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La scène nationale au rythme du mouvement populaire et des poursuites judiciaires

A quand une issue de sortie de crise?

La situation pourrait glisser vers un vide institutionnel qui menacerait les équilibres de l’Etat national.

Le rythme de la situation politique du pays connaît une accélération sans précédent, le processus judiciaire qui s’est mis en branle de la manière des plus spectaculaires renvoie toute la classe politique et la société civile à un contexte où les enjeux politiques ne sont plus ce qu’ils étaient avant le 22 février et son élan populaire historique. La nouvelle démarche qui a consisté en la détention provisoire des représentants et les symboles de l’oligarchie chère au régime de Bouteflika coupe court avec les anciennes pratiques du système et aussi avec la politique de l’impunité qui était presque instituée comme règle en matière de gestion de l’Etat et ses institutions.
Certes, la mise des deux ex-Premiers ministres, Ouyahia et Sellal en prison et avec eux les oligarques qui ont poussé à la ruine économique du pays, est une démarche salutaire et ouvre la voie à une nouvelle pratique politique où la force de la loi sera au-dessus de tous et au-delà du statut politique et la force de l’argent. La bataille de la justice est en train d’être menée dans une étape cruciale de l’histoire du pays, mais la grande bataille qui reste suspendue à cause d’un contexte politique délicat et critique est celui de la gestion d’un timing aussi difficile que dangereux à la fois. Le pays n’est pas encore sorti de l’ornière, la crise institutionnelle se profile tel un spectre, le temps presse sans que des mécanismes de dépassement de la situation actuelle soient esquissés d’une manière concrète et saillante. Tout le débat doit être centré et focalisé autour de l’enjeu de la stabilité institutionnelle et le mode opératoire à entreprendre pour en finir avec le statu quo.
Le mouvement populaire maintient sa mobilisation, il ne faiblit pas, bien au contraire, il rappelle dans chaque marche que le changement du système et de ses symboles est une condition sine qua non pour aller vers une nouvelle étape politique où une transition sera le leitmotiv de cette nouvelle situation politique. Mais les démarches politiques et les propositions n’arrivent pas à se faire cristalliser autour d’une dynamique unifiée soudée, bien au contraire, le mouvement populaire, lui-même, est victime d’une logique qui fait de lui un mouvement sans tête ni une structure qui lui permettrait de se doter d’un mécanisme de représentativité en tant qu’interface sûre et efficace dans la perspective d’aller vers une étape plus décisive et importante en termes de stabilité et de pérennité des institutions de la République.
L’enjeu est de taille, surtout que la classe politique n’arrive pas à structurer la société, ajouter à cela, les velléités de certains missionnaires à la solde des forces occultes qui jouent aux trouble-fêtes, voire à la déstabilisation du pays en poussant ses «délégués» à commettre des scènes qui militent pour le pourrissement et l’anarchie.
L’institution militaire qui a su comment gérer le contexte dangereux dans lequel se trouve le pays, est aujourd’hui face à un grand défi national, à savoir assurer une gestion politique dans un cadre constitutionnel sans que cela ne se heurte aux principes et aux normes propres à une légalité constitutionnelle et de légitimité politique.
Plusieurs dates et rendez-vous politiques ont été remis en cause, ce qui est tout à fait normal, de par le contexte politique nouveau et les accélérations imposées par le mouvement populaire depuis le 22 février où l’exigence d’un changement du système se fait entendre dans chaque marche du vendredi par les Algériens. Mais aujourd’hui on n’a pas droit à l’erreur, le rétablissement de l’ordre institutionnel et la gestion d’un processus constitutionnel nécessite une véritable feuille de route de sortie de crise politique. Autrement, la situation pourrait glisser vers un vide institutionnel qui menacerait les équilibres de l’Etat national.
La conjugaison des efforts des forces vives du pays et la détermination de l’institution militaire dans la perspective de sauvegarder les équilibres institutionnels de l’Etat via un dialogue serein et responsable pourrait être l’issue salvatrice pour le pays.

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