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Présidentielle en Tunisie

Une course contre la montre

Le taux de participation au premier tour de la présidentielle, hier, a atteint 16,3%, à 13 heures, selon l’Instance chargée d’organiser les élections (ISIE). En 2014, la participation s’était située à 12%, avant de terminer à plus de 60%, à la clôture des bureaux de vote.

Les Tunisiens se sont rendus aux urnes hier dans une ambiance plutôt bon enfant, partout dans les 24 gouvernorats (wilayas) du pays, où ont été installés 13 000 centres de vote. Les chaînes de télévisions ont diffusé en continu les images des électeurs affluant en masse vers les bureaux de vote, sans doute pour conjurer le mauvais signe délivré par la diaspora d’Europe et du monde arabe qui a massivement boudé le scrutin. C’est sous le regard attentif de nombreux observateurs des partis politiques, de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), des organisations de la société civile, des représentants de la Haute instance indépendante de la surveillance des élections (ISIE) ainsi que des délégations représentant la Ligue des Etats arabes, l’Union européenne et le centre Carter.
Contexte sécuritaire oblige, le dispositif policier était largement déployé pour permettre aux citoyens d’accomplir leur devoir civique dans de bonnes conditions. Et comme il s’agit de la deuxième élection présidentielle depuis la chute de l’ancien président Zine el Abidine ben Ali, les médias ont débarqué en force avec plus de 1800 journalistes locaux et étrangers.
La rumeur qui a circulé, hier, avec insistance, sur le décès de l’ancien président a été démentie par l’une de ses filles sur les réseaux sociaux. « S’il est malade, il peut rentrer» en Tunisie, a alors déclaré, bon prince, l’ancien chef du gouvernement Youssef Chahed.
Quant à l’ISIE, elle a exclu toute incidence du double retrait des candidats Mohsen Marzouk et Slim Riahi qui ont appelé à voter pour l’ex ministre de la Défense nationale, Abdelkrim Zbidi. La loi électorale est claire, affirme l’ISIE, et les abandons des deux susnommés « n’affectent en rien » le déroulement de l’élection, leur retrait étant «illégal».
Le vote s’est donc déroulé dans un climat de sérénité relative, les esprits étant marqués par les fortes attentes sociales et économiques et un manque flagrant d’intérêt pour la plupart des candidats tant la classe politique en place depuis 2011 a failli à toutes ses promesses. Les jeunes paraissent d’ailleurs les plus enclins à déserter les bureaux de vote, non seulement du fait de leur indécision face à des programmes insipides, sans démarcation nette les uns par rapport aux autres, mais aussi et surtout par l’absence d’engagements clairs en ce qui concerne la lutte contre le chômage dont ils sont les victimes majeures.
Le nombre effarant de candidats, les ruptures déchirantes des grandes familles politiques, l’absence d’un clivage affirmé, malgré l’apparition de candidats antisystème comme l’universitaire Kaïs Sayed et le patron de Nessma Tv, Nabil Karoui, dont le dernier meeting a eu lieu vendredi soir devant la prison d’El Mornaguia où il est incarcéré, tout cela donne une image à la fois confuse, diffuse et même infuse de cette élection présidentielle tunisienne, à nulle autre pareille. Jusqu’à ce soir, les paris resteront ouverts puisqu’on ne connaîtra les résultats préliminaires que demain avec l’annonce de l’ISIE. Les 13.000 bureaux de vote devaient rester ouverts jusqu’à 18h00, sauf pour 250 d’entre eux, à la frontière algérienne et dans le bassin minier de l’intérieur du pays, appelés à clore le processus à 16h.
Environ 70.000 membres des forces de sécurité ont été mobilisés, selon le ministère de l’Intérieur. Estimations et sondages informels ont nourri la soirée après le vote et ont duré toute la nuit, dans l’attente des résultats préliminaires qui tomberont dans un communiqué de l’ISIE.
Déjà, les états-majors politiques sont préoccupés par la suite des évènements puisque si la majorité absolue n’est pas acquise par aucun des prétendants, il y aura un deuxième tour prévu le 13 octobre prochain, selon le président de l’ISIE, Nabil Baffoun, alors que des élections législatives sont déjà convoquées pour le 6 octobre ! Autant dire une vraie course contre la montre pour des formations alignées en ordre de bataille et qui devront s’engager dans une lutte sans merci sur un double front législatif et présidentiel.

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