué le réseau social. «Quand les pillages démarrent, les tirs commencent. Merci!», a écrit M.Trump dans un message pouvant être interprété comme une incitation aux forces de l'ordre à faire usage de leurs armes.Des manifestants ont incendié jeudi soir un commissariat de Minneapolis, lors de la troisième nuit d'affrontements avec la police. Des milliers de personnes ont assisté à l'incendie dans les quartiers nord de la ville, après que certaines d'entre elles eurent forcé les barrières qui protégeaient le bâtiment et brisé ses vitres. Les policiers avaient déserté le commissariat, selon les forces de l'ordre. Le président Trump, déjà ulcéré par Twitter, a signé jeudi un décret visant à limiter la protection des réseaux sociaux et la latitude dont ils bénéficient dans la modération de leurs contenus.
Twitter a signalé pour la première fois mardi des messages du président américain, en ajoutant la mention: «Vérifiez les faits». Il s'agissait de tweets affirmant que le vote par correspondance était forcément «frauduleux» car sujet aux manipulations, une question ultra-sensible en pleine année électorale.

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