{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Six enseignants kidnappés par les terroristes au Mali

Une menace préoccupante

La situation au Mali évolue lentement depuis l’entrée en vigueur de l’accord d’Alger en juin 2015, mais les groupes extrémistes maintiennent encore leur pression de façon périodique, encouragés par l’instabilité politique et sécuritaire qui prévaut dans le Burkina Faso. Vendredi dernier, six enseignants ont été enlevés, selon des sources locales, lors d’une opération terroriste, au centre du pays. Le gouvernement malien n’en confirme que cinq mais l’alerte n’en est pas moins préoccupante, sachant que 920 écoles ont dû fermer leurs portes au Mali ; dont une majorité dans la région centre où sévissent en permanence des bandes armées se revendiquant de la mouvance salafiste ou indépendantiste.
Le scénario est presque toujours le même, les assaillants débarquent en moto , tirent sur tout ce qui bouge, ciblent les victimes et achèvent leur travail par diverses exactions. Dans la localité de Korientzé, où ils ont commis leur forfait vendredi, ils ont contraint les élèves à quitter les classes, avant d’incendier l’établissement consacré au primaire et au secondaire, avec tout ce qu’il recélait comme équipements. Le gouvernement malien a confirmé l’attaque, partant de terroristes nombreux et lourdement armés, dont l’objectif était d’empêcher l’enseignement du français. Tout en « condamnant énergiquement cette attaque terroriste », il assure dans un communiqué que des actions ont été engagées « pour faire libérer les enseignants kidnappés ». Cet activisme des bandes armées compromet cependant les efforts du Mali pour sortir de la longue période d’instabilité dans laquelle l’avait plongé une situation insurrectionnelle au nord du pays. Car elle prouve que leur nuisance reste forte et se nourrit de diverses autres activités criminelles.
Cette situation implique de multiples incertitudes, y compris en ce qui concerne la mise en œuvre des dispositions prises dans le cadre de l’accord d’Alger. Le respect du calendrier électoral et l’organisation des élections peuvent, de ce fait, être compromis. Cela avait déjà été le cas pour les élections régionales et locales de décembre 2017 qui avaient été reportées à avril 2018, sans pour autant être tenues.
Acteur déterminant et incontournable de la crise malienne, et de son corollaire dans tout le Sahel, l’Algérie suit avec une extrême attention le déroulement des évènements et apporte une contribution active à la concrétisation du processus induit par l’accord de 2015. Mais des interférences existent qui viennent compliquer la donne, ne serait-ce que pour ce qui est du contexte sécuritaire. Les organisations régionales sont elles aussi parties prenantes de la crise, ainsi que l’Union Africaine et la CEDEAO qui ont joué un rôle lors du processus d’Alger.
La CEDEAO et l’Union africaine sont actives dans les missions militaires, la CEDEAO ayant été chargée de la Mission internationale de soutien au Mali, sous conduite africaine, avant de collaborer à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
La CEDEAO participe désormais à la force G5 sahel qui intervient en outre dans les pays frontaliers du Mali affectés par la menace terroriste. C’est dire combien la situation est problématique, les opérations de maintien de la paix mobilisant des contingents du Burkina Faso, du Sénégal, du Tchad, de la Guinée et du Niger. Mais l’insuffisance des ressources financières affecte leur capacité de réaction aux alertes terroristes comme l’indique la propagation continue et grandissante des attaques, non seulement au Burkina mais également au Mali où la carte sécuritaire s’avère d’autant préoccupante.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours