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Tunis en liesse après la victoire de Kaïs Saïed

Youyous, fumigènes, klaxons... une foule en liesse a envahi, dimanche soir, l’avenue Bourguiba, au coeur de Tunis, quelques instants à peine après la publication de sondages annonçant la victoire triomphale de l’outsider Kaïs Saïed à la présidentielle tunisienne. La rumeur circulait depuis un petit moment, mais quand le score supérieur à 70% s’est affiché sur les écrans des télévisions, le brouhaha de la fête s’est emparé de la ville. Des Tunisiens ont convergé par milliers sur la célèbre avenue Bourguiba, laissant éclater leur joie à coups de klaxons, hymne national et youyous. «Vive la Tunisie», s’époumonait un badaud. «Le peuple veut Kaïs Saïed», chantait un groupe de jeunes munis de fumigènes et de tambours, huant «le système». Sur l’avenue bordée de ficus soigneusement taillés, illuminée de guirlandes et de lampadaires rétros, les Tunisiens de tous âges agitaient inlassablement les drapeaux, rivalisant de chants et de selfies. Sur les marches du Théâtre municipal, des jeunes assis en rangs serrés chantent et jouent des percussions sous la façade Art-déco de ce lieu symbolique des rassemblements populaires. Déjouant toutes les prédictions en s’imposant au premier tour, Kaïs Saïed a finalement remporté entre 72 et 76% des voix, selon deux sondages Si les résultats attendus lundi confirment ces estimations, il devrait être le deuxième président élu au suffrage universel en Tunisie. Après avoir gravement remercié les jeunes, l’universitaire est sorti sur l’avenue pour faire une courte déclaration, l’air impassible en dépit de l’émotion ambiante. Les partisans s’y pressaient jusqu’en fin de soirée avec une présence policière discrète. Perchée sur le toit d’un bureau de tabac, en short et claquettes, une bande de jeunes badauds fête la victoire en prenant de la hauteur. Kaïs Saïed n’a mené campagne que deux jours, tout comme son adversaire, car il avait délibérément choisi de ne pas mener de campagne électorale en l’absence de Nabil Karoui emprisonné. Quant à Kaïs Saïed, il a «osé ce que personne en Tunisie n’a osé jusqu’à présent. Le fait de parler de la Palestine ce soir et d’en faire une priorité en est un exemple», estiment certains de ses partisans. «Quelle leçon et quelle bonne gifle pour ceux qui ont sous-estimé la volonté de ce grand peuple», ont-ils constaté au milieu de la foule en liesse. Il a remercié «les jeunes qui ont ouvert un nouvelle page de l’histoire». «Nous allons essayer de construire une nouvelle Tunisie», a-t-il dit. «Je connais l’ampleur de la responsabilité». «Cette campagne a été conduite par les jeunes et j’en porte la responsabilité». «Je vais porter ce message de la révolution de 2011», a-t-il assuré. «Le peuple veut... !», a-t-il lancé, reprenant un slogan phare de la révolution de 2011. «Et sa volonté va être appliquée. La loi sera appliquée à tous, et à moi en premier lieu. L’application de la loi se fera sans aucune exception.»

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