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Quatrième jour du procès de l’ex-patron de la police

20 ans de prison requis contre Hamel

Tout le monde s’est blotti dans un silence sidéral annonçant en quelque sorte que le procès n’était pas une parodie, mais bel et bien un jugement équitable, en bonne et due forme.

Le quatrième jour du procès de l'ex-patron de la police, Abdelghani Hamel et sa famille, a pris une tournure décisive. Après les derniers témoignages essentiels de l'ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal et du promoteur Djamel Serridj, la présidente de séance a ouvert l'audience sur les plaidoiries des avocats et le réquisitoire du procureur de la République. Témoins et accusés étaient présents. La présence de Sellal, ramené de la prison d'El Harrach, n'a pas suscité l'importance et la curiosité, comme c'était le cas lors des premiers procès des symboles du régime. La juge a appelé Abdelmalek Sellal à la barre, en sa qualité de témoin dans l'affaire de l'accusé Abdelghani Hamel et sa famille. L'ex-premier ministre a été interrogé par la magistrate sur les indus privilèges octroyés aux enfants de l'ex-Dgsn en soulignant: «Etiez-vous au courant de l'octroi d'indus privilèges aux enfants de l'accusé Abdelghani Hamel sous forme de fonciers dans la wilaya de Tipasa?». Abdelmalek Sellal a répondu à cette question d'une manière évasive et pas du tout claire en déclarant: «J'ai eu connaissance de cette affaire via le juge d'instruction quand il m'a convoqué pour m'interroger sur d'autres affaires.» La juge lui précise la question: «Etiez-vous au courant que les enfants de l'accusé Abdelghani Hamel ont bénéficié de largesses pour avoir les décisions d'octroi de lots de terrains dans la wilaya de Tipasa?». La réponse de Abdelmalek Sellal était sibylline et ombrageuse, soulignant: «Je ne me souviens pas.»
Le procureur de la République est revenu sur cette question, en demandant au témoin Abdelmalek Sellal, de répondre en tenant compte du contenu de la question, sans se perdre dans d'autres réponses qui ne serviront pas le travail du tribunal. Dans ce sens, le procureur a formulé sa question d'une manière brève et concise en interrogeant le témoin: «Aviez-vous entendu parler de l'affaire des enfants de Hamel Abdelghani, quant à leur octroi de concessions foncières dans la wilaya de Tipasa?». Abdelmalek Sellal était dans la gêne, il bégayait, avant de répondre d'une manière confuse: «Je me rappelle que les services de sécurité avaient relayé l'information mais sans plus. Certes, j'ai demandé au ministre des Finances de faire appliquer la loi dans cette affaire, mais sans plus, parce que ce n'est pas dans mes prérogatives d'intervenir dans ce genre d'affaires, d'autant plus que cette affaire était traitée au niveau local», a-t-il rétorqué.
Le témoignage d'Abdelmalek Sellal n'a servi à rien, en matière d'éclaircissement de l'affaire de Hamel et sa famille. Le témoignage de Sellal est semblable à celui de Abdelghani Zalène, ancien ministre des Travaux publics qui est accusé en sa qualité d'ancien wali d'Oran d'octroi d'indus avantages et dilapidation de deniers publics. Zalène a fait tourner la justice en rond, en niant en bloc de connaître l'ex-patron de la police, Abdelghani Hamel et sa famille. Zalène a été plus concis dans ses réponses en précisant: «La première fois que j'ai rencontré ses enfants, c'est en prison», ce qui veut dire que Zalène n'a vu Hamel et ses enfants que lors de son placement en détention provisoire à la prison d'El Harrach. Mais quant à la signature d'une décision d'octroi d'un terrain de 60 000 m2 à Chafik Hamel pour la construction d'une usine, dans le cadre d'un semblant d'investissement qui n'a pas vu le jour, Zalène a répondu à la question de la juge en soulignant que «les dossiers des enfants Hamel ont été traités sur le même pied d'égalité que les autres citoyens postulants, ils étaient en règle, ils n'ont pas bénéficié de largesses et d'un quelconque avantage», a-t-il rétorqué, en niant qu'il a usé d'une mesure qui se contredit avec les règles des lois en vigueur.
Après de longues heures de plaidoiries et le long réquisitoire du représentant du ministère public, la phase ultime commençait à s'esquisser, quant au réquisitoire et les sentences qui seront prononcées par le procureur de la République. Durant ce temps-là, l'ambiance était beaucoup plus aux échanges de discussion entre les membres de la famille Hamel qui ne se souciait pas outre mesure de l'annonce du procureur de la République au point où le père Hamel se montrait très serein avec ses enfants assis dans le box des accusés. Mais dès que le représentant du ministère public cloturera son réquisitoire par les sanctions décidées à l'encontre de Hamel et sa famille, l'ambiance prendra une toute autre tournure, celle d'un climat de consternation du côté de la famille Hamel qui n'a pas cru ce que ses membres ont entendu de leurs propres oreilles. La femme de Hamel, Salima Laanani et sa fille Chahinez étaient effondrées par le prononcé des peines requises par le procureur de la République. Tout le monde s'est muré dans un silence sidéral, laissant entrevoir en quelque sorte que le procès n'était pas une parodie, mais bel et bien un jugement équitable, en bonne et due forme.
Le procureur de la République a requis une peine de 20 ans de prison ferme pour Abdelghani Hamel assortie d'une amende de 8 millions de dinars. L'épouse de Hamel, Salima Laanani,
10 ans de prison ferme avec confiscation de tous les biens. Hamel Amyar, 20 ans de prison ferme requis contre lui. Hamel Chafik, 15 ans de prison ferme requis et confiscation de tous les biens. Hamel Mourad, 15 ans de prison ferme requis avec confiscation de tous les biens. Hamel Chahinez, 15 ans de prison ferme requis avec confiscation de tous les biens et des comptes bancaires. Quant aux anciens walis impliqués dans l'affaire, il s'agit de Ghelai Moussa, 15 ans de prison ferme requis contre lui. Bensabbane Zoubir, 12 ans de prison ferme requis. Zalène Abdelghani, 10 ans de prison ferme requis. Abdelmalek Boudiaf, 10 ans de prison ferme requis à son encontre. Le reste des responsables au niveau des wilayas respectives a été frappé de peines qui oscillent entre
10 ans, 8 ans et 5 ans de prison ferme à son encontre. Les sociétés de Hamel et fils sont aussi frappées de sanctions consistant à payer une amende de 32 millions de DA et confiscation de tous les biens.

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