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Trump nourrit la polémique dans un autre meeting antidémocrate

Les vieilles recettes du milliardaire

Le meeting a déclenché une vague d’indignation à travers tous les Etats-Unis, au point que Trump s’est vu contraint de donner le change, en prétendant prendre des distances avec le courant extrémiste de ses supporters. «Cela ne m’a pas plu. Je ne suis pas d’accord avec cela.»

La polémique déclenchée par le président américain Donald Trump lors d’un meeting de précampagne pour la future présidentielle a pris une ampleur inquiétante pour le milliardaire. Celui-ci s’en était pris violemment aux quatre élues démocrates issues des communautés immigrées, les pressant de rentrer dans leur pays d’origine ! «Je suis convaincue que c’est un fasciste» a ainsi répliqué hier l’élue démocrate Ilhan Omar qui avait été durement attaquée par les supporters de Trump aussitôt après sa diatribe. «Il ne s’agit pas de moi, il s’agit de notre combat pour ce que devrait réellement être notre pays», a asséné l’élue du Minnesota (nord), fille de réfugiés somaliens, suscitant les applaudissements et les encouragements de ses partisans pour son retour dans sa circonscription du Minnesota.»Le cauchemar (de Donald Trump) est de voir une réfugiée somalienne parvenir au Congrès», a-t-elle considéré. «Nous allons continuer à être le cauchemar de ce président, parce que sa politique est un cauchemar pour nous». Pour Ilhan Omar, le but de Donald Trump est d’escamoter «le débat démocratique et les divergences d’opinions», une recette déjà exploitée en 2016 quand il battait campagne en stigmatisant sa rivale démocrate Hillary Clinton. Et de fait, son message a été entendu par ses fidèles de Caroline du Nord qui ont clamé «Renvoyez-la! Renvoyez-la!», tout au long d’un meeting «Make America Great Again» et dont les observateurs estiment qu’il pourrait être un tournant, à 473 jours de l’élection. Le meeting a déclenché une vague d’indignation à travers tous les Etats-Unis, au point que Trump s’est vu contraint de donner le change, en prétendant prendre des distances avec le courant extrémiste de ses supporters. «Cela ne m’a pas plu. Je ne suis pas d’accord avec cela», a-t-il assuré, tout en arguant de sa tentative –apparemment connue de lui seul – de faire taire ces chants teintés de racisme et de xénophobie. Comme en 2016, lorsque ses fans réagissaient dans un délire assourdissant avec les fameux slogans « Enfermez-la, enfermez-la », visant la candidate démocrate Hillary Clinton dont il raillait des problèmes de santé, Trump est resté imperturbable quand ses supporters ont entonné le même chant lugubre aux cris de « Renvoyez-la, Renvoyez-la », visant, cette fois-ci, Ilhan Omar.
Au contraire, il a égrené avec un sarcasme opportuniste, les noms des quatre élues démocrates qu’il attaque avec une violence particulière depuis plusieurs jours, maintenant. Le milliardaire de la Maison-Blanche n’agit pas au hasard. Il sait que pour rééditer, comme en 2016, l’exploit de remporter coup sur coup trois Etats-clés de la présidentielle américaine, à savoir le Michigan, la Pennsylvanie et le Wisconsin, il doit utiliser les mêmes armes et donner des gages à ses supporters, majoritairement proches du courant fondamentaliste républicain.
C’est la raison pour laquelle il va chercher, non pas à se contenter d’un statut présidentialiste comme se plaisent à le penser certains milieux et experts, mais au contraire à souffler davantage sur les braises des tensions raciales à la grande joie de sa base électorale, constituée en majeure partie par l’électorat blanc. Et pour s’assurer de sa mobilisation totale, il n’a pas d’autre choix que de surenchérir sur ce même registre d’une immigration ruineuse pour la bonne santé des Etats-Unis.
Une tactique qui ne sera pas sans risques car elle implique forcément une mobilisation démocrate au moins aussi ardente. Sa réponse ? «Voter pour un démocrate en 2020, quel qu’il soit, c’est voter pour la montée en puissance du socialisme radical, la destruction du rêve américain et, pour le dire clairement, la destruction de notre pays», affirmait-il lors du meeting de Caroline du Nord. «C’est ignoble. C’est lâche. C’est xénophobe. C’est raciste. Cela souille la fonction présidentielle», a répliqué la sénatrice démocrate Kamala Harris, candidate à la prochaine présidentielle. Quant aux Républicains, ils restent silencieux et partagés, entre ceux qui approuvent, sans oser le crier sur les toits, et ceux qui condamnent, sans aller jusqu’à le manifester hardiment. Bref, 2020 sera une année haute en couleurs, pour l’un comme pour l’autre camp.

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