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En Tunisie, le nouveau président a prêté serment, hier, devant l’ARP

Les priorités de Kaïs Saïed

La traditionnelle cérémonie de prestation de serment du nouveau président tunisien Kaïs Saïed a eu lieu hier, devant les nouveaux députés de l’Assemblée des Représentants du Peuple ( ARP ), en présence des anciens chefs de gouvernement, de représentants des différentes organisations nationales et des partis politiques et des ambassadeurs. Kaïs Saïes est le 8ème président de la République tunisienne depuis l’accès à l’indépendance en 1956 et le 2ème élu au suffrage universel, après Béji Caïd Essebsi. Après avoir salué l’assistance et le peuple tunisien, il a prononcé un discours dans lequel il a tout d’abord estimé que ce que vit la Tunisie aujourd’hui a impressionné le monde entier. « C’est une vraie révolution avec un sens nouveau, car ce qui s’est passé est une révolution non pas contre la légitimité mais avec les moyens de la légitimité. Les révolutions culturelles sont une nouvelle conscience qui explose après une longue attente. C’est un instant historique qui vient bouleverser le cours de l’histoire d’un peuple », a-t-il notamment affirmé.
Puis il a procédé à l’annonce de ses priorités en mettant l’accent sur le respect de la loi, l’égalité entre tous les citoyens, le renforcement des droits des femmes, tout en insistant sur le fait que les Tunisiens «ont besoin d’un nouveau rapport de confiance avec les politiciens et ceux qui gouvernent». Se voulant au-dessus des conflits internes, il a notamment martelé que « chacun est libre de ses convictions et de ses choix, mais que les services de l’Etat doivent être à l’abri de tous les calculs politiques ». Parce que « ce peuple qui a tant attendu (...) veut passer du désespoir à l’espoir », a-t-il également averti. Et c’est sous les applaudissements de toute l’assistance qu’il a pris date en assurant qu’ « il n’est pas question de porter atteinte aux droits de la femme », au contraire puisqu’il entend les « renforcer au plan socio-économique ».
A ceux qui l’accusent d’être conservateur sur les questions sociétales, Il a tenu hier à démontrer que son discours n’est pas basé sur les références religieuses. « Notre responsabilité est aussi de nous unir contre le terrorisme et l’éradication de toutes ses causes », a-t-il édicté en mettant en garde ceux qui tentent de miser sur cette arme pour nuire à la Révolution. Il faudra attendre, cependant, que les premiers enjeux et les premiers défis soient au rendez-vous pour apprécier réellement les positions du nouveau chef de l’Etat, souvent caricaturé par ses adversaires comme un homme inflexible et aux idées rétrogrades.
En matière de politique étrangère, il n’y a pas de surprise, Kaïs Saïed s’inscrivant résolument dans la tradition d’une diplomatie patiemment construite par le père fondateur de la Tunisie moderne, Habib Bourguiba. A ce titre, il a réaffirmé son engagement « à respecter les différents accords internationaux, mais aussi à les réviser conformément à l’intérêt et à la volonté du peuple ». Sans surprise, il a également insisté sur le soutien de la Tunisie à la cause palestinienne, indiquant que cette « position n’est pas du tout contre les juifs mais contre la colonisation et le racisme. Il est temps que toute l’humanité mette fin à cette injustice qui se poursuit depuis plus d’un siècle », a déclaré Kaïs Saïed.
« La Tunisie est un Etat qui perdure grâce à ses institutions et non grâce aux personnes qui le dirigent. Parmi nos premières valeurs, est celle d’être dans le monde, de nous unir avec nos amis, en Afrique, dans le Monde arabe, avec nos amis du nord de la Méditerranée et nos amis qui partagent nos valeurs. Nous défendrons les causes justes et, en premier lieu, la cause palestinienne. Nous avons défendu les Palestiniens quand ils étaient chassés en Tunisie et nous continuerons à les défendre. Il est temps que cette injustice séculaire cesse » a conclu le nouveau chef de l’Etat tunisien, avant de se rendre à Carthage. Il lui faut maintenant charger le parti vainqueur des législatives, Ennahdha, de proposer un gouvernement qui aura beaucoup à faire pour sortir le pays du marasme dans lequel il est plongé depuis 2011, avec un chômage qui ronge les rêves de toute la jeunesse et une inflation qui sape un pouvoir d’achat déjà minimal.

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