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Les Tunisiens séduits par l’affiche du 2e tour de la présidentielle

Un saut dans l’inconnu

Si les résultats officiels, délivrés par l’Instance supérieure indépendante chargée des élections ( ISIE ) sont prévus pour ce soir ou demain, on imagine que les sondages qui doivent tomber après 20 heures, selon la Télévision nationale, vont ouvrir le bal des hourras.

Nabil Karoui ou Kaïs Saïed ? Le bras de fer qui opposait, au second tour de la présidentielle, les deux prétendants dont le parcours aura, malgré tout, constitué une énorme surprise, ne devait connaître ses premières estimations qu’à partir de 20 heures, hier soir. Le triomphe sur la route de Carthage, à la grande joie des nombreux supporters, notamment dans le pays profond, va donner lieu, aujourd’hui, à des scènes de liesse dans toutes les villes du pays. Epilogue d’une longue et compliquée saga électorale, dont le calendrier a été chamboulé par le décès du président Béji Caïd Essebsi, le scrutin présidentiel a vécu son second tour, hier, dans un climat de grande incertitude et des revendications nourries de cris de victoire, dans les deux camps. Malgré des résultats estimés, très attendus à la clôture des bureaux de vote , il paraissait probant de parier sur le triomphe d’un camp fortement mobilisé sur l’autre, la seule évidence étant que le taux de participation, à la mi-journée, était quelque peu supérieur à celui du 15 septembre (39,2% à 15h30 contre 28,8% le dimanche précédent).
Nabil Karoui, homme de médias poursuivi pour fraude fiscale, ou Kaïs Saïed, juriste rigide et politicien néophyte, paraissent au coude-à-coude pour emporter la décision. L’un et l’autre ont, en effet, un point commun : ils ont créé une immense surprise, en devançant les 24 autres candidats du premier tour, parmi lesquels plusieurs caciques de la politique tunisienne. C’est dire si l’enjeu est de taille, le vainqueur devenant le deuxième président démocratiquement élu dans un pays qui se targue d’avoir réussi la « Révolution du jasmin ». Si les résultats officiels, délivrés par l’Instance supérieure indépendante chargée des élections (ISIE) sont prévus pour ce soir ou demain, au plus tard, on imagine que les estimations des instituts de sondage qui sont tombées à partir de 20 heures, vont ouvrir le bal des hourras, tant les données du premier tour de la présidentielle ainsi que celle des législatives, dimanche dernier, ont suscité des envolées lyriques, légitimes ou pas.
La libération surprise de Nabil Karoui, sur décision de la Cour de Cassation, aura sauvé le scrutin en permettant aux deux candidats, deux jours avant la clôture de la campagne électorale, de croiser le fer lors d’un débat mémorable retransmis par la Télévision nationale tunisienne. Cet épisode aura, sans doute, contribué pour beaucoup au regain de mobilisation des électeurs qui avaient déserté les urnes, lors du premier tour, rejetant une classe politique sourde à leur détresse socio-économique.
Même si la situation sécuritaire s’est considérablement améliorée, le chômage affecte durement la jeunesse du pays tandis que l’inflation étrangle, de plus en plus, la grande masse des démunis. Constitution oblige, c’est d’abord et surtout le Parlement qui focalisera, dans les prochains jours, l’attention. Ennahdha, avec 52 sièges sur 109, sera chargé de former le prochain gouvernement mais la tâche sera particulièrement difficile, voire hasardeuse. La formation de Rached Ghannouchi aura du pain sur la planche pour rallier les nombreux
autres blocs susceptibles de lui assurer la majorité de 109 sièges, sans laquelle l’instabilité sera de mise. Et le parti islamiste trouvera dans l’opposition un parti nommé Qalb Tounes, deuxième groupe au Parlement (avec 32 députés), et quelques autres formations farouchement hostiles. Quant à Attiyar, mouvement social-démocrate (avec 22 sièges), il soutient Kaïs Saïed. Une chose est évidente, le nouveau président de la République tunisienne va devoir affronter des oppositions multiples et sévères, aussi bien dans le gouvernement que dans l’Assemblée des Représentants du peuple
( ARP ) et il devra naviguer dans une zone de tempêtes, au risque de décevoir les attentes de ses partisans. Un cruel dilemme.

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