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Réunion de la Cédéao élargie aux pays du Sahel

Un sommet contre la propagation du terrorisme

La plupart des présidents des
15 pays de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), élargie à la Mauritanie, au Tchad et au Cameroun, étaient à Ouagadougou hier pour tenter de trouver des solutions à l’avancée jihadiste au Sahel. Ce sommet, dédié à «la lutte contre le terrorisme» au Sahel, intervient alors que «le nombre recensé d’attaques (incidents) liées aux groupes islamistes dans cette région, a doublé tous les ans depuis 2016 pour atteindre 465 en 2018», soit plus d’une par jour, souligne le groupe de réflexion américain Center for Strategic and International Studies (CSIS). «Depuis plusieurs années, nos états font l’objet d’attaques terroristes sans précédent. Pour venir à bout du terrorisme dans le Sahel, l’opérationnalisation de la stratégie pour le développement et la sécurité des pays du G5 Sahel s’avère extrêmement impérative et urgente», a affirmé le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré.
Lors du sommet, les chefs d’état devraient «célébrer les funérailles du G5-Sahel», la force multinationale qui devait comprendre 5.000 hommes, estime Lassina Diarra, auteur de «La Cédéao face au terrorisme transnational». L’idée de cette force, poussée par la France, était de faire monter en puissance les armées régionales pour épauler, voire à terme remplacer l’armée française, qui conduit au Sahel l’opération Barkhane (4.500 militaires) contre les terroristes depuis 2014 dans le prolongement de l’intervention menée dans le Nord malien l’année précédente. Or, aujourd’hui, les résultats sont si minces que même le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré récemment: «Nous ne sommes pas en train de gagner la guerre au Sahel».
«Quel est le résultat opérationnel du G5? Qu’est-ce qu’il a apporté? Le peu qui a été décaissé (en sa faveur) a servi en frais de réunion, d’hôtel, de fonctionnement... Le G5 est presque à genoux», renchérit Mahamadou Savadogo, chercheur au Carrefour d’études et de recherche d’action pour la démocratie et le développement (Cerrad), de l’université Gaston-Berger au Sénégal.»La question est légitime», reconnaît Mohamed Bazoum, le ministre de l’Intérieur nigérien, qui souligne toutefois les efforts des trois pays les plus concernés, Mali, Burkina et Niger.
Les pays de la Cédéao «ont besoin de nous rendre plus résilients. Nous avons besoin d’être soutenus», explique le ministre, soulignant que «la menace ne s’arrête pas aux trois pays. Cela s’étend vers le Sud». Et le ministre espère que les pays de la Cédéao vont, pendant ce sommet se montrer plus solidaires, financièrement ou avec des moyens opérationnels comme des avions ou hélicoptères. Cette semaine, au moins une trentaine de Burkinabés ont été tués dans des attaques. Les conséquences humanitaires sont effroyables. Dans la zone,
«13 millions de personnes ont actuellement besoin d’assistance», a souligné l’organisation Oxfam. Des centaines de milliers de personnes ont dû quitter leurs foyers. Conscient des limites de la force, le président nigérien, Mahamadou Issoufou, a lui-même appelé en juillet à la formation d’une «coalition internationale» sur le modèle de celle qui a lutté contre le groupe Etat islamique en Irak et en Syrie. «La Minusma (Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali, 13.000 hommes) et le G5-Sahel ne suffisent pas. Nous devons trouver des moyens de coordination plus élargis et plus efficaces», constate le président ivoirien, Alassane Ouattara. Chercheurs, responsables politiques, ONG et même soldats s’accordent sur une chose : «la solution ne peut pas être que militaire».

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