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Donald Trump veut une part du gâteau

TikTok, tête de gondole des fleurons chinois du numérique

Après avoir déclaré qu'il bannissait le réseau social très populaire chez les jeunes, pour des raisons de «sécurité nationale», et qu'il s'opposait à un rachat, Donald Trump s'est finalement déclaré favorable à une acquisition par Microsoft à certaines conditions.

Donald Trump persiste et signe: si Microsoft achète TikTok au chinois ByteDance, «une très grosse proportion du prix doit revenir au Trésor des Etats-Unis», a-t-il répété mardi, alors que cette exigence étonnante suscite de vives critiques et un certain embarras. Après avoir déclaré qu’il bannissait le réseau social très populaire chez les jeunes, pour des raisons de «sécurité nationale», et qu’il s’opposait à un rachat, Donald Trump s’est finalement déclaré favorable à une acquisition par Microsoft ou une autre société américaine, d’ici le 15 septembre au plus tard. «J’ai dit à Microsoft, s’ils acquièrent juste la partie américaine de TikTok ou toute l’entreprise, c’est grâce à nous, parce que nous vous laissons opérer ici. Donc les Etats-Unis devraient en bénéficier aussi, pas juste les vendeurs», a-t-il développé pendant une conférence de presse. Une tran-saction qu’il a, de fait, rendue obligatoire, menaçant l’application d’interdiction totale si elle ne passait pas entre des mains américaines. Washington accuse en effet la plate-forme d’espionner ses utilisateurs pour le compte de Pékin. Que faut-il en penser, quelles vont être les modalités ? Le principe d’une compensation financière pour le Trésor lors d’une acquisition est inhabituel, et généralement réservé aux crises. Récemment, les grandes compagnies aériennes américaines ont accepté d’accorder des contreparties au contribuable, mais c’était en échange des importantes aides de l’Etat pour faire face à la pandémie de coronavirus. La suggestion du président est «grossièrement inappropriée et n’a aucune base légale», a commenté Bobby Chesney, un professeur de droit de l’université du Texas, spécialisé dans les questions constitutionnelles et de sécurité nationale. L’ancien procureur Michael Bromwich a même assimilé la demande de Donald Trump à du racket, en référence à une loi fédérale sur les organisations criminelles, le Racketeer Influenced and Corrupt Organizations act (RICO). «Quand l’extorsion et la corruption deviennent un art de vivre...» a-t-il tweeté lundi. La Chine a réagi en accusant les Etats-Unis de «manipulation politique». «C’est de l’intimidation pure et simple», a fustigé Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse. Microsoft, de son côté, semble avoir reçu le message cinq sur cinq. «Ils ont compris. Ils sont d’accord avec moi. Ils sont tout à fait d’accord avec moi», a assuré Donald Trump mardi. En menaçant d’interdire TikTok aux Etats-Unis, le président Donald Trump ouvre un nouveau front dans la rivalité technologique avec la Chine, dont les applis innovantes ont désormais des ambitions mondiales. Pékin surveille étroitement Internet et bloque les sites jugés politiquement sensibles. Ce système surnommé «Grande muraille informatique» a permis à la Chine de faire émerger des champions du numérique en l’absence de concurrents internationaux (Google, Facebook, Twitter...), en grande partie bloqués. Danses ou chansons en playback, défis filmés, scènes absurdes ou humoristiques: l’application de partage de vidéos courtes a conquis les adolescents du monde entier. TikTok a franchi en avril le cap des 2 milliards de téléchargements, au moment où une grande partie de l’humanité était confinée pour cause de Covid-19, selon le cabinet Sensor Tower, qui mesure la popularité des applications. TikTok est la version internationale de l’application Douyin (son nom en mandarin), destinée elle au marché chinois.Toutes deux appartiennent au groupe privé ByteDance, fondé à Pékin en 2012 par Zhang Yiming, ingénieur en informatique de formation. Le trentenaire a intégré l’an dernier les rangs des 20 plus grandes fortunes de Chine, évaluée dans son cas à 13,5 milliards de dollars, selon le classement de référence Hurun. En Inde, l’application a été interdite fin juin au nom de la sécurité nationale après un affrontement meurtrier avec la Chine autour d’un litige frontalier dans l’Himalaya. Il s’agit d’une messagerie instantanée lancée en 2011 et offrant à l’origine des fonctionnalités similaires à l’américaine WhatsApp (échange de textes, photos et vidéos). WeChat a été la première à proposer une fonction messages audio qui l’a rendue très populaire en Chine. Depuis, une vaste gamme de services ont été intégrés à l’application qui est aujourd’hui davantage un écosystème: paiement par téléphone (en ligne ou en magasin via un système de codes-barres), fil d’actualités, réservations d’hôtels ou de voyages, jeux vidéo, finance en ligne... WeChat compte pas moins de 1,2 milliard d’utilisateurs actifs. Ils sont majoritairement chinois même si l’application est disponible dans près d’une vingtaine de langues. Elle est la propriété de Tencent, l’un des géants chinois du numérique et leader incontesté du jeu vidéo sur smartphone. Le groupe privé a un temps rivalisé avec Facebook en termes de poids boursier. Films, photos, musiques ou encore documents texte... SHAREit est une appli de partage de contenus qui accepte tous les types et toutes les tailles de fichiers. Elle permet de rapidement transférer des fichiers volumineux vers tout type d’appareils (smartphones, ordinateurs ou tablettes) sans passer par une connexion Internet et tout en conservant la qualité d’origine. Principal atout de l’appli: la confidentialité des échanges qui ne peuvent en principe être interceptés par un tiers. SHAREit, disponible en 45 langues, revendique 1,8 milliard d’utilisateurs répartis dans 200 pays et régions. Embellir son portrait avant de le partager sur les réseaux sociaux. Meitu («Belle image» en chinois) propose un véritable «maquillage virtuel» pour soigner son apparence: éclaircissement de la peau, gommage des rides et des imperfections... Meitu, qui fabriquait à l’origine des logiciels de retouche photo pour PC, a lancé en 2013 sa première application de selfies, aujourd’hui l’une des plus populaires de Chine, où la retouche de photo est un véritable sport national. Meitu, qui a depuis développé toute une gamme d’applis similaires destinées aux marchés étrangers, assure avoir plus de 720 millions d’utilisateurs hors de Chine. Ajout de texte, incrustation d’images ou d’effets spéciaux, montage multipistes: VivaVideo permet de réaliser sur son smartphone des vidéos de qualité professionnelle en toute simplicité. L’appli compte plus de 800 millions de téléchargements, selon son propriétaire QuVideo. Zynn, lancé en mai, ambitionnait de faire de l’ombre à TikTok... en payant ses utilisateurs pour regarder des vidéos. Elle est rapidement devenue l’une des applications les plus téléchargées aux Etats-Unis, le seul pays où elle est disponible avec le Canada. Mais après un litige lié aux droits d’auteur, Zynn a été brièvement retiré des magasins d’applications Google Play et AppStore. L’appli y a depuis fait son retour. Mais elle ne récompense désormais plus ses utilisateurs qu’avec des points.

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