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QATAR: CHEIKH HAMAD BEN KHALIFA AL THANI CÈDE LE POUVOIR À SON FILS

Les raisons d'une abdication

Même s'il ne s'agit que d'une «révolution de palais», Hamad cache mal les vraies raisons de son abdication, à savoir sa maladie et surtout le malaise qui ronge les hautes sphères de ce minuscule Etat du Golfe, depuis quelque temps.

Dix-huit ans après avoir renversé son propre père, en 1995, Hamad Bin Khalifa Al-Thani passe le témoin au prince héritier Tamim ben Hamad Al Khalifa. Tout comme son père, le nouvel émir, âgé de 33 ans a fait lui aussi la prestigieuse école militaire anglaise de Sandhurst et assuré le poste de commandant suprême des armées.
Il a également été président du Conseil supérieur pour l'environnement et les réserves naturelles, président du Conseil supérieur pour l'éducation, président du Conseil supérieur de l'information et des technologies de communication... Sa désignation vise deux objectifs: il s'agit d'abord de prouver, que non seulement l'émirat est l'instigateur du «printemps arabe», mais surtout donne l'exemple.
La transition politique au Qatar, même si elle ne touche pas aux équilibres ni aux fondements du régime, n'est pas dépourvue d'intérêt. Pour la première fois dans l'histoire récente de la région du Golfe, un monarque quitte le pouvoir de plein gré pour le transmettre à son fils. Même s'il ne s'agit que d'une «révolution de palais», Hamad cache mal les vraies raisons de son abdication, à savoir sa maladie et surtout le malaise qui ronge les hautes sphères de ce minuscule Etat du Golfe, depuis quelque temps. Se plaignant de diabète et d'insuffisance rénale aiguë, Hamad ne peut plus supporter le rythme des charges officielles, lui dont le pays est sollicité de par la guerre par procuration qu'il mène depuis deux ans contre les pays arabes. Même si officiellement, le retrait de Hamad est motivé par le souci de «confier les responsabilités à la nouvelle génération», il reste que c'est aussi une manière de couper l'herbe sous les pieds de son Premier ministre, le tout-puissant Hamed Ben Jassem. Non encore remis de la tradition du coup d'Etat qui colle à sa réputation, le Qatar ne semble pas complètement immunisé.
Ainsi, si ce désistement volontaire du père en faveur du fils est expliqué par ses problèmes de santé, sa maladie, pour d'autres, le timing de l'annonce de la décision, à savoir à deux jours du 18e anniversaire, le 27 juin 1995 du renversement par Hamad, de son père viserait à opérer une réconciliation familiale en permettant à une nouvelle génération de sa famille de succéder à l'ancienne.
L'autre raison et non des moindres, expliquant la décision de l'émir, est à chercher dans la propension qu'a toujours prise l'émir du Qatar à soigner sa réputation d'innovateur.
Le symbole de cette volonté réformatrice est incarné par la chaîne Al Jazeera qui apparaît comme le véritable coup de génie de son promoteur. C'est cette même chaîne- machine de guerre et de propagande par excellence- qui, dès la nomination du nouveau maître- s'est aussitôt mise en branle. Sa mission est de soigner l'image de l'émir sortant en diffusant en boucle ses «réalisations», tout en faisant campagne pour l'héritier. Ainsi, de micro-Etat anonyme, le Qatar s'est transformé en un acteur qui joue dans la cour des grands.
Médiatiquement, le pays est à la tête d'une chaîne devenue l'un des réseaux d'information les plus influents de la planète. Politiquement, plus rien ne peut se faire dans la région sans l'aval ou du moins la concertation de Doha. Économiquement, le pays s'est hissé au rang de pays le plus riche au monde par PIB/Habitant.
Sur un autre chapitre, l'argent du gaz qatari n'a pas manqué d'«enflammer» les pays arabes. Des soulèvements brusques et en cascade étaient venus à bout des Ben Ali, Moubarak, El Gueddafi, Saleh, en un temps record. Quelques semaines avaient suffi pour semer le chaos et renverser des régimes ayant duré entre deux et quatre décennies. Un record digne de figurer au livre Guinness des records. Cependant, l'évolution du contexte géopolitique régional, notamment l'enlisement de la crise en Syrie, a fini par dévoiler les desseins du Qatar.
Prédicateurs, journalistes, analystes et même certains mercenaires politiques ont élu domicile à Doha obéissant au doigt et à l'oeil de leurs «bienfaiteurs». Al Qaradhaoui n'est-il pas allé jusqu'à rendre licite les massacres de civils en Syrie, en appelant les volontaires des pays arabes à s'y rendre en masse. Hier, lors de la cérémonie d'allégeance, le mufti du diable a longuement embrassé son «parrain».
Toute une reconnaissance pour celui qui avec qui il a réussi l' «exploit» de mettre à feu et à sang les pays arabes. L'accusation de déstabilisation des régimes en place est devenue fréquente. Au point où le soutien de l'Emirat aux groupes extrémistes, dont le mouvement A-Nosra qui se revendique d'Al Qaîda, a fini par dissuader l'Occident de fournir une aide militaire aux rebelles syriens. Une raison supplémentaire qui aurait, dit-on, précipité le départ de Hamad.

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